Dans une analyse publiée sur le site libanais Al-Binaa, Amin Hoteit a examiné les nouveaux desseins des États-Unis et du régime israélien dans le cadre de leur projet de normalisation des relations des capitales arabes avec Tel-Aviv.
L’expert libanais des questions militaires et stratégiques, Amin Hoteit, écrit : « Personne ne peut nier le caractère tragique de la situation dans laquelle se trouve le monde arabe, dix ans après la première étincelle de feu que l’on a faussement appelée "Printemps arabe", car c'était juste du feu pour les Arabes et un printemps pour Israël et tous les maîtres du projet sioniste-occidental. »
Selon Amin Hoteit, dix ans après le début de cet « incendie » dans le monde arabe, le Premier ministre du régime israélien, Benjamin Netanyahu veut prouver qu’il a gagné et que lui et ses alliés dans le projet sioniste-occidental ont commencé à récolter le feu et la destruction qu’ils ont plantés dans le monde arabe après avoir réussi à détruire quatre États (Libye, Yémen, Irak, Syrie) et qu’ils ont réussi à saper la paix et la stabilité de quatre autres pays (Tunisie, Bahreïn, Liban et Soudan) pour insérer d’autres pays dans des guerres d’agression contre d’autres composantes du monde arabe. Il s’agit surtout de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, selon l'expert. Leur but est donc d’éloigner les États arabes de leurs idéaux notamment la cause palestinienne pour qu’ils se contentent de répondre à leurs préoccupations et problèmes.
D’après l’analyste libanais, la question qui se pose est de savoir si Israël et ses alliés ont vraiment atteint leurs objectifs : « Les épopées de fermeté et de combat qui ont célébré l’histoire des Arabes au cours des dernières décennies ont-elles vraiment été perdues ? »
Amin Hoteit a ajouté : « De prime abord, on voit l’accumulation de pertes, de meurtres, de déplacements et d’effondrements, mais aussi le cortège fait par certains gouvernements qui semblent se précipiter à rejoindre le projet de normalisation avec Israël. Il y a aussi les politiques criminelles et les sanctions imposées par les États-Unis en dehors des dispositions du droit international pour affaiblir l’axe de la Résistance avec toutes ses composantes iraniennes, syriennes, libanaises ou palestiniennes. Faut-il admettre alors que l’ennemi a gagné et qu'il a déjà commencé à récolter les fruits de sa victoire ? »
Cependant, Amin Hoteit croit que la vérité ne dépend pas uniquement de ces éléments négatifs, car il est également possible d’énumérer les acquis et les gains de l’axe de la Résistance :
1) Puissance militaire de la Résistance :
L’axe de la Résistance a une force militaire suffisante pour empêcher l’ennemi d’imposer sa volonté sur le terrain.
Amin Hoteit écrit : « Il est très important de souligner que les forces d’agression ont échoué dans la guerre qu’elles ont menée contre la Syrie et qu’elles ont connu la défaite devant la Résistance au Liban en 2006. Il est vrai que la Syrie souffre encore de l’agression lancée contre elle de diverses manières, mais il est également vrai que les principaux objectifs de l’ennemi n’ont pas été réalisés. La Syrie est toujours une composante majeure, forte et active de l’axe de la résistance. »
L’analyste libanais souligne que la Syrie et l’axe de la Résistance ont tenu tête aux stratégies et tactiques de l’ennemi (dont le terrorisme), grâce à une stratégie intelligente et appropriée.
En outre, malgré les mesures criminelles faussement appelées « sanctions » imposées par l’Amérique dans le cadre de la politique de « pression maximale » sur l’axe de la Résistance, la Syrie et l’Iran, ainsi que les autres composantes de l’axe de la Résistance continuent de se confronter fermement aux complots d’Israël et de tous ses alliés.
Amin Hoteit conclut : « La normalisation avec tel ou tel petit pays arabe n’accordera pas de sécurité à Israël. »
2) Pouvoir politique de la Résistance :
Malgré les pressions des ennemis leurs menaces et leurs tentations, les principales forces arabes et islamiques refusent de se rendre. Et ce, d’autant plus que les pays qui ont signé des accords de normalisation avec Israël ou qui se préparent à le faire n’ont aucune force pour changer la situation de sorte que les sionistes et leurs alliés américains puissent réaliser leur projet dans la région.
3) Le pouvoir national des peuples arabes :
Certains régimes arabes se sont soumis aux pressions de l’ennemi et ont accepté de normaliser leurs relations avec le régime de Tel-Aviv, mais ils n’ont jamais eu l’approbation de leurs peuples. Dans les sociétés arabes, une majorité écrasante restera attachée à la cause palestinienne. Cette majorité est suffisamment puissante pour déjouer tous les complots du régime israélien.
Amin Hoteit écrit : « C’est une majorité qui sera un soutien à la Résistance, et Israël se rendra compte que la sécurité qu’il recherche n’est pas réalisée par la signature d’un dirigeant arabe qui s’est jeté aux pieds de l’ennemi. »
4) La détérioration de la situation interne de l’ennemi :
Il y a, à l’intérieur des pays comme les États-Unis et Israël, des problèmes qui les empêchent de continuer à investir dans le projet de normalisation. Le discours sur la « guerre civile » en Amérique et en Israël n’est plus un secret ou une rumeur, mais une véritable crise.
« Surtout aux États-Unis, les gens retiennent leur souffle en attendant ce que sera la situation dans leur pays après les prochaines élections présidentielles, d’autant plus que certains disent que la question de l’explosion et de la désintégration de l’Amérique est devenue une question de temps. »
En conclusion, l’analyste libanais écrit : « L’ennemi doit savoir (et il sait) qu’il ne peut pas être rassuré et se vanter de ses prétendues victoires tant qu’il y aura ceux qui croient qu’Israël est un événement temporaire qui est destiné à disparaître. »