Faire face au drone tueur ennemi, ce n'est pas tant pouvoir les abattre que les intercepter. Des contre-attaques anti-drone, les forces armées iraniennes en ont connu des centaines aussi bien en Syrie où les terroristes s'en prennent régulièrement à l'armée syrienne et à ses alliés à coup de drones multi-rotors, de quadricoptère et autre objets volants piégés que quand ces mêmes forces sont chargées de surveiller le ciel iranien contre toute intrusion ennemie.
Le 20 juin dernier un Global Hawk ultra sophistiqué US a été intercepté puis abattu à peine entré dans le ciel iranien. Mais comment l'Iran rend-il aveugles les drones qui s'aventurent près de son espace où attaquent ses forces sur un champ de bataille donné? De nombreux articles ont déjà été publiés pour souligner les défaillances des systèmes de défense antiaérienne américain et israélien. Au Yémen les Patriot et leurs radars ont échoué tandis qu'en Israël, le dôme de fer s'est montré particulièrement peu habile à intercepter les drones. Et bien en Iran, l'industrie militaire travaille à une DCA en forme de dôme qui au contraire du "dôme de fer" israélien ne serait vaincu par les drones.
En décembre 2016, les unités de cyberguerre de l'Armée de terre exposait une première arme électromagnétique capable de perturber le système de navigation électronique des drones ennemis. D'une portée de 3 km cette arme de conception locale fonctionne dans la bande S, qui est une bande de fréquences définie sur la partie du spectre électromagnétique allant de 2 à 4 GHz. Il est en mesure d’émettre un rayon de 30 watts afin de faire atterrir les drones.
Au cours des prochaines étapes, des forces terrestres de l’armée iranienne ont fabriqué trois autres types d’émetteurs électromagnétiques de classe "Shahin (Épervier) : portable, manuels et fixe ayant une portée de 2 à 10 kilomètres, capables chacun de perturber les ondes satellites. Le dispositif dispose aussi d'une caméra qui rend le ciblage plus précis. Shahin a été produits en masse et livrés en mars 2019 à l’armée iranienne.
Le dernier né de la gamme Shahin est conçu pour chasser par onde électromagnétique de 20 à 520 mégahertz des drones et multirotors de reconnaissance ou équipés de bombes. Certains de ses prototypes d'une portée de 150 mètres chassent leur proie via un filet électromagnétique de 20 mètres carrés. Les unités de l'Armée de terre iraniennes s'en sont servies dans des régions du sud ouest ou il est question de repousser les infiltrations terroristes en provenance du Kurdistan irakien.
Mais ce n'est sans doute pas "Shahin" qui saurait "neutraliser" un Global Hawk US. Le dernier système de brouillage à onde électromagnétique ou brouilleur de dôme directionnel s'appelle "Shahed". C'est un dispositif propre a intercepter les drones espions ou de combat et qui est fixe ou mobile. Le dispositif est capable aussi de visualiser des cibles. Les médias ne disposent pas de plus amples informations sur ce systèmes, mais sa capacité à émettre dans de hautes fréquences lui permet de créer un "dôme au dessus d'une zone donnée" à même d'en repousser les objets volants. Ce dispositif est monté à bord de deux véhicules, l'un équipé de système d'interception électromagnétique, l'autre doté d'émetteur d'onde perturbateur. Selon des experts militaires, les techniciens iraniens travaillent assidûment pour développer les capacités de ce dôme anti-drone qui devra être utilisé non seulement pour assure la protection du ciel iranien, mais aussi celle de la côte du pays.