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"Israël regrettera ses frappes contre la Syrie" (Iran)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le général Hajizadeh inspecte les débris du drone US abattu par les batteries de missile Khordad 3 en juin 2019. ©FARS

La mise en garde est trop directe pour ne pas être comprise : le haut conseiller du Leader de la Révolution islamique pour les affaires internationales, Ali Akbar Velayati a affirmé que l'Iran était "parfaitement disposé à mettre les États-Unis d'Amérique à la porte de la Syrie", si l'État syrien le lui demandait. Interviewé par un média russe, en l’occurrence RT, M. Velayati n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les frappes israéliennes en Syrie et promettre une "cinglante riposte" à Israël. Pour le régime israélien dont les médias aidés par leurs pairs "golfiens" colportent depuis trois jours une fakenews comme quoi le commandant en chef du département aérospatial, le général de brigade Hajizadeh, aurait été blessé en Syrie au cours de la frappe sioniste du 23 décembre, cette "mise en garde" est évidemment à être prise au sérieux.

Velayati qui s'adressait aussi à la Russie de Poutine, et ce, de façon bien implicite, a lancé : " Israël ne peut continuer éternellement ses agressions illégales contre les pays de la région sans avoir à en rendre compte. Les frappes des chasseurs israéliens contre la Syrie ne resteront pas sans réponse et les forces de la Résistance en Syrie et au Liban feront face aux crimes des Américains et des Israéliens". Le haut conseiller a relevé ensuite la "totale incapacité" d'Israël à "mettre à exécution ses menaces contre l'Iran" qui relèvent surtout du "coup de pub" et ne reflète pas le réel état des forces armées israéliennes. Et M. Velayati ne croit pas si bien dire : ce mercredi matin, les experts israéliens sont les premiers à se livrer à l'analyse des propos du conseiller de la plus haute instance décisionnelle de l'Iran, pays-noyau de l'axe de la Résistance. Pour les analystes politiques, ces propos signifient d'abord que l'axe de la Résistance est déterminé, que la Russie soit d'accord ou pas, à punir l'entité sioniste. La ridicule modification stratégique annoncée par le ministre de la Guerre sioniste ne fait qu’accélérer la riposte.  

Mais à quoi pourrait ressembler la riposte de la Résistance, sur fond d'informations officieuses concernant la mise en place d'une chape antimissile sur le territoire syrien impliquant à la fois la Syrie, l'Iran, la Russie voire la Chine?  

Pour un Israël dont les analystes reconnaissent la totale défaite militaire en Syrie, ce n'est pas forcément une très mauvaise nouvelle : Ehud Yaari, analyste de la chaîne 12 de la télévision israélienne disait : « Tel-Aviv se confronte à un échec stratégique de taille en Syrie. Les dirigeants israéliens qui ont été incapables de renverser Assad regrettent de ne pas avoir pu renverser le gouvernement de Bachar Assad ». Certes, l'Israélien a tenté par la suite d'endosser la responsabilité de cette défaite à Netanyahu, l'accusant d'avoir "mollement réagi" en Syrie, mais tout le monde sait que le régime de Tel-Aviv a tout fait (frappes aériennes, clash direct, soutien aux terroristes...), mais qu'il n'a pas pu éliminer Assad. 

Ceci étant, il a néanmoins le mérite de reconnaître que cette stratégie dite de préemption que l'armée sioniste tente de vendre aux Israéliens, n'est qu'un "tournage en rond" : Il est inutile de s'en prendre aux "objectifs iraniens" en Syrie. Ces frappes n'ont pas empêché l'Iran d'élargir et d'approfondir sa présence en Syrie. Il est regrettable que Naftali Bennet menace sans cesse les Iraniens d'une manière qui n'est pas nécessaire, car elles n'ont eu aucun impact et n'ont pas pu faire avancer la cause d'une élimination de la présence iranienne en Syrie. Au contraire, ces menaces ont poussé les Iraniens vers l'extrême à savoir à réfléchir à des moyens de réduire ou d'arrêter les attaques israéliennes. C'est dangereux. Israël devrait prendre au sérieux l'avertissement du conseiller du Leader de la Révolution iranienne quand il dit qu'"Israël regrettera ses frappes".

Obnubilé comme la totalité des experts israéliens par la frappe du 14 septembre d'Ansarallah contre Aramco, Yaari demande à ce qu'Israël soit prêt à revivre un scénario similaire : " Personne ne sait avec certitude si le système de défense aérienne de l'armée israélienne sera capable d’intercepter et détruire tous les missiles de croisière ou des drones ennemis... surtout que l'Iran continue de déployer les missiles, les drones, les installations de renseignements et des forces en Syrie où il est présent à l'invitation de Damas."

Et si Damas accordait à l'Iran ce que Velayati demande? 

Au train où vont les événements, tout est possible surtout que la Russie vient d'infliger une réponse durement négative à une nouvelle demande israélienne de pousser les Iraniens vers la porte. La Russie a donné une réponse négative à notre demande, ce qui renforce le risque d'un affrontement.

« Une autre défaite israélienne, c'est cela même : le non retentissant que la Russie a infligé à Tel-Aviv de retirer les forces iraniennes de Syrie. Dans une telle situation, on ne peut pas exclure l’éventualité d’une confrontation entre l’Iran et Israël. Mais de la Russie on peut s'attendre à mieux. En revanche, l’indifférence américaine est bien douteuse. Le président américain Donald Trump et ses proches sont témoins de ce qui se passe, sans le prendre au sérieux. Il est vrai que les Américains continuent à préserver leur présence en Euphrate Est, mais est-ce suffisant pour Israël, se demande l'Israélien avant d'ajouter que le consentement russe à l'Iran ou ses alliés pour faire face à Israël est "plus que favorable".

Ce mercredi matin, Yediot Aharonot fait remarquer que le Jihad islamique de la Palestine, "allié de l'Iran à Gaza", a commencé à développer à un "rythme accéléré" ses missiles : lors de la récente escalade avec Israël, le JIP a dévoilé son missile Barak-120. L'engin avec une ogive de 300 kg a provoqué un cratère de 2 mètres de profondeur sur une largeur de 6 mètres. Et dire que le JIP n'est qu'une des composantes du camp iranien.    

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV