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Terroristes idlibins en Libye, Ankara place Alger devant le fait accompli

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le général-major Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP. (Archives)

Le maréchal Khalifa Haftar, commandant de l’autoproclamée Armée libyenne a appelé à prendre les armes pour combattre les troupes turques, qui doivent être envoyées dans le pays dans le cadre d'un accord de sécurité avec le gouvernement libyen d’union nationale (GNA). Dans un discours télévisé diffusé le vendredi 3 janvier, le maréchal Haftar a lancé un appel aux armes et à la mobilisation de masse pour défendre la terre et l'honneur libyen. Il a exhorté tous les Libyens, hommes et femmes, soldats et civils à porter les armes, en accusant Ankara de vouloir reprendre le contrôle de la Libye, tout en affirmant que le pays est désormais «face à un colonisateur». Mais qu'est-ce qui se passe en Libye? 

L'offensive a jusqu'à présent fait au moins 200 morts parmi les civils et déplacé quelque 146 000 personnes, selon les chiffres des Nations unies. Le GNA a signé en novembre un accord de coopération militaire avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en vertu duquel Ankara a accepté d'envoyer des troupes pour soutenir les forces du GNA luttant contre les forces de Haftar contrôlant l'est de la Libye. La taille et la nature du déploiement de la Turquie ne sont pas encore claires, mais Ankara a déjà fourni des véhicules blindés et des drones au GNA. Les analystes y voient surtout une mission que le président turc à accomplir celle de déplacer l'épicentre de la guerre du nord de la Syrie vers l'Afrique du nord et ce, à la faveur d'un soi-disant conflit gazier où, in fine, les intérêts de la Turquie, d'Israël, de Chypre et de la Grèce pourront se converger. 

Le Parlement turc a également voté, jeudi 2 janvier, un projet de loi autorisant l'envoi de troupes dans ce pays d'Afrique du Nord. Un grand nombre de Libyens sont descendus dans les rues dans certaines villes de l'est de la Libye contre ce qu'ils ont décrit comme une "invasion" turque de la Libye. Vendredi 3 janvier, des tirs de roquettes et des bombardements ont été signalés dans la capitale, ce qui a provoqué la suspension des vols dans le seul aéroport opérationnel de Tripoli, selon des responsables de l'aéroport et des compagnies aériennes. L'aéroport de Tripoli a été fermé et rouvert à plusieurs reprises ces dernières années en raison des risques de bombardements et de frappes aériennes. Au regard de la multiplicité du nombre des acteurs, (Etats-Unis, Egypte, Emirats, Arabie, France, Russie, Turquie, Italie...), les observateurs ont du mal à croire la lecture colportée par les médias mainstream qui y voient un conflit simplement énergétique. 

 Il semble que le pétrole et le gaz dont la Libye regorge ne soit pas la seule raison de la présence de l'OTAN. L’objectif semble bien plus grand et important: il s’agit d’un nouveau remodelage stratégique majeur avec en toile de fond l'Algérie, la Tunisie à faire exploser. Or l'Algérie est bien alerte. A l'annonce du vote du Parlement turc, l'Algérie s'y est opposé estimant que "la langue de l’artillerie ne peut être la solution. Cette dernière réside dans un dialogue sérieux entre les belligérants avec l’aide des pays voisins, notamment l’Algérie", a réagit le ministre algérien Sabri Boukadoum rappelant que l'Algérie et la Libye ont une frontière commune longue de près de 1000 km. "La démarche turque qui vise à déployer des troupes sur le sol libyen internationalise la crise de fait et met l’Algérie devant le fait accompli",a ajouté le ministre. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV