De retour de sa tournée au Moyen-Orient, le commandant en chef du CentCom, McKenzie aurait dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de prétendre ceci sur VOA : "Le gouvernement irakien a été très agressif et très utile en cherchant à réduire les attaques des "forces mandataires de l'Iran" contre des bases que détiennent des troupes américaines et internationales. Car c'est un problème qui a déjà causé des frictions entre les deux nations (irakienne et américaine). Pour cette raison, nous avons vu le nombre d'attaques contre les bases américaines inférieur à ce que nous aurions pu voir au cours des dernières semaines".
Mais c'est connu, les Américains pensent peu et bluffent trop. Presque au moment où le général reconnaissait de la sorte et de façon presque inconsciente avoir été à l'origine de l'attaque contre le QG de Kataëb Hezbollah il y a un mois, attaque qui s'est terminée en total fiasco, une colonne des blindés et de véhicules militaires venait d'être pris pour cible d'une foudroyante attaque. Tout comme l'attaque du samedi dernier visant un convoi logistique à al-Diwaniyah au cœur sunnite de l'Irak, celle-ci a impliqué des bombes alors que le convoi logistique des forces US circulait à Salaheddine et plus précisément à Mukeshefah. Or cette localité se situe à quelques 300 kilomètres d'al-Diwaniyah, théâtre de l'avant dernière attaque.
Cela veut dire très clairement que la tentative de McKenzie visant à placer le PM Kazemi face aux forces patriotes irakiennes, lesquelles continuent aujourd'hui à combattre le terrorisme et partant la présence illégale des troupes américaines en Mésopotamie, ne vaut même pas un sou et que le général US a encore très très mal pigé la réalité qui se dégage ces jours-ci de l'Irak.
Dans la foulée, « Ashab al-Kahf », un groupe encore peu connu a revendiqué la responsabilité de l'attaque. Tout comme à al-Diwaniyah, où le coup anti-US du samedi dernier avait été revendiqué par "Saraya Thora al-Ashrin", lui aussi un groupe inconnu. le champ d'action des forces anti-américaines s'élargit, leur modus operandi change, et elles ratissent large à la fois dans les rangs chiites que sunnites et surtout que l'Iran n'y est pas pour grande chose bien que McKenzie ait osé d'évoquer "la responsabilité morale de l'Iran" dans tout acte anti-US en Irak, absorbé qu'il est par le fait de voir partout "des mercenaires, des soumises et des agents à la solde" comme le veut la mentalité yankee. Les 5000 soldats US implantés en Irak ( ou les 10 000 selon d'autres versions) auraient ainsi du mal à contenir la pression même si le PM "médians" qu'est Kazemi cherche à leur donner cette impression.
Pour Al-Jazeera, qui revient sur le sujet, le fait que le commandant du CentCom, ait officiellement annoncé le déploiement d'un système de défense antimissile Patriot dans cette zone civile qu'est en l’occurrence la zone verte, constitue un aveu d'impuissance : car "pourquoi vouloir bomber le torse et reconnaître l'illégalité d'un acte quand on est sûr de ses capacités à faire face aux menaces et défis?" s'interroge la chaîne qui ajoute : "La vérité est que la marge de manœuvre des Américains est réduite et cela est un fait constant indépendamment de l'identité de qui dirigerait le gouvernement. En Irak, les Américains ont perdu leur confiance en soi. Même le PM Kazemi, donné pour un pro Occident, ne saurait changer cette tendance qui s'illustre surtout par le refus US de prendre part aux opérations anti Daech."
Ces derniers temps ce sont surtout les Rafale français qui ont bombardé les positions des terroristes : "Kazemi ne pourrait indéfiniment s'opposer à une loi du Parlement et à la volonté du peuple, laquelle consiste à expulser les Américains. Désormais on appelle même à ce qu'il en soit de même pour les autres composantes occidentales de la coalition. Les États-Unis et l'Irak ont confirmé le mois dernier que les forces américaines ne prévoyaient pas d'établir de bases permanentes en Irak, mais des responsables militaires américains ont prétendu qu'une présence continue était nécessaire compte tenu de la menace actuelle, a affirmé Saad al-Saadi, membre de la coalition al-Fath: «On ne peut composer avec un gouvernement qui déploie des Patriot en pleine zone habitable pour effrayer les Irakiens et les convaincre à tolérer sa présence », a-t-il insisté.