Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
-Filière cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana pour les différents programmes de durabilité
-Quand la Russie et le Burundi s’unissent pour un projet ambitieux
-Sénégal : la centrale éolienne de Taïba Ndiaye fournira 50 MW au réseau électrique dès décembre 2019
-Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a décrit vendredi les sanctions occidentales comme un « cancer » minant l’économie
Les analyses de la rédaction :
On se rappelle très bien de la mobilisation anti Barkhane et anti occupation des habitants de Mopti, au Mali il y’a une dizaine de jours.
Mopti, cette ville du Nord malien où toutes les ethnies, maliennes, Bozos, Peuls, Songhaïs, Bambaras, Dogons, Marakas, Touaregs, vivent depuis des siècles ensemble, vient de s’insurger contre la force d’occupation.
C’était exactement le 10 octobre dernier quand la population de Mopti, dans une mobilisation massive a exprimé son opposition à la présence des forces étrangères au Mali : l’Opération française Barkane, la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et le G5 Sahel.
Cette marche grandiose a d’ailleurs été source d’inspiration pour les habitants d’autres villes dont Bamako : à peine 5 jours après, le Groupe des Patriotes du Mali et la Plateforme des Jeunes musulmans du Mali engagés pour l’intégrité du territoire malien a initié un défilé à Bamako exhortant le gouvernement à confier la protection des personnes et de leurs biens à l’armée malienne et cela sur toute l’étendue du territoire. Ils ont également réclamé la souveraineté de l’État sur Kidal.
La force d’occupation ayant comme à son habitude une phobie des mobilisations populaires contre ses plans néo-colonialistes n’a pas pu digérer ce soulèvement et a lancé son premier avertissement aux habitants de Mopti. C’est alors six enseignants ont été enlevés par des « présumés terroristes ».
Voici la façon dont RFI, média de l’occident traite cette affaire :
« Les assaillants sont arrivés dans la localité à motos. Ces présumés terroristes, maliens et étrangers d’après nos informations, sont tous armés. Plutôt bien informés, ils se dirigent dès leur arrivée vers deux salles de classe. Les élèves sont obligés de sortir. Dans un premier temps, deux enseignants sont arrêtés, puis un troisième, cinq au total sur place et un sixième dans la localité voisine de N’Gorodia. Avant de partir, les présumés terroristes mettent le feu au matériel scolaire, et menace : plus question d’accepter sur place une éducation dispensée en langue française ».
Le fait que les habitants de Mopti aient un esprit nationaliste et souhaitent préserver leur indépendance face à toute ingérence étrangère est une chose, mais de là à dire que ce sont des Maliens qui enlèvent les enseignants afin d’interdire l’enseignement de la langue française est ce que l’on appelle une pièce montée et jouée par le clan occidental.
La force d’occupation met en garde à sa façon les habitants de Mopti contre tout soulèvement contre sa présence illégitime sur le territoire malien et cette fois-ci, ce sont les enseignants, les sources de l’éducation et de l’inspiration pour les enfants maliens qui sont visés.
Mais le peuple malien n’est sûrement pas prêt à se laisser faire, il a déjà dépassé les scénarios de crise interethnique, interreligieuse et toutes les tentatives de démembrement du pays. Le peuple malien est un fervent partisan de l’unité et de la souveraineté maliennes.
La Russie frappe cette fois-ci au cœur du G5 Sahel : après avoir perdu la main sur la RCA, le Mali ou encore la RDC, la France devra apparemment subir un nouveau coup et il s’agirait cette fois du Tchad !
Alors que l’axe israélo-américain s’intéressait de plus en plus à ce pays d’Afrique centrale situé au cœur d’une région stratégique entouré par le Niger, le commandement du G5 Sahel, le Nigeria ou encore le Cameroun et la RCA, la Russie devance encore une fois les plans néo-colonialistes de l’axe atlantiste et c’est au sommet de Sotchi que le président Déby sollicite un rapprochement avec la Russie.
Lors de ce sommet, le président tchadien, Idriss Déby s’est à nouveau insurgé contre l’intervention militaire de 2011 en Libye qui a engendré la déstabilisation de la sous-région et du Sahel, lors du sommet Afrique-Russie qui a eu lieu à Sotchi. Il a appelé la Russie à soutenir militairement, politiquement et diplomatiquement le continent.
« La déstabilisation du Sahel par le terrorisme est étroitement liée au chaos installé en Libye à la suite de l’intervention militaire de 2011. L’Afrique qui subit aujourd’hui, de plein fouet, les contrecoups de ce chaos est pressée de trouver une sortie de crise, même si elle continue d’être injustement marginalisée dans la gestion de cette crise », a dénoncé le dirigeant tchadien.
Déby a affirmé que « la paix et la sécurité sont essentielles pour le développement d’un pays ou d’une région », alors que « depuis bientôt 10 ans, le Sahel fait face à une grave menace terroriste à cause de la crise libyenne. »
Il a rappelé que les États affectés par la menace terroriste, qu’il s’agisse du bassin du Lac Tchad ou de ceux du G5 Sahel, consacrent entre 18 à 32 % de leur budget à l’effort sécuritaire.
« Dans ce combat du Sahel contre le terrorisme, le soutien de la Fédération de Russie est vital pour renforcer la stabilité régionale. L’appui en formation et équipements militaires, le partage des renseignements et des expériences avec les forces africaines engagées sur ce front, seront d’une grande utilité », a-t-il indiqué.
Le chef de l’État tchadien continue à plaider pour une réforme de l’ONU face à ce qu’il a qualifié « d’injustice » envers l’Afrique, lors de la dernière assemblée générale de l’organisation.
Selon lui, « le soutien politique et diplomatique de la Russie, en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, est fondamental pour l’aboutissement des efforts de l’Afrique visant à obtenir voix au chapitre au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, dans le cadre de sa réforme. »
Les coups durs s’enchaînent ainsi pour le clan occidental. Le temps des colonies et des pillages de ressources est terminé et ce sont les nations africaines qui décident de leur sort et non plus les étrangers.
Après le Nigeria, c’est au tour du Cameroun de s’intéresser à l’achat de matériels militaires russes pour combattre les terroristes de Boko Haram. Le pays envisage d’acheter le système antiaérien Pantsir-S1.
Fabrice Beaur, expert pour l’ONG EODE s’exprime sur le sujet.
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