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Zoom Afrique du 11 octobre 2020

L'émissaire américain, Peter Pham e le Premier ministre de transition malien, Moctar Ouane.

Regardez et téléchargez cette vidéo sur Urmedium.com

L’actualité en Afrique :

  • Mali-Iran : le match aura bien lieu le 13 octobre en Turquie ;
  • Burkina Faso : la 4e édition de la SEERA a refermé ses portes ;
  • Ghana : plus de 57 000 emplois directs créés sous 1D1F ;
  • Liberia : le Fonds d’adaptation climatique alloue 9,6 millions $ à la résilience des filières du riz et du cacao ;
  • Le Forum de coopération Chine-Afrique contribue à faire progresser la coopération Sud-Sud (responsable zambien).

 

Les analyses de la rédaction :

1. Mali : que cachent ces étranges libérations ?

Au Mali, la situation est de plus en plus floue suite à la libération des otages et de celle des centaines de terroristes. Sommes-nous en train d’assister à un nouveau false flag à l’américaine comme celui de Tongo Tongo au Niger ?

Tout d’abord, l’humanitaire française Maryam Petronin (Sophie), car c’est ainsi qu’elle demande à être appelée depuis sa reconversion à l’islam, a bel et bien été libérée, avec l’homme politique malien, Soumaïla Cissé. Ce sont les faits, dans un premier temps. Maintenant, voici l’évolution de la situation. Une missionnaire suisse était aussi retenue en otage, elle s’appelle Béatrice Stöckli. Elle était enlevée aussi en 2016 pour la deuxième fois, car elle avait déjà été enlevée une première fois en 2012. Elle aurait été tuée par ses ravisseurs. Dans un communiqué publié vendredi soir, les autorités suisses avaient rappelé qu’« en collaboration avec les autorités maliennes et d’autres partenaires », elles avaient « travaillé ces quatre dernières années pour que la citoyenne suisse soit libérée et puisse retrouver sa famille ».

Selon le Département fédéral suisse, ce sont les Autorités françaises « informées par l’intermédiaire de l’otage française récemment libérée », Maryam (Sophie) Pétronin, qui ont informé les autorités suisses du décès de leur ressortissante.

Quel était l’accord passé entre les Autorités américaines, françaises, suisses, et le gouvernement malien de transition ?

Toute la situation a réellement été débloquée une fois que l’émissaire américain, Peter Pham a fait un passage au Mali. Il avait rencontré le président malien de transition, Bah N’Daw, à qui il avait transmis les ordres de Washington, et ensuite il avait rencontré le Premier ministre de transition, Moctar Ouane à qui l’émissaire américain a transmis ses hommages et envers qui il avait plutôt un ton conciliant.

Vient ensuite la libération d’une centaine de terroriste lié à al-Qaïda, sans que la CEDEAO ou encore la communauté internationale comme la France, les États-Unis, l’Allemagne, l’ONU, ou autres ne montrent pas la moindre indignation ou ne fassent pas le moindre commentaire. D’ailleurs, les médias mainstream et en particulier les médias français, ont progressivement réduit le nombre de terroristes relâcher. Ils ne parlent plus que d’une dizaine de terroristes alors qu’au début de leur libération, ils étaient une centaine. Les otages ont ensuite été libérés, et lors d’une interview, Maryam (Sophie) Petronin a affirmé vouloir retourner à Gao au Mali, pour voir « ce qui va se passer ». C’est exactement ce qu’avait fait la missionnaire suisse, Béatrice Stöckli, lorsqu’elle avait été libérée une première fois. Les pays voisins au Mali, qui avaient directement protester lorsque le coup d’État avait eu lien le 18 août, et qu’ils avaient directement pris des mesures pour condamner la junte militaire en fermant leurs frontières et en instaurant le régime de sanction à l’américaine.

Lors de la libération des centaines de terroristes, le seul pays voisin qui a émis son inquiétude par rapport à cette libération c’est le Burkina Faso. Car, vu les avancées spectaculaires de l’armée burkinabè dans la sécurisation du nord du pays, et surtout son refus d’accueillir des bases militaires occidentales sur son territoire, serait en ligne de mire de ces terroristes, qui ce n’est plus un secret pour personne, sont à la solde de l’Occident.

Concernant la missionnaire suisse, aucune information n’a réellement été fournie quant à son assassinat. Les Autorités françaises et suisses n’ont fourni aucune autre information. Car ce qui est important aussi à savoir, c’est d’abord « quand » et par « qui » elle a été tuée. Le « quand » pourrait nous indiquer si sa mort aurait eu un éventuel rapport avec la négociation qui a eu lieu entre les États-Unis et le Mali peu de temps avant. Car, dans le scénario ou la missionnaire suisse aurait été tuée dans les quelques jours après le passage de l’émissaire américain, on aurait le droit de se demander s’il y avait eu une discussion concernant un certain choix de tuer la Française Petronin ou bien la Suissesse Stöckli. Dans les 2 cas de figure, un think thank aurait très bien pu se mettre en place, car lorsqu’un ressortissant occidental se fait tuer en Afrique, c’est une armée qui se déploie dans les jours à venir dans le pays cible.

Mais, dans le cas du Mali, les militaires français, canadiens, estoniens, allemands, sont déjà présents. Mais par contre, les Américains ne sont pas encore officiellement présents, mais cela à l’air d’être en cours.

Dans un article, il est fait mention d’un accord entre l’Africom et Barkhane. Le 17 septembre dernier, le général de l’armée américaine, Stephen Townsend, chef du commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM), aurait rencontré le général François Lecointre, chef d’état-major de l’armée française, et d’autres hauts responsables français pour discuter de la « poursuite de la coopération franco-américaine en Afrique », selon une déclaration publiée par l’Africom. Et comme tout le monde le sait encore une fois, la Suisse fonctionne aussi sous la pression américaine.

Ces points expliqueraient le déblocage de la situation malienne suite au passage de Peter Pham. D’autant plus qu’un gouvernement a bel et bien été mis en place sans qu’aucun membre du M5-RFP ne soit parmi ce gouvernement. Pour rappel, le mouvement du M5 est le mouvement qui demande le retrait de la France du Mali. Donc on peut être quasiment sûr qu’un accord franco-américain a bel et bien été mis en place concernant le Mali.

Le coup d’État n’a finalement pas eu l’effet escompté, et c’est encore pire, car cela a permis de faire rentrer les États-Unis dans ce pays tant stratégique pour les occidentaux.

Cela dit les Maliens ne sont pas indivisibles, et c’est ce qui a toujours fait la force du Mali et qu’il a aidé à surmonter toutes les vagues d’attaque en provenance de l’Occident durant son histoire.

 

2. Soudan : le piège se referme sur Khartoum ?

Le fameux piège tendu au Soudan se referme petit à petit. Au Soudan, l’accord de paix signé entre le gouvernement et les groupes qui pour certains sont à la solde de l’Occident et d’autre sont des partis soudanais, devrait coûter la modique somme de 7,5 milliards de dollars, a déclaré Mohamed Ali Ahmed, le ministre des Finances.  

Une somme attribuée au développement dans les régions ruinée par la guerre, lancée par l’Occident, au Darfour. Ces guerres qui ont été lancées afin de scinder le pays en deux devraient réellement être remboursées par le Soudan même ? Une guerre qui avait été commencée en armant certains groupes de « rebelles » qui ont attendu le moment propice pour que le Congrès US vote à l’unanimité une résolution pour qualifier de génocide la guerre dite « civile » au Darfour. C’est ce qu’attendaient ces fameux groupes de rebelles, qui se sont empressés de demander une intervention militaire directe de la communauté internationale. La responsabilité de ces guerres ne sera évidemment pas reconnue par cette même communauté internationale. Ce qui fait que Khartoum doit verser « immédiatement » 300 millions $ pour la reconstruction du Darfour, a déclaré le ministre des Finances. Le principal s’étalera sur 10 ans. L’accord de paix couvre également des questions délicates liées à la propriété foncière, au partage des richesses et du pouvoir ainsi que celles relatives au retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Au total, « la mise en œuvre du plan de paix nécessitera au moins 7,5 milliards $ sur 10 ans », a déclaré le ministre, cité par des médias soudanais vendredi.

Cette situation intervient alors que l’économie soudanaise est en crise, mise à mal par de longues et interminables sanctions américaines et la sécession en 2011 du sud, riche en pétrole, et qui est devenu une base arrière pour Israël afin de revendre ses armes aux différents groupes armés non seulement du Soudan du Sud, mais aussi au Soudan. D’un côté, les États-Unis ont empêché le Soudan de se développer, et continue à faire de même, et de l’autre, c’était Israël qui empêchait le Soudan du Sud de se développer. Par ailleurs, le Soudan du Sud est bien décidé à mettre en place son processus de développement coûte que coûte.

Un récent article sur sudantribune a fait part de la volonté du Soudan d’introduire une nouvelle monnaie pour contrôler l’hyperinflation dans le pays et l’effondrement du taux de change, annoncé par le gouvernement.

En bref, les pièges tendus par les États-Unis et Israël dans l’histoire du Soudan et du Soudan du Sud. Et cela n’est visiblement toujours pas fini. Maintenant que le Soudan est obligé de débloquer une telle somme d’argent, l’obligation de se rendre dépendant des institutions financières occidentales qui sont surtout présentes pour ligoter le développement des pays africains, pourrait s’avérer devenir une obligation.

Ce qui fait que la volonté de mettre le Soudan à genoux fait visiblement partie du plan, mais cet accord de paix durera combien temps réellement ? Récemment, le gouvernement soudanais aurait été contraint de supprimer les subventions aux carburants, selon le ministre soudanais de l’Énergie et des Mines. Ce qui fait que le pays est sous pression des sanctions imposées par les États-Unis afin d’asphyxier le pays. Washington utilise généralement ce procédé pour ligoter l’économie d’un pays. Mais plusieurs pays qui subissent cette politique unilatérale et illégale se sont créé un axe anti-sanction afin de contourner cette politique illégale.

Malgré ces revolvers sur la tempe, les populations soudanaises et sud-soudanaises ne sont pas du genre à se laisser faire. Et les gouvernements sont tout aussi bien décider à mettre tout en œuvre afin que les deux pays se développent.

 

3. Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara s’est-il rapproché des États-Unis ?

En Côte d’Ivoire, les meetings de l’opposition ont eu lieu et appellent tous à un front commun contre le président Alassane Ouattara.

L’opposition ivoirienne a tenu, ce samedi, un premier grand meeting au stade d’Abidjan.

France 24 y a d’ailleurs consacré un long article mettant en avant l’opposition ivoirienne, tout en montrant la ligne politique de l’Élysée concernant le président Alassane Ouattara. Dans un récent article, Zoom Afrique avait parlé des divergences au sein de l’Élysée concernant le dossier de la Côte d’Ivoire, avec d’un côté, le président Emmanuel Macron qui a lâché son homologue et de l’autre le ministre français des Affaires étrangères qui continuent d’être derrière Ouattara tout en annonçant officiellement, que le président Ouattara fait exactement ce qu’il veut, et que la France n’a pas à s’en mêler, car ce serait considéré comme une « ingérence ».

Cela dit, selon certains médias, ce grand meeting ne s’est visiblement pas passé dans le calme comme tout le monde l’espérait. En effet, selon certaines images et vidéos postées sur les réseaux sociaux, des militants de l’opposition auraient été pris à partie par des individus non identifiés, faisant quelques blessés dans leurs rangs. Info ou Intox, on ne le saura pas tout de suite.

Une chose est sûre, les États-Unis commencent à s’en mêler, et de plus en plus.

Ils sont sortis du silence en mettant en garde contre les violences électorales à quelques jours de la tenue du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire. Les États-Unis ne manquent donc aucune occasion pour pouvoir s’ingérer dans les affaires politiques d’un pays, surtout concernant l’Afrique. Ils interpellent donc les acteurs politiques ivoiriens à tenir un scrutin pacifique.

Maintenant que la situation a changé du tout au tout au Mali, Washington a l’air de tenir absolument à ce que les Ivoiriens ne sortent dans les rues et qu’un éventuel remake de 2011 ne se reproduise. Car ce que les États-Unis veulent par rapport à la Côte d’Ivoire c’est surtout le moyen de passer devant la France et d’empêcher, dans un premier temps, une éventuelle approche russe ou encore chinoise. Mais, on dirait que Washington cherche à soutenir indirectement Alassane Ouattara, qui a récemment été lâché par la France.

Ce qui fait que la ligne de conduite est imposée, Alassane Ouattara participe aux élections, et aucun parti n’a visiblement le droit de faire quelque chose contre ça.

Les Ivoiriens tout comme les Africains ne sont pas du genre à accepter des ingérences provenant de l’extérieur. Mais ce qu’ils veulent par-dessus tout, c’est de pouvoir vivre en paix dans leur pays loin de toutes ingérences étrangères qui troubleraient la paix et la sécurité du pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV