TV

"Aïn al-Asad n'est qu'un écran de fumée, l'Iran nous surprendra"(Brookings)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les images-satellites de la base Aïn al-Asad, à al-Anbar. (Archives)

L'assassinat de Qassem Soleimani a enfreint l'une des règles essentielles non écrites qui régnaient entre l'Iran et les États-Unis, peut-on lire dans un article de Newsweek.

Galip Dalay, analyste chez l’Institut allemand pour les affaires internationales et sécuritaires et expert pour l’Institut Brookings, a fait paraître, le 15 janvier 2020, un article sur le site web de Newsweek où il affirme que l’assassinat du général de corps d’armée Qassem Soleimani a enfreint l'une des règles essentielles non écrites qui régissait les relations fort problématiques USA/Iran. Ce règle a été ceci : guerre par procuration.

"Les États-Unis en ciblant ouvertement un responsable iranien de haut rang et l'Iran, en échange, en prenant pour cible la plus grande base US au Moyen-Orient, ont définitivement passé à l'étape supérieure. Mais est-ce la fin de la riposte iranienne? La seule chose qui est sûre est celle-ci : Après la mort de cinq commandants iranien, les USA pourraient bien se le dire : la vraie riposte de l'Iran reste à venir. La frappe du 8 janvier contre Aïn al-Asad n'est qu'un écran de fumée visant à créer un espace de déni plausible pour une réponse que l'Iran est susceptible de fournir par procuration et de manière asymétrique dans les semaines voire les mois à venir. La réponse de l'Iran sera probablement un processus, plutôt qu'une attaque d’un seul coup", dit l'article.

Malgré les risques d'un conflit majeur, il y a beaucoup de raisons qui nous laissent croire que Téhéran ne renoncera pas à une réponse plus foudroyante à l'assassinat de son commandant, malgré son célèbre exercice de la patience stratégique. Car premièrement, l’absence d’une réponse ferme pourra encourager les Américains à multiplier des attaques similaires. Surtout que la vision de l'Iran envers la sécurité nationale repose, dans une large mesure, sur ses coopérations avec ses alliés et partenaires régionaux. L'Iran adopte une doctrine de défense avancée dans laquelle il lie fortement sa sécurité nationale à son idée de la sécurité collective. En tuant d'un seul coup le principal dirigeant et stratège de cette doctrine et ce, alors qu'il était accompagné du haut commandant irakien, les USA on lancé un défi à l'Iran mais aussi à l'ensemble de ses alliés qui ont tous juré la vengeance.

Il n'est pas facile de prédire la nature de la méga riposte à venir  Mais les déclarations officielles des responsables iraniens et des alliés régionaux de l'Iran ainsi que les évolutions qui se sont produites dans la région après l'assassinat de Soleimani nous fournissent des indices : Pour commencer, la première réponse directe de l'Iran a été le tir de missiles sur les bases des États-Unis en Irak, ce qui met en évidence sa détermination à réduire l'empreinte régionale de l'Amérique. Dans l'ensemble, les déclarations, prononcées par les responsables iraniens et irakiens, reviennent presque à définir une nouvelle politique étrangère et sécuritaire pour l'axe pro-iranien dans la région. Cibler et chercher à réduire la présence régionale des États-Unis, cela semble être une priorité. En effet, un Moyen-Orient sans les Américains est une grande victoire géopolitique majeure.

Enfin et surtout, la réponse préliminaire de l'Iran et de ses alliés aux États-Unis montre qu’ils ont également évalué l’impact de cette attaque sur la politique intérieure américaine et occidentale. Plutôt que de faire quoi que ce soit qui rallierait les Américains et les pays occidentaux derrière Trump, l'Iran semble vouloir que sa réponse pousse les gens à remettre en question la rationalité de la décision de Trump de procéder à cet assassinat ciblé et à le tenir responsable des coûts qui en découlent.

Lire aussi: 

Pourquoi les USA n'ont-ils pas osé riposter

Aïn al-Assad: Al-Nujaba remercie l'Iran

À cet égard, la prochaine phase de la réponse iranienne sera probablement axée sur la base sociale en termes de public américain et sensible aux élections, calibrée pour saper, plutôt que d'augmenter, les chances de Trump de gagner en 2020. Nasrallah l'a expliqué très clairement dans son discours, disant: "Lorsque les troupes américaines regagnent leur pays dans des cercueils, lorsqu'elles arrivent verticalement et reviennent horizontalement aux États-Unis, Trump et son administration sauront qu'ils [ont] perdu la région et perdront les élections."

Dans cette phase de réponse, la partie iranienne semble avoir une certaine forme de clarté stratégique. On ne peut pas en dire autant des propres priorités stratégiques de l'Amérique dans le Moyen-Orient post-Soleimani qu'elle a créé ».

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV