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Le PM israélien largué par les USA et la Russie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine (D), le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (C) et le ministre russe de la Défense Sergueï Choigou, le 9 mai 2018 à Moscou. ©AFP

Le Premier ministre israélien avait compté sur son énième show nucléaire anti-Iran tenu lundi, comme à son habitude, à renfort de clichés et de cartes, pour changer la tendance, force est de constater que son coup finit en queue de poisson. À peine fini le spectacle anti-Iran, Netanyahu apprenait, incrédule, la nouvelle de la disparition de la scène US de son allié le plus fidèle le super sioniste Bolton. S'il est vrai que le limogeage de "Netanyahu américain" ne changerait pas grande chose aux fondements de pro sionistes de l'administration US, il est aussi vrai que de la part de Trump c'est plutôt un signe de désaveu. Mardi soir Netanyahu a retenté sa chance en promettant d'annexer la Cisjordanie s'il est réélu. Au contraire du mois d'avril, le tillé anti-Israël fut immédiat.

Les sources israéliennes affirment que l'annoncé, accueilli quelques heures plus tard par un double tir de roquettes palestiniennes en direction du rassemblement électorale de Likoud et de l'opposition, a laissé plutôt de marbre les États-Unis qui ont refusé, chose étrange de leur apporter leur caution. L'Amérique de Trump se tourne le dos à Netanyahu. Et la Russie? 

Juste avant son départ pour Sotchi, Moscou a mis en garde le Premier ministre sioniste contre toute tentative d'annexion de la Cisjordanie qui n'arrangerait rien aux tensions désormais quasi incontrôlables qui secouent le Proche et le Moyen Orient. Le désaveu est donc là aussi complet. Selon les observateurs le destin de Netanyahu se bat désormais contre un inévitable destin qui devra le conduire tôt ou tard en prison.  

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi dans un communiqué qu’il prendrait parti pour les Palestiniens après les commentaires de Netanyahu sur l’annexion des parties de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain. « Les plans des dirigeants israéliens pourraient exacerber les tensions dans la région et détruire les espoirs de l’établissement de paix entre Israël et ses voisins arabes », dit le communiqué qui réitère surtout l'attachement de Moscou à la nécessité d'un règlement global du conflit israélo-palestinien basé sur une solution à deux États avec les lignes de frontière démarquées en 1967. 

Lire : Hezbollah: S.O.S d'Israël à la Russie

Alors la tentative de pêche de voix russophones en Russie cinq jours avant le scrutin israélien, est-ce déjà un échec? Fort possible. Ce jeudi à Sotchi, Netanyahu envisage de discuter avec le président russe, Vladimir Poutine des questions liées au développement de la coopération bilatérale, à la situation au Moyen-Orient, à la Syrie, et évidemment à l'Iran.  

Les sources israéliennes prétendent aussi que Poutine évoquera avec son hôte la rencontre, prévue pour fin septembre, des dirigeants des trois pays garants du processus de paix en Syrie (Iran, Russie,Turquie) bien que les observateurs se demandent que pourrait bien avoir à dire Netanyahu là-dessus dans la mesure où une grande partie des terroristes retranchés à Idlib sont ceux qu'Israël armait et soignait à Deraa, à Quneïtra entre autres. Poutine aura peut-être aussi quelques mots à lui dire au sujet des frappes régulières que les terroristes takfiristes de Lattaquié lancent contre la base aérienne de Hmeimim et qui implique à la fois des drones de technologie "occidentale" et des missiles. 

Accompagné dans son voyage par le chef du Conseil de sécurité nationale israélien, le Premier ministre israélien prévoit de rencontrer le ministre russe de la Défense, Sergueï Choigou et les sources affirment qu'il y sera question des tensions entre l’armée israélienne et les combattants de la Résistance palestinienne à Gaza. Le mardi soir 10 septembre, deux missiles ont visé les deux meetings électoraux de Netanyahu et de son rival respectivement à Ashdod et à Ashkelon, faisant voler en éclat le mythe d'imperméabilité des appareils de renseignement israélien entre autres. Selon l'armée israélienne, des centaines d'Israéliens assistaient à deux rassemblements. Le Hezbollah ne sera certes pas oublié non plus de l'agenda des discussions surtout que l'opération spectaculaire du 1er septembre à Avivim a impliqué les missiles de haute précision russe Kornet. Au Moyen-Orient, il y a aussi les frappes israélo-américaines contre les Hachd qui tendent à outrance la situation et ce, sur fond des informations qui font état des discussions en haut lieux entre Bagdad et Moscou autour de l'achat des batteries de missiles S-400.   

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV