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Harpoon "eliminé" : les USA poussés à changer le mode de guerre naval face à l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
"Après avoir discrédité les batteries de missiles Patriot et de RQ-4 Global Hawk, le CGRI rend nul et non avenu, le superbe missile anti-navire Harpoon". (Photo d'Archives)

Si les États-Unis d'Amérique en sont désormais à se ridiculiser aux yeux du monde entier en exigeant une prorogation de l'embargo sur la ventre d'armes à l'Iran, via l'accord nucléaire dont ils se sont retirés il y deux ans, c'est que le mode de guerre américaine face à l'Iran est dans l'impasse : en juin dernier, la DCA iranienne a détruit un RQ-4 dans le ciel du sud de l'Iran, provoquant une quasi tempête dans le secteur de drone de l'armurier US. Quelques mois plus tard, Forbes, annonçait que l’US Air Force prévoit de retirer 21 "anciens RQ-4 Global Hawk", "trente RQ-4B" et "trois drones Block 20 modifiés pour servir de réseaux de communication aéroportés (BACN) EQ-4B Battlefield".

Forbes écrit : "Le drone Global Hawk (du fabricant américain Northrop Grumman) a été abattu le 20 juin 2019 « aux premières heures de la journée », au-dessus de la province côtière de Hormozgan, dans le sud de l’Iran, par un missile de la force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI). Après la destruction du drone en question, un sénateur américain a exigé que ce dommage soit indemnisé par la saisie des avoirs de l’Iran aux États-Unis. Car le prix du drone abattu fait partie des plus chers que possède l'armée américaine, quelque 176 millions de dollars et Forbes d'ajouter : "Le système de défense antimissile iranien Khordad-3 qui l’a intercepté, pourrait bien être réactivé, surtout que l’Iran vient de lancer un satellite dans l’espace propre à renforcer ses capacités d’espionnage et de surveillance".

"Le 17 avril, un autre incident a provoqué un séisme dans un autre secteur également stratégique de l'armée US, impliquant là aussi le CGRI : alors qu'une flottille expéditionnaire" de l'US Navy composée de l'USS Lewis Puller, des destroyers et des hélicoptères Apache s'exerçaient à "contrer" une attaque en essaim des vedettes rapides iraniennes, 11 de ces mêmes vedettes et pas des plus sophistiqués d'entre eux, ont fait irruption en "pleine fête" et ont fait tourner l'exercice en un véritable cauchemar et une cuisante humiliation pour les Marines. Même le tweet enflammé de Trump envoyé dans la foulée où il disait avoir ordonné à l'US Navy de "détruire les vedettes harceleuses" n'ont pu effacer l'humiliation ni apaiser les craintes des stratèges de guerre US qui voient effectivement le concept-pilier de l'US Navy à savoir "le porte-avions" partir en fumée face à une stratégique de guerre asymétrique que pratique l'Iran sur l'ensemble de ces eaux territoriales et régionales".

"La vérité est que ni dans le détroit d'Hormuz ni dans le détroit de Taïwan où les USA font face à deux menaces, iranienne et chinoise, les portes-avions et les navires à propulsion nucléaires ne sauraient en venir au bout des nuées de vedettes rapides que les Iraniens ne tarderaient pas à se faire accompagner par des nuées de drones, toutes les deux équipés de missiles de croisière. Ils ne sont pas conçu pour faire face à une attaque massive. Et l’échec de l'exercice du 17 avril où l'USS Puller et sa flottille n'ont pas vu les vedettes rapides iraniennes se rapprocher, en apporte la preuve. Et encore ce n'était que 11 appareils et pas plus. Le commandement naval a raté sa mission de connecter à temps les Apaches qui avaient pourtant la mission de tirer", écrit le chroniquer de Forbes.

"L'Iran possède actuellement plus d'une dizaine de type de vedettes rapide et selon  le commandant en chef du CGRI, il cherche à imposer deux concepts de "non-pilage" et de "furtivité" à l'ensemble de sa flotte de vedettes rapides. Bref, il travaille à parfaire son concept de USV (unmanned surface vessels ), ce qui rendrait un face-à-face encore plus difficile à contrôler pour les unités marines américaines et moins coûteuses pour les Iraniens. La vedette rapide iranienne "Ya Mahdi" est un USV conçu suivant ce même concept. C'est d'ailleurs une nuée de "Ya Mahdi" qui s'est abattu en 2017 sur l'USS Nimitz lors d'un exercice de simulation de guerre du CGRI dans le golfe Persique et qui a provoqué de fortes explosions du modèle reconstruit du navire américain. C'est une embarcation rapide à censeur et à surface radar très basse dont le fuselage est en matière composite et la vitesse de 60 nœuds marine. Il est téléguidé et équipée de trois roquettes ou de missiles. Et bien c'est ce genre d'appareils qui élargissent significativement le risque de confrontation avec l'Iran. 

Le destroyer nouveau qui devrait détruire les vedettes rapides iraniennes et qui se différencie de classe Bergamini/MashreghNews 

Mais que faire? Forbes évoque dans la foulée des modifications inévitables que l'US Navy est dans l'obligation d'apporter à ses armements navals en vue de la prochaine bataille avec l'Iran :  "Une levée de l'embargo sur la vente d'armes iraniennes risque encore de nous priver d'initiative. Puisque les Iraniens sont trop rapides en la matière. Après de multiples tentatives, l'US Navy travaille sur un projet dit FFGX en coopération avec les Italiens et les Français, un projet dont est chargée la société d'armement Fincantieri de Michigan. C'est un plan de quelques 5.5 milliards de dollars pour parer l'US Navy de quoi contrer les essaims de vedettes rapides iraniennes. Il s'agit d'un destroyer différent de classe Bergamini, furtif et doté de radar passive AN/SPY Raytheon et de torpille. Mais même avec ce projet le succès ne sera pas forcément au rendez-vous. Car le nouveau navire qui devrait faire face à des vedettes rapides iraniennes, compterait 200 personnels, ce qui est encore beaucoun où encore sa vitesse qui n'irait pas au delà de 48 km par heure".

"Pire, conclut le texte, le concepteur a été contraint de renoncer à l'un des bijoux du secteur de missile antinavire, à savoir "Harpoon", cet engin missile anti-navire trans-horizon de longue portée que le concepteur a déjà vendu à une trentaine de pays dont l'Australie, la Belgique, le Japon, la Corée du Sud et Israël. Et après avoir discrédité des Patriot avec leurs deux attaques (au drone simultanée ) contre Aramco et celles aux missiles de précision contre la base américaine d'Aïn al Asad, et puis poussé les USA à éliminer leur RQ-4 de circuit, en voici un troisième super missile à être éliminé d'un théâtre de guerre maritime US/Iran, pour cause des capacités de guerre asymétrique iranienne : Harpoon. Et dire que d'ici six mois l'Iran se débarrassera de l'embargo anti-armes!" 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV