Alors que des porte-avions de la marine américaine se sont entraînés dans la mer de Chine méridionale la semaine dernière, des jets de l’armée populaire de libération chinoise (APL) ont pratiqué des attaques anti-navires non loin des lieux de l'exercice militaire américain, traçant ainsi un cadre pour les partenaires de Pékin, eux aussi, soucieux de contrer la présence militaire US à proximité de leurs eaux territoriales. L'Iran en est un.
Depuis des semaines, plusieurs porte-avions américains ont effectué des exercices dans les eaux proches de la Chine, notamment en mer des Philippines et mer de Chine méridionale. Cependant, la semaine dernière, les forces chinoises ont décidé d'organiser leurs propres exercices, en organisant des exercices de tir réel au cours desquels des avions de l’APL se sont entraînés à des frappes contre des navires de guerre ennemis dans la région.
En plus des opérations de vol du porte-avions américain USS Nimitz et de l'USS Ronald Reagan, le destroyer USS Ralph Johnson a commis un acte encore plus provocateur le 14 juillet, la veille du début des exercices chinois : le navire de guerre a navigué dans les eaux entourant les îles Spratly, qui sont revendiquées par la Chine comme faisant partie de son territoire, dans une tentative délibérée de faire fi des revendications chinoises.
« Ces incidents, qui se déroulent à des milliers de kilomètres des États-Unis et aux portes de la Chine, ont prouvé une fois de plus que les États-Unis sont véritablement en quête de leurs ambitions militaristes en mer de Chine méridionale et que la Chine est obligée de prendre des contre-mesures pour protéger sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale », a écrit le Global Times, citant un expert militaire chinois sous couvert de l’anonymat.
Le South China Morning Post, une publication basée à Hong Kong, a rapporté que les avions JH-7A et J-11B avaient volé depuis une piste d'atterrissage sur l'île de Yongxing que les Occidentaux appelaient Woody Island.
Le commentateur militaire basé à Hong Kong, Song Zhongping, a déclaré mardi à la publication que les exercices navals à grande échelle dans la mer de Chine méridionale… deviendront une activité régulière au fur et à mesure que les tensions s'intensifient entre la Chine et les États-Unis.
Capacités de frappe navale à longue portée de la Chine
Le JH-7A est un avion totalement développé en Chine, construit par Xi’an Aircraft Industry Corporation comme un avion d’attaque supersonique à longue portée à peu près analogue au F-111 Aardvark des États-Unis. Le J-16B est une version modifiée du chasseur de supériorité aérienne J-11 de Shenyang destiné à remplacer partiellement le JH-7A, qui est incapable de se défendre contre les intercepteurs. Le J-11 était à son tour la version sous licence du chasseur russe Su-27.
Comme Sputnik l'a rapporté, une tactique courante utilisée par les avions chinois consiste à allumer une nacelle de brouillage, puis à cibler le navire de guerre ennemi après avoir augmenté la puissance de son radar pour essayer de couper le brouillage - une combinaison de Suppression of Enemy Air Defenses (SEAD) et frappe maritime traditionnelle qui aide à maximiser l'efficacité d'une attaque à longue portée.
Les analystes ont noté les capacités largement supérieures des forces navales chinoises, y compris leur large éventail de missiles anti-navires à très longue portée. Un rapport d'août 2019 de l'Université de Sydney a averti que les missiles chinois pourraient paralyser les zones avancées américaines quelques heures seulement après le début des tirs; un autre de l’Institut Hudson en novembre a averti que les missiles chinois avaient une portée plus longue que les radars des navires de la marine américaine, ce qui signifie que les navires ne sauraient même pas qu’une menace se profilait avant que les missiles ne soient déjà en vol.