TV

Bloc 9 : Israël/USA désarmés par la nomination de Diab

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les soldats israéliens face à un drapeau du Hezbollah.

Au Liban, l’axe Washington/Riyad vient de subir un choc : alors que l’Américain David Hill s’apprêtait à débarquer à Beyrouth, armé de menaces, et ce, dans le strict objectif de faire capituler les Libanais et de leur arracher le « bloc 9 » de leurs gisements offshore, il a été pris de court par l’annonce par le président Aoun du nom du nouveau Premier ministre. Vendredi soir quelques troubles ont éclaté dans la capitale libanaise, troubles attribués aux partisans de Hariri, n’empêche que celui vient d’annoncer ne pas participer au nouveau cabinet, mais ne pas s’y opposer non plus. Dans le camp US, c’est la confusion la plus totale. Les médias pro-Riyad et pro-Washington crient au complot Aoun-Hezbollah, le technocrate Hassan Diab se dit déterminé à aller jusqu’au bout et faire tout ce qui est nécessaire pour que le gouvernement voie le jour. Vendredi à Beyrouth, le sous-secrétaire d’État américain aux affaires politiques, David Hill, a rencontré le président Michel Aoun, dans un état de total désarroi. 

La visite de Hill, a fait l’objet d’un large débat la semaine dernière au Liban. De nombreux observateurs ont évoqué que mission confiée au diplomate américain, visant à faire pression sur le Liban pour qu’il accepte la démarcation des frontières maritimes avec « Israël » et accepter ce qui est qualifié de « ligne bleue ».

Plusieurs sources ont confirmé que la nomination de Hassan Diab pour former le gouvernement quelques heures avant l’arrivée de Hill, a changé les priorités de la visite du responsable américain et a fait en sorte que le dossier de délimitation des frontières et des blocs de pétrole dans la zone frontalière ne soit pas mis sur la table des négociations, Hill n’ayant pas osé les représenter aux responsables de Beyrouth. En effet, Hill n’a pu que se focaliser sur la formation et les réformes du gouvernement libanais.

Dans ce contexte, Amin Hoteit, expert en stratégie militaire, général de brigade à la retraite de l’armée libanaise a indiqué dans un entretien accordé à « Al-Mayadeen Net » que l’arrivée de Hassan Diab à la tête du gouvernement a confondu Hill et modifié son programme", marquant l’échec du « coup d’État parlementaire piloté par la minorité contre la majorité » et signalant un vrai contre coup d’État. En effet les États-Unis planifiaient de rendre le terrain propice à la nomination de Nawaf Salam en tant que Premier ministre, projet étouffé dans l’œuf avec la nomination de Diab. 

L’ancien ministre de l’Éducation Hassan Diab a été chargé le jeudi 19 décembre de former un gouvernement par le président Michel Aoun. Diab a obtenu 69 voix et 39 députés se sont quant à eux abstenus de nommer quelqu’un. Il a déclaré qu’il formerait le gouvernement dans quelques semaines. Dans la foulée, Beyrouth reste campé sur sa position quant à la démarcation des frontières maritimes et terrestres, affirmant qu’il ne renoncerait pas à ses droits. Hill a également été reçu par le président du Parlement libanais, Nabih Berri qui a souligné qu’Israël était le seul responsable de la violation de la résolution 1701 de l’ONU, et que le Liban ne tolérera pas ad vitam æternam cette attitude. Les experts parlent d’un coup de maître signé Hezbollah.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV