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Trêve au Haut-Karabakh à peine conclue, est violée: Iran/Russie, prêts à infliger à l'axe US/Israël/Sultan la leçon qui s’impose

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Haut-Karabakh: pré-guerre Iran-Russie ?!

Il y a quelques heures, Moscou, étant hôte des négociateurs azéris et arméniens, a annoncé une trêve au Haut-Karabakh, laquelle trêve interviendrait au bout de 13 jours d'intenses bombardements, d'attaques à l'artillerie, de frappes au drone de part et d'autre. Mais la trêve survivra-t-elle à l'objectif que s'est fixé l'axe US/Israël/OTAN de faire du Caucase-sud, tout comme il l'a fait en Libye, une base grandeur nature destinée à abriter et à entraîner des milliers de terroristes à l'effet de déstabiliser le Nord-ouest iranien, le Sud russe tout comme les frontières chinoises?

Une chose est sûre :les pétrodollars golfiens continuent à couler à flots pour recruter les terroristes qui débarquent au Caucase sud depuis la Libye et la Syrie à bord des avions de Turkish Air et autres. La réaction d'Ankara à l'annonce de la trêve? "Bon mais insuffisant. On veut que la restitution du Haut-Karabakh à la République d’Azerbaïdjan". Evidemment, ce soutien est loin de refléter le fond de la pensée du Sultan qui s'en fiche royalement du peuple azéri. Ce qu'il veut c'est d'ériger tomme comme en Libye, des bases de l'OTAN sur les frontières irano-russo-chinoise, comme le veut l'oukase de l'Empire.

Selon des sources russes, Ankara a transféré 300 autres terroristes depuis Idlib à la ligne de front en République d'Azerbaïdjan, ce qui prouve que ses objectifs vont au-delà du conflit du Haut-Karabakh, des démonstrations de force du drone turc Bayrakdar ou celles des drones suicide made in Israël de Bakou. Il va sans dire que les résolutions des Nations unies exhortent l’Arménie à retirer ses forces du Haut-Karabakh, puisqu'il s'agit d'une localité occupée, mais ce qui s'y joue ne ce moment, est une guerre en gestation et l'Iran s'y prépare.  

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L’alliance qu’a scellée l’État azerbaïdjanais avec Ankara, des groupes terroristes et Israël, au nord de l’Arstakh n'échappe pas aux yeux des forces armées iraniennes qui surveillent de près les moindres agissements sur les frontières nord-ouest de l’Iran. Cette semaine, le ministre de la Défense, le général Amir Hatami et le commandant en chef des gardes-frontières, le général Rezaï ont été trop directs en mettant en garde Bakou et Erevan contre toute atteinte à la sécurité nationale iranienne, à travers "ces tirs de roquettes" que les parties disent avoir visé le village iranien de Khoda Afrin "par inadvertance" : "erreur" ou pas, l'atteinte à l'intégrité territoriale iranienne "ne sera tolérée". Pour l'heure, les tirs de roquettes n'ont fait aucune victime et se sont bornés à provoquer des dégâts ou retarder des récoltes des agriculteurs et si l'Iran affiche une certaine patience parce qu'il sait qu'in fine le camp US/Israël/OTAN outre de chercher à annexer de facto la République d'Azerbaijan à la Turquie, veut aussi ouvrir un nouveau front de façon à détourner l'Iran à la fois de la Syrie et du golfe Persique. Mais cette patience stratégique a ses limites.  

Le président iranien, Hassan Rohani, a lancé un ultimatum à l’adresse des parties en conflit, avertissant que l’Iran ne tolérerait aucune attaque par erreur ou pas, à ses frontières, ni non plus l'apparition des nids à terroristes près de ses frontières, ce qui veut dire que les missiles iraniens de type Fateh-110, lesqules ont déjà fait le malheur des terroristes en Syrie ou encore en Irak, pourraient parfaitement s'activer en direction du nord ouest iranien.  

Presque deux semaines après le début des conflits du Haut-Karabakh, la Turquie continue de mettre de l’huile sur le feu : 300 terroristes pro-turcs ont quitté les régions occupées par Ankara en Syrie, pour rejoindre les combats en Azerbaïdjan et leur nombre est très rapidement passé de 900 à 1200. Il s'agit des terroristes affiliés aux milices Sultan Murrad, Jaïsh al-Sharqiyah, al-Hamza, Front al-Sham et Brigade Furqan, toutes de tendance takfiriste et frériste et souvent d'origine chinoise et centre-asiatique. La Turquie dont les officiers diligentent aux côtés des Israéliens les combats, a déployé ces terroristes sur la ligne du front, les soldats azerbaïdjanais ayant pour mission de les suivre. Une dernière information en provenance des sources militaires, affirme que ces miliciens bien aguerris en Syrie occupent désormais l'axe occidental de la localité de Tartar, une rivière de Transcaucasie, un affluent de la Koura. Les terroristes sont aussi déployés au sud-est de Karabakh, ainsi qu'à l'est des régions frontalières avec le Haut Karabakh.

Ce cocktail de terroristes et de forces armées régulières azerbaïdjanaises a réussi jusqu'ici et au terme de violents combats à reprendre une douzaine de villages et localités, de quoi créer un corridor reliant l'est de Tartar au sud-est du Haut-Karabakh. Or le gros des combats s'est déroulé ces 15 derniers jours dans la banlieue ouest de Tartar, juste sur les frontières iraniennes. La Turquie et ses mercenaires, comme le laisse entendre la réaction d'Ankara à la trêve annoncée à Moscou ce 10 octobre, projettent d'élargir la terre conquise qui pour l'heure s'étend sur 100 kilomètres carrés. Ils poursuivront donc la guerre pour s'emparer les 12,8 mille kilomètres carrés (Le Haut Karabakh occupé en 1993, NDLR), ce qui fait de la trêve un concept parfaitement approximatif.

Juste après les avertissements des hauts commandants de l'armée iranienne et l'entretien, Rohani-Aliev, Bakou a affirmé qu'il comprenait parfaitement l'inquiétude de l'Iran et qu'il considérait la sécurité iranienne comme la sienne. En dépit du soutien clair de Téhéran à la nécessité d'une restitution du Haut-Karabakh au peuple azerbaïdjanais, il y a une petite nuance à ne pas oublier : le conseiller du Leader de la Révolution islamique a demandé mercredi à Erevan de rendre la terre occupée du Karabakh à l’Azerbaïdjan, une terre que l'Arménie "occupe comme Israël qui occupe la Palestine". Les observateurs ont vu à travers cette remarque, une flèche à l'adresse des liens de Bakou avec l'OTAN et Israël et au fait que ce lien gêne à Téhéran.

Côté russe, Avia. pro a fait état vendredi 9 octobre des premiers raids de l'aviation russe contre les premiers camps d'entraînement des terroristes pro-Sultan au Haut Karabakh. Certaines sources ont même annoncé que la Russie aurait déjà expédié ses forces spéciales au Haut-Karabakh soutenir l'armée arménienne. France 24, média mainstream par excellence, affirmait ce samedi 10 octobre que la trêve au Haut-Karabakh marquait une victoire pour la Russie mais au fond, Moscou sait parfaitement qu'on ne peut compter sur la promesse du Sultan. Vendredi le président russe a estimé que la Turquie faisait le même jeu qu'à Idlib en Syrie ou à al-Walid en Libye, voulant en faire un foyer de "terrorisme". C'est là une mise en garde : aussi bien l'Iran que la Russie ne permettront pas que l'OTAN fasse du Caucase un foyer de tension contre leur sécurité nationale... Le Sultan et ses "maîtres et amis" pourraient bien avoir à payer le prix de leur aventurisme au Caucase ailleurs : le "vivier de terroristes" qu'est Idlib, appelle déjà l'armée syrienne pour être nettoyée, armée qui vient de recruter quelque 4 000 soldats en pleine période épidémique. Il y a effectivement une urgence comme l'a souligné le président Assad dans son entretien accordé à Sputnik.

À l’issue de six heures de négociations à Moscou, entre le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bairamovet, et son homologue arménien, Zograb Mnatsakanyan, un « accord substantiel » a été signé en effet ce vendredi lequel prévoit un cessez-le-feu pour le 10 octobre à 12h00 suivi d’un échange de prisonniers et de la restitution des corps des victimes sous les auspices de la Croix-Rouge internationale. Des négociations de paix devraient se tenir en présence du Groupe de Minsk de l’OSCE, ce qui veut dire que déjà, la trêve est en partie un spectacle. 

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Le président Ilham Aliyev a admis d'ailleurs sur CNN, le 8 octobre 2020, que des F-16 turcs stationnaient sur l’aéroport de Ganja, selon lui depuis les exercices militaires communs azéro-turcs. Il a démenti que ces avions participaient aux combats et qu’ils aient descendu in Soukhoï-25 arménien, le 29 septembre. ...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV