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En se détourant de l’Arabie saoudite, la Jordanie s’est tournée vers l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi jordanien, Abdellah II de Jordanie.(Archives)

Un quotidien britannique a écrit que les conditions ont amené la Jordanie à renoncer à ses partenaires traditionnels notamment l’Arabie saoudite et à entamer des négociations avec « le plus grand ennemi régional » de ce dernier, l’Iran. En effet, le Deal du siècle menace désormais la pérennité même du trône hachémite, et pousse droit le royaume vers la catastrophe. Amman n’a d’autre choix que de revoir les pans entiers de sa politique régionale. 

« Le roi de Jordanie qui est considérée comme le principal pilier des infrastructures “sécuritaires” de l’Occident dans la région du Moyen-Orient s’est engagé dans des négociations avec la Turquie et le Qatar. Il s’est également tourné vers l’Iran », note le Times citant des autorités jordaniennes.

« Ces changements sont nécessaires. Ils s’expliquent par les manifestations en Jordanie en raison de la mauvaise situation économique et la réduction des aides financières de Riyad », précise le quotidien.

Citant des sources au sein du gouvernement jordanien, il indique que l’Arabie saoudite a appelé ses alliés régionaux, dont la Jordanie, à s’unir contre le Qatar et l’Iran. Mais la partie jordanienne n’a cessé pour l’heure d’y apposer une fin de non-recevoir. 

« Nos relations sont établies en fonction de nos intérêts. La Jordanie n’a aucune difficulté avec la Turquie, ni le Qatar, ni même l’Iran. L’autre raison de ce revirement est la colère du roi d’Abdallah II contre le président américain Donald Trump, pour sa partialité envers Israël au détriment des Palestiniens », poursuivit le Times.

« Le Deal du siècle proposé par les États-Unis ne pourra jamais ramener la stabilité dans la région. Sans une solution juste et équitable du dossier palestinien, on ne peut pas s’attendre à un changement positif », a souligné une source jordanienne.

L’ancien ambassadeur de la Jordanie en Palestine occupée et aux États-Unis a affirmé que le roi jordanien ne pouvait pas modifier de manière fondamentale son approche.  

Suite à l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Istanbul, le roi jordanien a rencontré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ce qui a ouvert la voie à une reprise. Le mois dernier, Abdallah II a évoqué dans une lettre à l’adresse de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Ben Khalifa Al-Thani, les relations bilatérales entre les deux pays. Quant à l’Iran, de plus en plus de voix au sein des milieux politiques plaident en faveur d’un dégel. La Jordanie n’a pas encore répondu à l’appel de l’Arabie saoudite pour participer à la conférence de la Mecque où il est question de faire une coalition de guerre contre l’Iran. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV