TV

Comment Riyad a été forcé à rallier les séparatistes du Sud?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammad ben Salman, prince héritier saoudien (D) et Mohammad ben Zayed, prince héritier et ministre de la défense d'Abou Dabi. (Photo d'archives)

En 2015, l’Arabie saoudite a formé une coalition de pays arabes pour intervenir militairement au Yémen, déclenchant ainsi une guerre dévastatrice contre ce pays. Mais des divergences sont apparues vite au sein de la coalition saoudienne, les Émirats arabes unis soutenant les séparatistes du sud du Yémen.

À la fin de 2019, Abou Dhabi a ouvertement commencé à apporter un soutien indéfectible au Conseil de transition du sud en envoyant ses avions de combat bombarder les forces du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi qui essayer de reprendre Aden au Conseil de transition du sud. Cependant, même si l’Arabie saoudite était fermement attachée au retour du gouvernement Hadi, elle ne pouvait pas faire facilement sécession de son principal allié, les Émirats arabes unis.

Les intérêts communs de l’Arabie saoudite avec Abou Dhabi s’étendent aux pays comme la Libye, l’Égypte, le Soudan, l’Irak et la Turquie. Les deux pays ont été pratiquement impliqués dans toutes les controverses de la région.

Le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, en raison de la pression américaine.

L’Arabie saoudite peut être préoccupée par les actions d’Abou Dhabi, mais le manque d’options crédibles dans le sens des intérêts de l’Arabie saoudite signifie que coopérer avec les Émirats arabes unis serait la meilleure option pour Riyad.

En raison d’une forte couverture médiatique de la crise inhumaine provoquée par l’odieuse guerre militaire saoudienne au Yémen, et du fait que l’Arabie saoudite n’a pas été en mesure de réaliser des progrès significatifs dans la réalisation de son objectif principal d’éloigner Ansarallah de Sanaa, Riyad a perdu vite sa crédibilité auprès de l’opinion publique et qu’elle a été fortement critiquée par la communauté internationale pour son rôle au Yémen.

Cependant, l’intervention saoudienne au Yémen a finalement causé d’importants dommages à l’infrastructure yéménite, conduisant à la famine et à des maladies incurables dans ce pays, une catastrophe humanitaire qui continue de s’aggraver en raison de la poursuite des crimes saoudiens.

La victoire d’Ansarallah et les inquiétudes croissantes des Saoudiens :

Dans le même temps, Ansarallah a fait preuve d’une capacité renforcée face à Riyad, ce qui a amené l’Arabie saoudite à réviser son l’objectif de détruire Ansarallah dans la région.

Si l’Arabie saoudite veut mettre fin à la guerre contre le Yémen, le gouvernement démissionnaire yéménite se trouvera dans une situation déplorable. Dans ce cas, l’Arabie saoudite estime qu’une alliance entre Riyad et le Conseil de transition du sud pourrait être utile pour limiter la nouvelle influence d’Ansarallah au Yémen.

Les autorités saoudiennes sont bien conscientes que le président américain, Donald Trump, est préoccupé par la prochaine élection présidentielle américaine et qu’il est possible que le candidat à la présidentielle américaine Joe Biden remporte le scrutin.

Riyad n’est pas sûr du soutien des États-Unis pour tenter de ramener au pouvoir le gouvernement démissionnaire yéménite. 

Par conséquent, afin de se préparer à un tel événement, l’Arabie saoudite estime que le soutien au Conseil de transition du sud pourrait lui être utile si la guerre se termine.

À cet égard, les déclarations du 27 juin de Mansour Hadi pour condamner le contrôle de Socotra par le Conseil de transition montrent que l’Arabie saoudite est déterminée à maintenir les résultats de l’accord dit de « Riyad » (un accord pour mettre fin au conflit dans le sud du Yémen entre le Conseil de transition et le gouvernement démissionnaire du Yémen a été signé en Arabie saoudite) et à assurer la médiation entre Mansour Hadi et la direction du Conseil de transition du sud.

À l’heure actuelle, le scénario idéal pour l’Arabie saoudite est le retour du gouvernement de Hadi et l’expulsion d’Ansarallah de Sanaa, ce qui semble peu probable compte tenu du renforcement des capacités militaires d’Ansarallah et du changement des équations de la guerre.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV