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Que fait la Résistance à la base aérienne russe de Hmeimim?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base aérienne russe de Hmeimim à Lattaquié. ©RT

Pour être symbolique, elle l'est : la première frappe au missile « turque » contre la base aérienne russe à Hmeimim, une première en deux mois de trêve, a visé une parade militaire russe. Le « Sultan Erdogan » a d'ailleurs tenu à bien marquer ses intentions puisque quelques heures au parant il a pris la combine pour souhaiter au président russe le 75e anniversaire de la victoire de l'armée rouge sur la IIIe Reich. 

Des terroristes qaïdistes à la solde de la Turquie ont tiré ainsi dans la nuit de samedi à dimanche, six missiles contre la base aérienne qui a le droit de façon intermittente à des « visites inopinées des avions espions US » genre P-8 qui cherchent à y dénicher les batteries S-400. Les six missiles de type MLRS «Grad» qui ont été tirés dans le but de surprendre l’armée russe en pleine festivité, l'ont été à partir de plusieurs batteries de lancement de missiles, histoire de faire comprendre à la Russie que sa base aérienne où elle vient d'autoriser l’atterrissage des vols militaires iraniens, pourrait faire à l'avenir l'objet d'une attaque élargie. La partie turque a voulu aussi faire comprendre qu'elle a de quoi surprendre les Russes. 

« Les engins sont tombés dans une zone inhabitée, mais à une distance relativement faible de la base aérienne militaire russe, ce qui prouve que “les terroristes savaient exactement l’heure où devraient avoir lieu les célébrations à la base russe de Hmeimim, et, évidemment, on pensait qu’à ce moment, la base serait moins protégée”, ils ont donc utilisé plusieurs systèmes de lancement de missiles pour augmenter l’effet de destruction". » 

« S’il y a  vraiment une attaque, la Russie déciderait certainement de rompre tous les accords existants avec la Turquie. Il est possible que dans les prochaines heures, les forces aériennes russes attaquent les fortifications et positions des terroristes », souligne de son côté l’analyste d’Avia.pro qui va jusqu'à voir dans l'incident, une frappe lancée à partir du poste de contrôle turc située à 40 kilomètres de Hmeimim : « Ce qui est important c’est que les missiles ont été tirés du nord-est de la Syrie, où se trouve l’un des postes d’observation turcs. Les spécialistes, à leur tour, attirent l’attention sur le fait que les terroristes sont armés de missiles à longue portée “Extended Range Artillery Rocket” avec une gamme de destruction de cibles jusqu’à 40 km, mais ces armements leur ont été fournis par la Turquie puisqu’elle en est la seule productrice. »

Cette sortie anti-russe de la Turquie intervient peu après l'annonce le premier mai du retard dans le déploiement des S-400 russe en Turquie : « Le déploiement des systèmes de défense antimissile russes S-400, prévu par la Turquie, a été reporté à cause de l'épidémie de coronavirus, mais se réalisera finalement », a déclaré, jeudi 30 avril, le porte-parole du président turc.

Évidemment, ce jeu au chat et à la souris que la Turquie pousse la Russie à jouer, ne plaît guerre à Moscou mais ce dernier s'y adapte à contre cœur pour éviter un embrasement du font d'Idlib au moment où les Américains continuent à masser armes et troupes sur la rive est de l'Euphrate, quitte à y ériger une base permanente. D'ailleurs une base US aurait fait son apparition sur les frontières administratives Raqqa-Deir ez Zor, base qui explique en partie l'acheminement ces derniers jours des dizaines de convois militaires US en partance d'Irak pour la Syrie.

Al-Masdar News dit que son apparition date du mois d'avril et que dès le premier mai des hélicoptères US se seraient mis à héliporter les militaires américains à al-Omar et à Conoco, soit deux champs pétro-gazier de Deir ez-Zor qui servent de couverture au déploiement de troupes US en Syrie. Ajoutons à ceci le fait que la frappe du 4 mai d'Israël contre Alep aurait eu lieu à partir de la base d'al-Tanf que l'Amérique occupe au sud de Homs et que tout ceci marque une énorme pression sur la bulle de DCA intégrée syro-russe. Il est bien claire que le triangle Turquie/Israël/USA compte d'abord briser le système de DCA intégrée pour s'adonner ensuite à des frappes aériennes et balistiques massives. Le tir de six missiles « turcs » contre Hmeimim qui a fait décoller les avions de chasse russe hier soir est un signe : les USA et Cie pourraient ne plus se garder de frapper les forces russes. Dans le camp d'en face, l'heure est à préparer de belles ripostes : la Résistance s'installe à Hmeimim. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV