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"le Deal du siècle me paraît inexécutable" (Mike Pomepo)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Secrétaire d'État américain Mike Pompeo. ©Getty Images

Même Mike Pompeo n'y croit plus : les échecs consécutifs d'Israël sur le font interne et extérieur, les déculottées des alliés arabes de Tel-Aviv et surtout cette brave résistance dont font montre les Gazaouis et les Cisjordaniens semblent avoir ramené sur terre les dirigeants américains lesquels croyaient pouvoir liquider en à peine quelques mois une cause palestinienne qui a coûté tant de sacrifice à travers l'histoire. 

Alors que l'architecte du Deal du siècle Jared Kushner s'affiche en mission au Moyen-Orient, que Bahreïn s'apprête à organiser un collecte de fond pour financer ce Deal, des fuites font état de sérieux doutes qui s'installent aux Etats-Unis. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo aurait affirmé, lors d’une réunion à huis clos avec les lobbies pro-israéliens que le Deal du siècle lui paraît de plus en plus  « inexécutable » :  « Cela peut être rejeté. Peut-être à la fin, les gens diront : « ce n’est pas particulièrement original, cela ne fonctionne pas » ou bien « il y a deux bonnes choses et neuf mauvaises choses. La grande question est de savoir si nous pouvons disposer de suffisamment d’espace pour pouvoir engager une vraie discussion sur la manière de construire cela », dit Pompeo dans un enregistrement audio fuité après une réunion privée en présence des présidents des principales organisations juives américaines basées à New York, reprise par le Washington Post.

Le secrétaire d’État américain, n’étant d’aucune manière "convaincu que le processus aboutirait", avoue que l’accord est unilatéral et plutôt penché du côté du gouvernement israélien : « Je comprends d'ailleurs pourquoi les gens pensent que cela sera un accord que seuls les Israéliens pourraient aimer. »

Ces propos ont été tenus à la veille de l'échec du Premier ministre israélien à former sa coalition et l'annonce de la dissolution de la Knesset et la tenue des législatives au mois de septembre. Le président américain a regretté cette décision qui repousse au mois de novembre 2019 la publication en détail du Deal du siècle, soit au pire moment pour Donal Trump, alors impliqué dans sa propre campagne de réélection.

Mike Pompeo n'est pas le seul dirigeant pro-israélien à émettre désormais des réserves quant aux chances de succès du Deal du siècle. Le plan divise aussi en Israël. l’ancien chef du Mossad Tamir Pardo dénonce l'une des principales clauses du plan à savoir l'annexion de la Cisjordanie, comme étant une source de danger pour "les colons vivant les régions de l'est"  : « La plupart des habitants juifs d’Israël estiment que l’annexion de la Cisjordanie constitue un danger pour leur sécurité », a-t-il averti.

Pour les analystes politiques, l’occupation de la Cisjordanie ne pourra avoir lieu à moins qu’Israël prenne le risque de déclencher une vague sans précédent d’attaques anti-israéliennes au cœur même des colonies. Et ce ne sera plus une intifada des pierres qui attend les Israéliens. Le 25 mars, et après plusieurs raids israéliens contre Gaza, quelques dizaines de colonies du nord de Tel-Aviv ont été prises pour cible des missiles palestiniens tirés depuis Gaza. Il s’agissait des missiles à haute précision qui ont visé précisément les maisons des colons. Ajoutez à cela des attaques anti-israéliennes des Palestiniens qui surgiraient de partout. Le Deal du siècle ressemble de plus en plus à une plaisanterie qui retourne contre ses initiateurs. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV