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Corridor Iran-Irak-Syrie: premier acte de sabotage US?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un convoi d'armes. ©Al-Manar (Photo d'illustration)

La question de normalisation des relations de la Syrie avec les alliés arabes des États-Unis qui ont tout fait pour alimenter la guerre contre l'État syrien a été largement évoquée dans le sillage de l'annonce du retrait US de Syrie. Ce discours a été paré par des gestes venus de quelques parties comme Bahreïn ou encore Émirats qui ont même décidé d'ouvrir leur ambassade à Damas. Et pourtant, à l'heure même où Al-Nosra continue ses agissements dans le nord syrien et où Daech se concentre sur les frontières syro-irakiennes, ces démarche semblaient, non sans raison, bien farfelue à l'État syrien.

Selon des informations fiables, le régime de Riyad, tout comme Israël ou encore la Turquie, ont repris leur trafic d'armes à destination du territoire syrien : Deir ez-Zor, Deraa, Hama, ... n'échappent pas à ce trafic d'armes renouvelé. La réaction syrienne n'a pas tardé surtout qu'il semble que le trafic vise à saboter la route stratégique qui se trace entre l'Irak et la Syrie. Les premiers actes de sabotage contre le corridor de la Résistance viennent-ils d'avoir lieu? 

Le ministère syrien du Transport a ainsi décidé d’annuler toutes les dérogations prévues pour les camions saoudiens circulant sur les territoires syriens.

Ce dimanche 14 avril marquera donc la fin de l’accord de 2004 qui, accordant des privilèges aux camionneurs saoudiens chargés et déchargés sur le territoire syrien, les exemptait des paiements des péages.

Lire aussi : Un grand convoi d’équipements militaires US arrive en Syrie

La décision de Damas intervient après la saisie d’une cargaison de contrebande contenant des armes de fabrication ukrainienne en provenance d’un port émirati à destination de la ville portuaire d’Umm Qasr dans la province de Bassorah dans le sud de l’Irak. Les autorités irakiennes sont à présent en train de mener une enquête sur les détails d'une tentative de trafic d’armes du 9 avril par le biais du port d’Umm Qasr.

Lors d’une interview avec Al-Araby Al-Jadeed, une autorité sécuritaire locale à Bassorah a fait état de l’arrivée d’une équipe d’effectifs de sécurité depuis Bagdad dans ce port surplombant le golfe Persique.

« La cargaison comprend des armes légères ukrainiennes, actuellement saisies dans le port de Bassorah et soumises à une protection stricte », a déclaré cette source qui fait part d'un réseau de trafic visant à saboter la route stratégique qui vient de s'ouvrir entre la Syrie et l'Irak. « Ceux qui ont semé la guerre en Irak et en Syrie s'inquiètent de voir ce corridor s'ouvrir et ils commencent leurs actes de sabotage. Or la Résistance est bien plus alerte qu'ils le croient », dit cette source qui met également l'accent sur les « coordinations sécuritaires sans précédent entre la Syrie et l'Irak ». 

Les unités de gardes-frontières irakiennes ont en effet annoncé dans un communiqué publié mardi dernier avoir fait échouer une opération de contrebande d’une cargaison d’armes destinée à l’Irak via le port d’Umm Qasr.

« Selon les données des services de renseignement du ministère irakien de l’Intérieur, une cargaison d’armes de contrebande placée dans un conteneur dans le port d’Umm Qasr a été identifiée et saisie par les agents de douane », a indiqué le communiqué précisant que la cargaison comprenait 1.033 armes de fabrication ukrainienne entrées en Irak depuis les Émirats arabes unis en tant que cargo de jouets. 

Citant les sources sécuritaires à Bassorah, les médias irakiens, dont le web site de Bagdad al-Youm, ont indiqué que la cargaison appartenait à une société turque dénommée Jannat al-Aqeeq dont le PDG a pris la fuite. 

« Les autorités de sécurité irakienne savent bien qui a envoyé le bateau et disposent également des détails, mais elles attendent l’aboutissement des enquêtes avant d’annoncer le résultat définitif », a-t-il noté en faisant allusion aux traces d’une mafia d’armes associée à des parties étrangères largement actives qui ont été à l'origine de l'apparition de Daech en Irak.

Les forces de Hachd al-Chaabi (Unités de mobilisation populaire d'Irak) ont lancé début d’avril une nouvelle opération anti-Daech à al-Anbar qui, située près de la frontière saoudienne, abrite le plus grand nombre de militaires américains déployés pour protéger les ex-daechistes. Leurs opérations ont donné lieu entre autre à la découverte de ce trafic d'armes, trafic qui vise visiblement à « pirater » la route stratégique reliant l'Irak à la Syrie. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV