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L'armée américaine assiège la base aérienne russe à Qamichli

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Pentagone coupe l'autoroute M-4 et empêche l’approvisionnement de la base aérienne russe à Qamichli./Avia.pro

L’armée de l'air russe a lancé sa plus grande attaque depuis le début de l'année contre le gouvernorat d'Alep, ses avions de guerre visant lourdement plusieurs sites appartenant à Hayat Tahrir al-Cham, soutenu par la Turquie et l'OTAN. Mais là, ce n'est sans doute pas le "nœud" des batailles : depuis plusieurs deux semaines, le Pentagone a très clairement changé de cap et décidé d'affronter les forces russes. Il y a deux jours, 4 officiers russes ont été assassinés à Idlib, faisant dire à certains analystes qu'il s’agissait là d’assassinats ciblés, un peu comme celui du commandant en chef de la Force Qods, le général Soleimani.

La Défense russe n'a pas commenté l'information, mais les clashs opposant ces derniers temps les forces US aux forces russes au nord de la Syrie continuent à se multiplier, le Pentagone ayant visiblement décidé d’empêcher la Russie de s'imposer définitivement à Qamichli, puisque la localité est hautement stratégique, située entre la Turquie et l'Irak et donnant ainsi l'accès à la fois au ciel de ces deux pays. En outre, il y a cette fameuse autoroute M-4, artère commercial stratégique, dont ni les Américains ni les Turcs ne veulent voir la restitution à l'État syrien puisque cette restitution signifie la fin de la guerre. 

Le lundi 20 janvier, l'armée américaine a dressé pour la première fois un post de contrôle sur la route M-4, ce qui a effectivement empêché les militaires russes de se diriger vers leur  base aérienne à Qamichli. Le point de contrôle est situé dans la zone de Sikhur et coupe en fait tout mouvement vers l'aérodrome militaire russe depuis la partie ouest de la Syrie : «Les forces américaines continuent de bloquer la section de Tell Tamra à la ville de Qamichli sur la route internationale M4 et forcent l'armée syrienne et les troupes russes à circuler et à se diriger en direction de la base aérienne », rapporte le Rojava Network.

Le Pentagone a clairement l'intention de contrer l'approvisionnement de la base aérienne militaire russe et des patrouilles militaires dans le nord-est de la Syrie, un état qui exige de la part de la Russie "une réponse ferme". "Les spécialistes, à leur tour, attirent l'attention sur le fait que les actions déstabilisatrices de l'armée américaine pourront pousser la Russie à riposter, faisant appel à des patrouilles militaires avec des armes blindées, des avions militaires, des hélicoptères, souligne Al Masdar News. 

Des frappes russes à Alep semble avoir donné le ton. L'Armée de l'air russe a lancé lundi 20 janvier des dizaines de frappes aériennes sur le gouvernorat, frappant plusieurs sites terroristes, dont la base stratégique du Regiment 46 contrôlée par les terroristes qui l’ont capturée.

Lire aussi : Syrie : quatre officiers russes ont été tués suite à une attaque probablement US

Les zones frontalières sous contrôle des terroristes pro-Turquie et pro-OTAN ont également été visées pour empêcher tout approvisionnement aux factions terroristes à l'intérieur du gouvernorat d'Alep. Cette dernière attaque de l'armée de l'air russe intervient au moment même où l'armée syrienne prépare sa dernière offensive à grande échelle dans le sud et l'ouest d'Alep.

La nouvelle intervient sur fond d’effondrement de la trêve dans le sud-est du gouvernorat d’Alep où de lourds affrontements qui se produisent entre les forces de l’armée syrienne et les terroristes soutenus par la Turquie sur l’axe de Tal Khatarah et d’Abu Jarif.

Violant la trêve à plusieurs reprises au cours de ces derniers jours, les éléments faisant partie des groupuscules terroristes ont lancé de lourdes attaques sur les positions de l’armée syrienne dans le sud-est de la province d’Alep. C’est notamment le large soutien d’Ankara qui a permis aux terroristes de constamment violer la trêve. Pour autant, ils ont été confronté vendredi 17 janvier à une ferme réaction de l’armée syrienne qui n’ont pas laissé les attaques sans riposte. Ayant lancé des attaques surprises contre les éléments terroristes, les forces de l’armée syrienne ont repris le contrôle de Tal Khatara et d’Abu Jarif ainsi que deux autres localités. Pour renverser les règles du jeu dans le sud-est du gouvernorat d’Alep et freiner l’avancée des forces syriennes, les terroristes du front al-Nosra y ont riposté par les contre-attaques sur cet axe.

Secondés donc par la Turquie, les États-Unis cherchent à reprendre la main dans le nord et nord-est syrien. Les sources sur le terrain ont précisé qu’au cours des dernières heures, les affrontements se sont nettement intensifiés, poussant l'armée syrienne à faire un retrait tactique à  à Tal Khatara et à Abu Jarif avant de reprendre la main à l’appui des unités aérienne, balistique et d’artillerie. L’armée syrienne dispose des renforts matériels lourds dans le sud-ouest, sud-est et l’est du gouvernorat d’Alep dans le but de déclencher une opération imminente visant à nettoyer les régions du nord du joug des terroristes. Mais la donne militaire et les évolutions sur le terrain font état d'un conflit majeur à venir. Alors que la Turque continue à évacuer les terroristes d'Idlib vers la Libye, la confrontation impliquerait forcément les acteurs principaux, la Syrie, la Russie et l'Iran d'une part, les États-Unis et l'OTAN de l'autre. Une vaste exercice militaire navale syro-russe s'est déroulé à Tartous, port qui abrite la base navale russe. L'exercice a eu lieu du 18 à 20 janvier et il a impliqué les missiles Panstir et les unités de déminage ainsi que des unités de contre attaque maritime, signe que la Syrie et ses alliés sont prêts à faire face à une escalade. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV