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Qui a vicié le plan de conquête d'Erdogan en Syrie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un char de l'armée turque à Afrin.(Archives)

Baptisée « Source de paix », l’opération militaire du président turc contre le nord syrien est en état de coma, les forces de l’armée syrienne étant entrées dans les zones contrôlées jadis par les milices kurdes, et ce, sur les frontières avec la Turquie. Alors que certaines sources affirment qu'Ankara se trouve dans une situation particulièrement difficile, ses partenaires de l'OTAN exigent qu'il fasse place nette dans le nord-est syrien en leur faveur. Au dernier Conseil atlantique du 24 et 25 octobre, la Turquie s'est heurtée au tollé franco-allemand et à une exigence parfaitement inouïe, celle de leur céder place dans le nord de la Syrie. Pour le reste, le plan de l'occupation d'une bande frontalière qui aille jusqu'à Manbij a du plombe dans l'aide, les forces syriennes et russes ayant encerclé l'armée turque. 

Suite au feu vert de Washington, l’armée turque a lancé le 9 octobre l’opération « Source de paix » contre les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord de la Syrie, ayant réussi au bout d’une semaine à y chasser les Kurdes et à s’emparer de 57 localités et villages soit une superficie de 1 980 km.

Alors que la Maison Blanche tournait le dos aux FDS notamment en retirant ses troupes des zones contrôlées par les milices kurdes dans le Nord syrien, le rythme des développements sur le terrain évoluait rapidement en faveur de la Turquie. Cependant, l’accord conclu entre Damas et les Kurdes abandonnés à leur sort par Washington, a conduit à un changement à 180 degrés des équations.

Suite au déploiement des forces de l’armée syrienne sur la bande frontalière et les zones contrôlées par les Kurdes, les évolutions sur le terrain n’ont plus profité aux intérêts de Recep Tayyip Erdogan, l’avancée de l’armée turque et ses supplétifs étant en grande partie arrêtée.

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Durant les deux dernières semaines, les forces de l’armée syrienne ont été déployées dans les régions stratégiques du nord-ouest de la province d’Alep, le nord et le centre de Raqqa, le nord et le nord-est de Hassaké où sont situées les villes de Manbij, Kobané, Ain Issa, al-Tabagha, Hassaké, Tal Tamar et Qamishli.

A l’heure actuelle, le cessez-le-feu est établi dans les régions du nord et du nord-est de la Syrie. En vertu de l’accord de Sotchi, les Forces démocratiques syriennes se retireront d'une « zone de sécurité » de 32 km qui commence par les zones frontalières occupées par la Turquie, et laisseront la place aux forces syriennes et russes.

Le retrait des Kurdes n'est pas prometteur pour Erdogan. Lui qui soulignait la menace des Kurdes contre la sécurité de son pays, n’aura plus d’excuse pour justifier son opération d’occupation sur le sol syrien.

Durant les derniers jours, l’armée syrienne a pris le contrôle complet de l’axe de Tal Tamar ainsi que de certaines localités disputées entre les milices kurdes et les terroristes à savoir al-Manajir, al-Ahras et Deir al-Assafir.

Selon les rapports, l’armée turque consolide de son côté ses positions dans la ville de Ras al-Aïn et vient de créer plusieurs stations militaires dans les régions du sud et du sud-ouest de la ville.

Alep

Sur l’axe du nord de la province d’Alep, les forces syriennes se déploient en banlieue sud et sud-ouest de la ville de Kobané, sur un espace étendu entre Kobané-Sarin, Sheikh Fawqani-Kobané et Sheikh Fawqani-Sarin. Pour autant, certaines localités sur cet axe sont toujours occupées par les Kurdes.

En outre, les forces syriennes ont renforcé l’opération du déploiement dans la ville de Kobané et envisagent de se diriger vers l’axe ouest pour se rendre près de la ville de Jarablus.

La domination de l’armée syrienne sur les villes de Kobané et de Manbij a donné un coup dur à l’armée turque et les terroristes à sa solde, mettant en échec la tentative d’Ankara de relier les zones occupées du nord-est de la province de Hassaké au nord-est de la province de Lattaquié.

Raqqa

Quant au gouvernorat de Raqqa, les forces syriennes ont élargi leur présence et pris le contrôle d’une vaste zone des régions du sud d’Aïn al-Issa jusqu’à la ville d’al-Tabagh.

Les sources sur le terrain précise que l’armée syrienne a pris le contrôle d’une vaste zone des banlieues nord, ouest et sud de la ville de Raqqa où sont attendues les forces de l’armée syrienne.

Alors que les affrontements ont sensiblement diminué suite à l’instauration du cessez-le-feu dans le nord de la ville de Raqqa, sur l’axe ouest, sud et est de la ville, il reste encore plus de 22 localités occupées par l’armée turque et ses supplétifs.

L’offensive militaire turque contre le nord de la Syrie a fait plus de 350 000 déplacés dont un nombre se sont rendus sur le sol irakien. Environ 150 femmes et enfants tous issus de familles membres de Daech, ont pu fuir vers des endroits inconnus ou entrer eux aussi sur le sol irakien.

Les sources sur le terrain indiquent qu’environ 13 000 éléments terroristes sont emprisonnés dans les zones contrôlées par les Kurdes. Parmi eux, 3 000 sont des étrangers d'origines diverses tandis que les 10 000 restants sont des ressortissants irakiens.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV