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Pacte militaire Iran/Syrie : des surprises autres que le Bavar-373...

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Le missile de la batterie de DCA Bavar-373. (Archives)

Pour de nombreux observateurs, l'apparition sur le champ de bataille en Syrie des batteries de missiles antimissiles iraniennes Khordad-3 ou encore celles à longue portée que sont les Bavar-373, va bien au-delà d'une importante mesure militaire prise dans l'objectif de barricader le ciel syrien face aux frappes aériennes israéliennes ou encore celles des États-Unis et de leurs alliés.

Certes le pacte signé mercredi entre le ministre syrien de la Défense et le chef de l'état-major iranien, intervenu à peine quelques semaines après la visite du MAE, Zarif à Damas fait passer les liens militaires irano-syriens d'une phase tactique à une phase stratégique. Mais il y a là, comme l'a dit fort judicieusement la conseillère du président syrien, Bouthayna Chaaban, "un pacte qui touche l'ensemble de l'axe de la Résistance". Le Khordad-3 ou le Bavar-373, pour n'en citer que ceux des éléments de la DCA iranienne les plus connus, font partie d'un réseau de Défense aérienne intégré qui surveille 24 heures sur 24 le ciel iranien du nord au sud et de l'est à l'ouest et dont l'étendu commence à s'étendre plus loin que les côtes iraniennes vers l'océan Indien. Or, ce réseau pourrait désormais se connecter à la bulle de la DCA syrienne avec évidemment une focalisation spéciale à l'est de la Syrie, à Deir ez-Zor, où la résistance iranienne maintient le gros de ses positions (Abou Kamal/Qaëm) et où celles-ci se juxtaposent, par Al-Anbar interposée, à la base américaine d'Aïn al-Assad. Il y a donc, de la part de l'Iran qui ouvre son arsenal de la défense aérienne composée de dizaines de types de missiles, de radars, de dispositifs de brouillage électronique et électromagnétique, une volonté réelle de faire face non seulement à Israël, mais encore aux États-Unis dont les gisements militaires sur la frontière syro-irakienne devront cesser.

Une DCA intégrée de l'axe de la Résistance est-elle sur le point de naître?

Les officiels iraniens n'ont pas évoqué l'emplacement exact des pièces de la Défense antiaérienne de fabrication iranienne, mais outre Deir ez-Zor ou encore Homs, les dispositifs auront toutes les chances de faire leurs apparitions plus au sud, non loin du Golan occupé, à l'intersection des frontières syriennes avec le Liban et l’entité sioniste. Certains observateurs estiment que l'hypothèse d'un ciel syrien jouant le rôle de pièce de jonction entre le ciel libanais et le ciel irakien et potentiellement "connectable" à la DCA iranienne n'est pas impensable surtout que l'Iran a fait son entrée dans le club des pays capables de fabriquer, d'explorer et de développer les satellites militaires. Le satellite Nour-1 dont d'aucuns se moquaient comme étant une webcam tremblotante dans l'espace, continue depuis son orbite basse à transmettre des images tournées au-dessus d'Israël ou encore des bases américaines en Irak, en Syrie et dans les pays de la région.  

Mais personne ne devrait douter qu'un pacte militaire qui élargit les coopérations de façon aussi substantielle au sein de l'axe de la Résistance, dépassant toute alliance non Résistance, quitte à faciliter la méga confrontation avec l'axe US/Israël, comporte un volet offensif. 

The National Interest estime que la DCA iranienne n'irait pas faire son entrée dans le paysage syrien sans avoir à soutenir une montée en puissance de l'action offensive de la Syrie, de l'Iran et du Hezbollah et leurs alliés irakiens contre Israël : "C'est un moment fort délicat : l'Iran est sur le point de baliser le terrain à une vaste confrontation avec Israël. Outre ces batteries de DCA dont il réclame désormais le déploiement et qui représentent, vu leur performance, un réel obstacle aux tirs de missiles de précision à distance de l'aviation israélienne, les Iraniens semblent travailler dur pour parfaire de possibles plans d'attaque au drones et aux missiles de croisière simultanés contre Israël comme celle qui a été menée par Ansarallah contre l'Arabie saoudite en 2019. Tout porte à croire qu'il s'agit d'un plan par étapes qui avance lentement, mais sûrement.  

En juin, 50 drones d’assaut de différents types de la force aérospatiale du CGRI, y compris le Shahed-129, le Shahed-133 et le Shahed-191, ont survolé une zone d’une superficie de 100 km² malgré les complexités techniques des opérations de contrôle et de coordination d’un si grand nombre d’avions sans pilote dans une si petite superficie. Les drones engagés dans ces exercices militaires qui avaient décollé des bases de drones de la force aérospatiale du CGRI dans les provinces de Khouzestan, Fars, Bouchehr et Hormozgan, ont volé une longue distance allant dans certains cas jusqu’à 1200 km avant de frapper leurs cibles sur l’île iranienne de Bani Farour dans le golfe Persique. Outre le nombre considérable de drones utilisés lors des exercices, la force aérospatiale du CGRI y a démontré la haute précision de ses armements intelligents, dont la bombe intelligente Sadid. Les toutes nouvelles versions de Shahed-129 qui ont déjà fait leur preuve en 2017 en Syrie quand l'Iran a frappé un QG de Daech à Deir ez-Zor ont la possibilité de se connecter au GPS. En 2016, un commandant de l'armée de l'air du Corps des gardiens de la Révolution iranienne avait laissé entendre que l'Iran était en train de moderniser sa flotte de drones afin de mettre fin à sa dépendance à l'égard des contrôleurs au sol et en orientant ces appareils vers des satellites. Et bien des satellites, l'Iran en a franchi avec succès un premier." 

Et vu l'allure du tout nouveau Shahed-129 avec des renflements dans sa partie antérieur, il y a à parier que le CGRI y est parvenu.

Si les affirmations concernant les Shahed-129 navigables par GPS sont crédibles, l'Iran a alors certainement la capacité d'utiliser la navigation GPS en tandem avec d'autres systèmes d'armes, à savoir les armes balistiques. Cela diminue l'avantage militaire technologique des adversaires régionaux (Israël) et des États-Unis. Cette technologie pourrait être exportée vers les alliés régionaux de l'Iran comme le Hezbollah au Liban, au Yémen ou même vers la Syrie, où cela s'est probablement déjà produit, le pacte militaire irano-syrien officialisant un long et solide processus d'enracinement au Levant de "l'axe de la Résistance", commencé en 2013. Et dire que face aux attaques au drone simultanées possibles de l'Iran et de ses alliés, Israël en est toujours à chercher à parfaire son Dôme de fer, système dont chaque missile Tamir coûte 100 000 dollars, mais dont les performances ne sont que de 20 %". 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV