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Riyad/Abou Dhabi: pourquoi une course aux armements contre l'Iran est suicidaire?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le radar iranien lors de l'exercice Velayat-99 (Archives)

« Les États arabes devraient éviter la course aux armements avec l'Iran », affirme Bloomberg puisque ce qu'on vient de voir au cours de tout dernier exercice de DCA iranienne est un A2/AD extensible aux systèmes chinois et russe  et si on provoque trop l'Iran, cela pourrait produire l'effet inverse.  Hussein Ibish, chercheur principal dans un centre de réflexion à Washington, dans un article publié le 22 octobre par Bloomberg.

« L’Iran a enregistré dimanche 18 octobre une importante victoire diplomatique lorsque l’embargo des Nations unies sur les armes, imposé en 2007 a expiré. Les efforts de l'administration Trump pour l'étendre au Conseil de sécurité se sont soldés par un échec retentissant, tout comme les efforts visant à invoquer le mécanisme de Snapback dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015 », indique Hussein Ibish et d’ajouter : « Le président Rohani, a déclaré que l’expiration de l’embargo était un acquis majeur de l’accord nucléaire. Au moins en théorie, l'Iran est maintenant de retour sur le marché pour acheter et vendre des armes conventionnelles. La Russie et la Chine ont hâte de lui fournir des avions, des chars et des missiles avancés. »

Selon l’analyste, « C'est alarmant pour ses voisins arabes du Golfe [Persique, NDLR], et en particulier pour ses principaux adversaires ; l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ils seront tentés de s'engager dans une course aux armements avec l'Iran, en mettant la main dans leurs poches plus profondes - et en profitant de leur accès facile aux systèmes d'armes américains - pour maintenir leur suprématie technologique sur Téhéran ».

L’auteur de continuer : « On dit que la décision des Émirats arabes unis de s’acquérir des avions F-35, par exemple, exhorterait l’Iran à acheter de nouveaux avions pour mettre à jour les équipements militaires à disposition de ses forces aériennes. Mais ce n’est pas les dépenses importantes de Téhéran en matière d’armements qui défient le plus ses voisin, en plutôt son acquisition de technologies qui améliorent ses armes de fabrication locale. Les systèmes de ciblage et de guidage de pointe des missiles et des drones iraniens peuvent aider l'Iran à infliger plus de dégâts à ses ennemis. Ce qui est un défi c'est que si les Russes et les Chinois se mettent à braver les sanctions américaines - ce serait alors la technologie militaire que l'Iran demanderait. Et la Russie et la Chine ne diraient pas non : l'Iran achètera ainsi la technologie de guidage de précision, qui amélioreraient considérablement la production nationale iranienne en matière d’armements. 

« Sans doute il est n’est pas possible d'empêcher l'Iran de suivre la Turquie pour l'acquisition du système de défense antimissile russe S-400, ce qui constituerait une mise à jour significative par rapport à ses S-300. Moscou dira probablement que le S-400 est défensif et ne représente donc aucune menace pour les voisins de l’Iran. Mais les armes défensives telles que les systèmes de défense antimissile font partie d'une structure militaire globale intégrée et sont aussi importantes pour les actions offensives que défensives. L’amélioration des capacités de l’Iran dans ce domaine renforcerait considérablement la position stratégique de l’Iran et mêmes conjugués aux efforts israéliens les efforts des pays du Golfe (persique) ne sauraient rien contre l'Iran»

De nombreux missiles fabriqués par les Iraniens sont basés sur des modèles nord-coréens ; ceux-ci ont été en grande partie modifiés et, dans certains cas, améliorés par les ingénieurs iraniens qui ont le génie en la matière. L'Iran a également développé d'importantes capacités de fabrication de drones. Ses ennemis ont déjà expérimenté la puissance de ces missiles et drones, qu'ils soient exécutés par le CGRI ou ses « milices mandataires au Moyen-Orient . La démonstration la plus spectaculaire dramatique a eu lieu lors de l'attaque en essaim de missiles et de drones contre les installations pétrolières saoudiennes l'année dernière. Imaginez maintenant l’ampleur des dégâts, si ceux qui tireraient des missiles et feraient voler des drones, disposaient d'une meilleure technologie de guidage et de ciblage »

Et l’auteur de poursuivre : « Bref une course aux armements avec l'Iran ne serviraient à rien. Dans tout cela, la première ligne de défense pour les États arabes du Golfe [Persique, NDLR] sera les sanctions du Trésor américain contre les entreprises, et peut-être même les pays, qui s'engagent dans des accords d'armes majeurs avec Téhéran.

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Alors que la question des ventes de F-35 aux Émirats arabes unis a récemment fait la une des journaux, le véritable changeur de jeu dans le paquet actuel proposé par Washington est l'EA-18G Growler, avion de guerre électronique dérivé du F/A-18F Super Hornet avec des pods de brouillage et contre-mesures de communication. Mais les radars de plus en plus puissants de l'Iran seront-ils aveuglés. Le récent exercice de DCA iranienne laisse peu de chance aux voisins de l'Iran.  En effet le meilleur moyen pour les Saoudiens et les Émiratis de répondre à un Iran armé d'armes conventionnelles plus puissantes est de travailler avec les États-Unis pour créer un régime de sanctions secondaires efficace : le Département du Trésor fera le gros du travail, en refusant de coopérer avec des entités et des individus qui vont trop loin pour armer leur ennemi, et ce, en faisant pression sur la Chine et la Russie pour ne pas fournir à Téhéran une puissance de feu conventionnelle considérablement accrue. Reste à savoir si la Chine et a Russie suivront les alliés arabes de Washington maintenant que les clivages se précisent  ».

« », a-t-il conclu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV