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Un Parlement anti-US et un Iran jusqu'au-boutiste, quel est le prochain coup anti-US de l'Iran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Parlement iranien. (Photo d'archives)

Le 11e Parlement iranien a commencé ce mercredi son mandat, alors que le monde entier assiste, ahuri, à la spectaculaire percée iranienne dans le précarré US. Il y a deux ans, quand les USA ont quitté l'accord nucléaire, annonçant les sanctions pétrolières contre l'Iran, le Leader de la Révolution islamique et commandant en chef des forces armées les a défiés en affirmant que le pétrole l'Iran en vendra, avec ou sans sanction. Trump et sa bande n'auraient jamais cru que les Iraniens tiendraient leur parole et que le prix que l'Amérique aurait à en payer serait le début de la fin de l'exclusivisme américain. De la destruction du drone US dans le ciel iranien en juin dernier à la confiscation de Steno Impero britannique dans le golfe Persique en passant par la spectaculaire frappe balistique contre Aïn al-Asad, l'Iran a prouvé qu'il ne bluffe pas. Mais le coup caribéen de l'Iran est infiniment plus dévastateur. 

Dans son message à l'adresse de nouveaux députés, largement issus des courants anti-US, l’Ayatollah Khamenei affirme que les priorités du nouveau Parlement devraient être « la justice », « l'emploi », « la production » et la « valeur de la monnaie nationale ». C'est tout un programme qui ne pourrait se réaliser sans que soit brisé le régime des sanctions US non seulement contre l'Iran mais aussi contre tout État souverain qui en souffre. 

« Grâce à Dieu, le 11e Parlement a repris ses activités aujourd'hui. Une fois de plus, la démocratie islamique s’est manifestée au monde entier dans toute sa splendeur. Notre défunt et grand Imam Khomeini considérait le Parlement comme l’échelon supérieur des affaires nationales. L'économie et la culture sont les deux priorités du pays, ce qui fait que les députés se doivent de se concentrer davantage sur l'amélioration des moyens de subsistance du peuple, des facteurs économiques clés tels que l'emploi et l'inflation, et à maintenir l'équité dans la mise en application des fonctions de supervision », a-t-il déclaré. 

Et l’Ayatollah Khamenei de souligner que “l'économie de la résistance” est le seul moyen qui aidera le pays à se redresser. L'idée consiste à s'appuyer sur les capacités nationales pour défier les restrictions et les sanctions. Aussi bien dans le domaine militaire que dans le secteur sanitaire largement mis à l'épreuve par la crise de Covid-19, le concept de la Résistance s'est avéré porteur pour les Iraniens. L'aventure vénézuélienne des cinq pétroliers aux Caraïbes vient d'ouvrir un nouvel horizon. L'émergence d'un Parlement à majorité “principaliste” ne promet rien de trop réjouissant aux partisans de la politique de pression maximale à Washington. “La pression maximale US a totalement échoué. Elle n'a fait qu'apporter des résultats totalement inverses et fait preuve d’inefficacité », a dit Barbara Slavin, directrice de Futur of Iran Initiative at the Atlantic Council.

“Les sanctions imposées par Washington à Téhéran n’ont pas réussi à modifier les politiques iraniennes et ont en fait aggravé les choses. Vous me demandez comment? Voici ma réponse!, se demande l'analyste avant d'expliquer : 

Développement du programme balistique de l’Iran

‘Contrairement à la promesse du 8 mai 2018 de Donald Trump selon laquelle sa nouvelle politique mettrait fin à la menace du programme balistique de l’Iran, ce dernier a poursuivi son programme de missile et a même lancé un satellite militaire en orbite. Sans oublier la montée des tensions dans le golfe Persique ayant amené Téhéran et Washington au bord de la guerre, qui risque maintenant de forcer les États-Unis à se retirer d’Irak. 

Reprise de l’enrichissement d’uranium

‘Après être resté fidèle au Plan global d'action conjoint (PGAC) pendant un an après le retrait américain, l'Iran possède désormais suffisamment d'uranium faiblement enrichi pour une seule arme nucléaire et a repris l'enrichissement sur le site souterrain de Fordow. Si les États-Unis tentent de ‘rétablir’ les sanctions malgré leur propre non-respect de l'accord, l'Iran pourrait quitter à la fois le PGAC et le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), en suivant la voie empruntée par la Corée du Nord en 2003 pour développer des armes nucléaires.

Fossé avec les alliés

‘La politique américaine envers l'Iran a creusé le fossé avec les alliés les plus proches de Washington en Europe, qui tentent de préserver le PGAC, sachant que la pression sur l'Iran ne fonctionne pas comme l’a montré l’expérience.

Affaiblissement de l’efficacité des sanctions

‘En cherchant à forcer d'autres pays à joindre la campagne de ‘pression maximale’ contre leurs propres préférences politiques, l'administration Trump a sapé les sanctions en tant qu'outil non cinétique de politique étrangère. Les sanctions, comme les antibiotiques, perdent de leur efficacité si elles sont utilisées excessivement. Au fil du temps, les nations trouveront des solutions de contournement. La Chine, en particulier, a le pouvoir économique de développer des mécanismes financiers internationaux parallèles. Lorsque les États-Unis auront vraiment besoin d'imposer des sanctions à l'avenir, ils peuvent constater qu'elles ont un impact minimal.

Réticence de l'Iran à renégocier

‘Le retrait des États-Unis du PGAC a fini par approfondir les ressentiments anti-américains au sein de la société iranienne, faisant éloigner la possibilité de parvenir à un meilleur accord, comme le souhaite le président américain. Le nouveau Parlement a juré de venger les souffrances du peuple iranien, et l'actualité prouve qu'il est déterminé. Les cinq premiers pétroliers iraniens sont à quelques kilomètres de la Floride sur le point de livrer de l'essence au ‘paria’ Venezuela, ajoute l'auteur. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV