Les Hachd al-Chaabi, les Forces de mobilisation populaire d’Irak, ont publié une déclaration dimanche après les frappes de drones dans la province d’al-Anbar (ouest de l’Irak) qu’elles imputent au régime d’Israël.
L’attaque du 19 juillet dernier contre une base située dans la ville d’Amerli (Nord) avait été suivie par trois explosions inexpliquées, dont la dernière le 20 août. Toutes sont survenues dans des dépôts situés au nord de Bagdad et dans sa périphérie, y compris dans un quartier densément peuplé et contrôlé par les Hachd al-Chaabi.
La déclaration des Hachd souligne que les attaques avaient été menées par deux drones israéliens sur la route Akashat-al-Qaïm, à environ 2 km de la frontière irakienne avec la Syrie.
Ces frappes sont une violation flagrante du territoire irakien, elles ont eu lieu malgré la couverture aérienne du ciel irakien par la coalition dirigée par les États-Unis, et malgré les ballons captifs en mission de surveillance à proximité du lieu visé, lit-on dans la déclaration.
Les milieux politiques irakiens ont réagi et la Commission de sécurité et de défense du Parlement irakien a convoqué deux réunions extraordinaires pour examiner les répercussions de la poursuite des frappes des drones israéliens contre les quartiers généraux des Hachd al-Chaabi.
L’agence de presse Buratha a rapporté que la commission avait demandé à ce que les forces des Hachd puissent être autorisées à viser les drones non-identifiés.
À cet égard, Khaled al-Mulla, chef de l’assemblée des oulémas d’Irak, a déclaré qu’une attaque contre les Hachd était un acte de provocation à l’encontre du peuple irakien qui se rebellera contre les Américains.
Faisant référence à la récente fatwa de l'ayatollah Seyyed Kazem Haeri sur la présence illicite des « militaires terroristes américains » en Irak, il a souligné que la fatwa avait été émise sur la base des événements dangereux auxquels l'Irak était confronté.
Il a aussi averti que les attaques d’Israël visaient surtout à faire renaître de ses cendres le groupe terroriste Daech dont les commandants sont encore en contact avec l’armée américaine et à attiser les conflits interethniques en Irak.
Par ailleurs, selon une autre dépêche, Mohammed al-Basri, un expert des questions relatives aux Hachd al-Chaabi, explique les causes des récentes frappes aériennes contre les positions et les dépôts d’armes de ces derniers.
Au cours d’une émission intitulée Al-Manawara diffusée sur la chaîne de télévision Al-Sumaria, il a déclaré que « si l'attaque israélienne contre les Hachd al-Chaabi est exacte, cela veut dire que les Américains ne soutiennent pas sincèrement la souveraineté irakienne. La coalition internationale et les forces américaines sont donc responsables de l’attaque de drone contre les Hachd ».
Le gouvernement de Bagdad avait signé un accord de sécurité avec les États-Unis pour protéger son espace aérien, « mais est-il rationnel qu’ils [les États-Unis] ne s’aperçoivent pas que les drones israéliens ont bombardé les Hachd », s’est-il interrogé avant de souligner que ce même accord stratégique était à l’origine des frappes israéliennes.
L'armée de l'air irakienne devrait moderniser ses systèmes de défense aérienne.
En juin 2008, les États-Unis ont négocié un accord avec l'Irak pour y maintenir leurs bases militaires et contrôler l'espace aérien. Selon l'accord, toutes les forces américaines devaient se retirer du territoire irakien avant le 31 décembre 2011.
Dimanche, deux combattants des Hachd al-Chaabi ont été tués dans une attaque aux drones dans l’ouest de l’Irak, près de la frontière avec la Syrie, a indiqué le commandement des opérations des Hachd al-Chaabi dans la province d’al-Anbar.