TV

Comment le nouveau commandant de la Force Qods a surpris USA/Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un combattant des Fatemyoun, une composante des Hachd al-Chaabi déployé à Idib.(illustration)

L'assassinat du haut commandant Soleimani le 3 janvier à Bagdad aurait dû non seulement faciliter la liquidation de la Palestine à la faveur du Deal du siècle, mais encore préparer le terrain à l'expulsion de la Russie de la Syrie. Tout le monde sait que sans la visite du défunt général en Russie en 2015, le président Poutine n'aurait pas décidé d'engager militairement son pays en Syrie. En planifiant l'assassinat du général Soleimani, les Américains avaient donc à la fois visé à "sécuriser" Israël sur le front Sud, en faisant de la Palestine une enclave soumise à Tel-Aviv, mais aussi à l'immuniser sur le front Nord puisque la Russie sans la Résistance aurait tôt ou tard fini par quitter la Syrie. À Idlib et à Alep, ce sont donc des pans entiers de cette énième fausse illusion US/Israël qui viennent de s'écrouler.

La prise de Maarat al-Nouman (Idlib) et de Khan Touman (Alep) avec seulement quelques heures d'intervalle devra être considérée comme une synergie renouvelée entre le nouveau commandement de la Force Qods d'une part et la Russie de l'autre, soit les deux grands alliés de la Syrie. Les composantes irakienne, afghane, libanaise et palestinienne de l'axe de la Résistance, soutenues par une couverture aérienne russe d'une rare intensité (200 frappes) ont mis en tenaille, dans le cadre d'une opération militairement inouïe, les terroristes qui, pris de court, n'ont eu d'autre choix que d'abandonner leurs cités et localités pour se replier à Idlib sous les yeux ahuris d'une Turquie qui en dépit de ses rodomontades, menaces et autres bisbilles, souhaite au fond que Damas revienne au plus vite à l'accord d'Adana et l'aide pour la débarrasser des milliers de terroristes. C'est donc une royale déculottée à la fois pour les USA, mais aussi pour Israël. Car en l'absence de Soleimani, les États-Unis se sont mis à douter de la détermination et de la capacité russe à tenir bon en Syrie. D'où d'ailleurs cette absurde série de provocations anti-russes à Qamichli, à Hassaké ou encore sur la bordure méditerranéenne.

La colère américaine n'en est que plus grande et elle est bien lisible à travers les récents propos tenus par le secrétaire Pompeo qui, fidèle à l'agenda sioniste, s'est mis dans son impuissance à menacer la Syrie, l'Iran et la Russie : " Je condamne les forces combinées de la Russie, du régime iranien, du Hezbollah et du régime de Bachar Assad » pour avoir mené « une attaque à grande échelle contre les habitants d’Idlib et des provinces occidentales d’Alep ».

Pour un régime israélien qui joue là sa survie, la perte d'Idlib et la sécurisation totale d'Alep équivalent à une activation du front du Sud syrien, chose éminemment crainte, en ces temps de post-annonce du Deal du siècle. Mais qu'a fait l'armée syrienne plus la Résistance et la Russie à Idlib? 

L’armée syrienne a libéré 34 km² du sud-est de la province d’Idlib, ces deux derniers jours, avant d’arriver à cinq kilomètres de la ville stratégique de Saraqib, cœur battant d'Idlib. Dans le sud-est de la province d’Idlib, les lignes de défense de groupes terroristes se sont désormais effondrées et les troupes syriennes et la Résistance ont atteint la ville stratégique de Saraqib qui permet l’accès, depuis l’est, au centre de la province. Mercredi 29 janvier, les troupes syriennes ont fait céder du terrain aux éléments terroristes et leur ont repris le contrôle du village de Khan al-Sabil qui permet l’accès, depuis le sud-est, à Saraqib. Après avoir stabilisé leurs positions à Khan al-Sabil, l’armée syrienne a continué sa percée dans le Nord et a réussi à libérer le village de Maar Dibsah afin de rendre le terrain propice à la conquête de Saraqib. 

Jeudi 30 janvier à midi, l’armée syrienne a lancé une série d’offensives en banlieue nord de Maarat al-Nouman et elle a attaqué les terroristes depuis la banlieue est et la banlieue sud-est de Maar Dibsah. Grâce aux combats acharnés qu’ont menés les troupes syriennes, les terroristes ont finalement perdu al-Hartamiya et Qamhaneh. Le même soir, les troupes syriennes ont fait reculer les terroristes de la banlieue nord de Maar Dibsah, ce qui leur a permis de libérer Tall Mardikh et de parvenir à 3,5 kilomètres de Saraqib. Vendredi 31 janvier, les affrontements étaient toujours en cours entre les deux parties qui tentaient de conquérir la ville. « Si les troupes syriennes peuvent faire reculer les terroristes de Tall Mardikh, elles atteindront les champs du sud de Saraqib », a ajouté la même source.

Or, on est là, non pas dans une simple relation de guerre, mais dans ce que USA/Israël voient comme un baptême de feu du nouveau commandement de la Force Qods en interaction parfaite avec la Russie. 

La reprise de Maarat al-Numan au bout de 9 ans d'occupation s'est réalisée au terme d'une tactique de guerre parfaitement inouïe impliquant aux côtés de l'armée syrienne, les combattants du Hezbollah, des Hachd, des Fatamiyoun entre autres. La ville est stratégique puisque située sur l’autoroute M-4, laquelle relie la province occidentale de Lattaquié où se trouvent les bases russes et le port pétrolier Baniyas aux régions du nord-est de la Syrie, et ce, en longeant la frontière turque jusqu’à Mossoul en Irak. C'est une zone ultra stratégique pour l'axe de la Résistance qui travaille à l'heure qu'il est, à ce que l'Amérique et Israël soient totalement isolés de part et d'autre des frontières syro-irakiennes sur l'axe Abou Kamal-Qaëm. À Al-Anbar, les opérations des Hachd se poursuivent tout comme à Deir ez-Zor et une sécurisation de la route Irak-Syrie au nord ne peut qu’accélérer et renforcer cette opération. En effet, sans le contrôle de la M-4, un "Kurdistan syrien autonome" ne peut avoir accès à la côte orientale de la Méditerranée, un Kurdistan syrien en contact direct avec le Kurdistan irakien où, loi sur l'expulsion des GI's oblige, risque d’accueillir sous peu, des troupes en quasi-débandade US en Irak. Sans Idlib et surtout sans M-4, le projet de redéploiement des troupes US au Levant ne réussira pas, ce qui explique la rage et la déception de Washington face à la nette victoire de l'armée syrienne et ses alliés à Idlib. La M-4 offre en effet une route terrestre de l’Iran au Liban via l’Irak et la Syrie, une seconde après celle traversant le point de passage Abou Kamal-Qaëm, et assure la sécurité des bases russes. Excellente démonstration de force Syrie/Iran/Russie après un très court répit laissé au camp atlantiste dans la foulée du lâche assassinat du haut commandant iranien Soleimani. 

The Times

À présent, les forces de l’armée syrienne sont à cinq kilomètres de Saraqib puisque les affrontements se poursuivent à Tall Mardikh. Vendredi 31 janvier à midi, les unités de l’armée déployées en banlieue est du village de Maasaran ont lancé une nouvelle opération pour libérer l’axe du nord. Dans le cadre de cette opération, les troupes syriennes ont repris le contrôle de Tall Dibis et Kanayes. La libération de ces deux localités renforcera la sécurité d’une route stratégique reliant Maarat al-Nouman à Abou Dhouhour, aéroport militaire stratégique du poids. Au total, l’armée syrienne a libéré 34 km² du sud-est de la province d’Idlib, au cours des deux derniers jours.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV