Le site de Rai al-Youm a publié une analyse de l'expert syrien Bara Taha au sujet de la position de Moscou vis-à-vis du nouvel accord militaire signé ces derniers jours entre l'Iran et la Syrie.
Bara Taha rappelle que le 9 juillet, un accord militaire a été signé pour renforcer la coopération sécuritaire et défensive dans différents domaines entre la Syrie et l’Iran, notamment en ce qui concerne le renforcement de la défense antiaérienne de la Syrie.
L’auteur écrit : « Ce nouvel accord n’est pas le premier du genre dans les relations Téhéran-Damas, d’autant plus qu’aujourd’hui l’Iran posséderait 24 bases militaires en Syrie. Mais de nombreuses questions se sont soulevées quant à la position de Moscou par rapport à ce nouvel accord irano-syrien et surtout la date choisie pour son annonce officielle. »
Bara Taha souligne que le système de défense antiaérienne de la Syrie est entièrement russe, c’est-à-dire qu’il ne peut pas être modifié ou développé sans que Damas obtienne l’approbation de Moscou. Cela étant dit, la décision de Téhéran et de Damas d’annoncer la conclusion de leur nouvel accord est-elle porteuse d’un message politique particulier à l’adresse des Russes ?
Bara Taha a ajouté : « Au cours des derniers mois, les attaques israéliennes contre le territoire syrien se sont multipliées parallèlement à la décision du président américain Donald Trump de modifier sa politique régionale au Moyen-Orient en général et dans le dossier syrien en particulier. En ce qui concerne Moscou, les Russes ont observé le silence vis-à-vis des raids israéliens, ce qui pourrait être attribué aux préoccupations de la Russie soucieuse de ne pas affecter ses relations avec Tel-Aviv. Mais cela met Moscou dans une situation inconfortable devant ses alliés syriens et iraniens. »
Les médias estiment que l’accord militaire irano-syrien serait également un avertissement à l’adresse d’Israël, notamment parce qu’il a été divulgué que l’Iran fournira à la Syrie des systèmes de défense aérienne avancés : des Bavar-373 et des Khordad-3.
Deuxièmement, la Syrie subit actuellement de fortes pressions économiques et militaires de la part de l’Occident et du régime israélien. Ces derniers souhaitent pouvoir changer la position de Damas dans trois domaines : le dialogue avec l’opposition syrienne, la rupture des relations avec l’Iran et le Hezbollah libanais, le règlement des différends avec Israël.
En troisième lieu, ce que la Syrie a réalisé avec le soutien de l’Iran et de la Russie n’aurait pas été possible sans l’intégration des ligues militaires et politiques russes et iraniennes permettant aux Syriens de reprendre le contrôle de la majeure partie de leur territoire.
Quatrièmement, l’Iran offre à Damas une grande marge de manœuvre et plus d’options et face aux pressions occidentales.
Bara Taha conclut : « Ce qui amène les Russes et les Iraniens en Syrie ce sont les facteurs de rapprochement entre Moscou et Téhéran. Cela a été prouvé clairement pendant ces dix dernières années. Il n’est pas certain que les agressions israéliennes contre la Syrie cesseront complètement, mais il est certain que ce nouvel accord irano-syrien sera le début d’un changement des règles du jeu entre Tel-Aviv et la Résistance. »