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Iran: la cyber-armée américaine fait marche arrière

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le département d'État américain. (Archives)

Dimanche, le secrétaire d’État américain a déclaré que son pays était prêt à engager le dialogue avec l’Iran sans condition préalable. Ce même Mike Pompeo avait rendu publique il y a quelques temps une liste de 12 conditions pour s’asseoir à la table des négociations avec l’Iran, liste qualifiée par son homologue iranien de "feuille de capitulation". S'il est vrai que ces propos tenus dimanche n'ont pas convaincus les Iraniens qui exigent aux Etats-Unis un "changement de comportement" et non pas " le jeu sur des mots", il n'en reste pas vrai, qu'ils marquent un certain retrait. Il s'agit à vrai dire d'une seconde marche arrière du département d'Etat en l'espace de 48 heures, la première étant encore plus significative. 

Le département d’État américain vient en effet de suspendre le financement d’un projet nommé « Iran Disinformation », un projet à connotation militaire et de nature "cybernétique".

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Le projet « Iran Disinformation » a été mis en place fin 2018 avec comme mission de manipuler l’opinion publique en faisant de la désinformation et de la propagande contre le gouvernement iranien, rapporte The Guardian. Financé par le Centre d’engagement mondial du département d’État, le projet a été créé pour contrer la propagande et la désinformation étrangères. Toutefois, ces dernières semaines, le compte Twitter du groupe @IranDisinfo, a ciblé des journalistes de la BBC, des experts de groupes de réflexion et des défenseurs de la société civile, les dénonçant comme étant des « porte-paroles » et des partisans du gouvernement iranien.

Un porte-parole du département d’État a déclaré : « La majeure partie du travail de @IranDisinfo était conforme à la portée d’un projet mené avec le département d’État. Nous avons toutefois identifié des tweets récents qui sortent du cadre du projet pour contrer la propagande ou la désinformation d’États étrangers. »

« Aujourd’hui, le ministère a suspendu le financement du projet Iran Disinfo jusqu’à ce que ses responsables prennent les mesures nécessaires pour que toute activité future reste dans le cadre des travaux convenus », a-t-il ajouté. Beaucoup de tweets controversés du groupe ont été supprimés vendredi.

Brett Bruen, qui était directeur du Centre d’engagement mondial durant le mandat de Barack Obama, a déclaré que le centre avait été créé à l’origine pour contrer la désinformation et la propagande de la Russie et de Daech. Cependant, sous l’administration Trump, il manque de fonds et de personnel et dispose d’un budget de fonctionnement de seulement 20 millions de dollars. Lea Gabrielle, ancien officier des services de renseignement de la marine et journaliste de Fox News, a été embauchée pour le diriger en février.

« Il n’est pas utilisé pour traiter la désinformation russe ou la propagande de Daech, mais ils extorquent de l’argent pour attaquer l’accord sur le nucléaire iranien et l’Iran. Nous savons que la guerre de l’information est une menace sérieuse et préjudiciable, mais le centre est considéré par l’administration Trump comme une réserve de fonds pour poursuivre des projets politiques. Parmi ces projets figuraient entre autre des projets de cyberattaque », a déclaré Brett Bruen.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV