L'émissaire de Trump et son gendre Kushner, bien conscient de la non viabilité de son Deal du siècle, a fait samedi 21 juin, une promesse en l'air : financer la création d'un couloir reliant la Cisjordanie à Gaza. Cette proposition qui ne verra évidemment jamais le jour a suffi pour provoquer une fronde en Israël où les officiels se sont succédés en l'espace de quelques heures pour en rejeter non seulement l'idée mais aussi pour réclamer une occupation israélienne du vallée du Jourdain puis un désarmement total de Gaza. Les temps sont durs pour les Américains et leurs alliés arabes qui dès demain 25 juin devront tenter de ranimer un cadavre mort-né, baptisé suivant le stricte logique commerciale de Trump" Deal du siècle". Comme si une cause qui incarne plus de 70 ans de lutte et de sacrifice pouvait faite l'objet d'un "deal".
Le ministre israélien de la Coopération régionale, Tzachi Hanegbi, a ainsi rejeté l'idée de créer un corridor entre la bande de Gaza et la Cisjordanie qui selon lui, "est une erreur" tant que le mouvement de résistance palestinienne Hamas est présent dans la région. Ce qui veut dire qu'Israël cherche effectivement le démantèlement de la Résistance et ne se contente pas de moins que cela.
Interviewé par la chaîne 11 de télévision israélienne, dimanche 23 juin, Hanegbi se dit pessimiste quant à al viabilité du Deal du siècle. Même son de cloche coté presse israélienne.
Selon Kan 11, Israël pourrait rejeter les projets proposés pour la partie économique du Deal du siècle, notant que certaines de ces propositions nécessitaient l’approbation de Tel-Aviv. Or, dit la chaîne, "le responsable israélien concerné, à savoir le coordinateur des travaux gouvernementaux dans les territoires palestiniens, n’avait pas été invité à la conférence de Manama".
La Maison-Blanche a présenté, samedi 22 juin, la partie économique du Deal du siècle qui englobe, entre autres, la création d’un corridor reliant la Cisjordanie et la bande de Gaza, avec un coût de 5 milliards de dollars. La partie politique du Deal doit être présentée après la tenue en septembre prochain des élections en Israël, comme l’avait déjà annoncé Washington. Le Deal est rejeté dans sa totalité par les Palestiniens et les nations musulmanes.
Jared Kushner a effectué en février 2019 une tournée aux Émirats arabes unis, à Oman, à Bahreïn, au Qatar, en Arabie saoudite et en Turquie, pour parler du volet économique de son plan que les alliés arabes des USA devront financer sur le dos de la Palestine. Kushner n'a pas abordé les questions cruciales, à savoir le statut final de Qods, la création d’un État palestinien conformément à la volonté du monde musulman.
Les Palestiniens se sont déjà opposés à ce soi-disant accord de paix, ce qui constitue un pas en avant pour contrecarrer les résultats possibles d’un tel projet. Dans ce contexte, une 3e Intifada serait une ferme riposte à cette connivence funeste israélo-arabe.
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Le lundi 17 juin, le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré que la conférence de Manama dans le cadre du Deal du siècle fait partie des efforts des États-Unis et du régime israélien visant à détruire « la cause palestinienne ». Haniyeh a souligné que seulement la vitrine de cette conférence était économique et que son contenu était politique. Toutes les factions palestiniennes ont boycotté l’événement, accusant Washington de soutien à l’occupation israélienne.