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"Le Liban aura recours à tous les moyens pour récupérer ses terres"  

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les militaires israéliens en patrouille le long de la frontière nord du Liban. (Photo d'archives)

La première réaction du Liban à la réélection de Netanyahu ne s'est pas faite attendre : le Liban ne restera pas les bras croisés pour que le régime de Tel-Aviv annexe une partie du territoire libanais qu'il garde sous son occupation depuis près de dix ans. Ainsi, à peine quelques jours après l'annonce de la réélection de Netanyahu, le président libanais a tenu à mettre les points sur les i : « Le Liban se réserve le droit de récupérer tous ses territoires occupés par Israël par tous les “moyens possibles”. Interrogé par ses interlocuteurs russes à Moscou sur les capacités de la Résistance libanaise à entrer dans un conflit armé avec Israël, le président Aoun n'a pas hésité à répondre par l'affirmative. Cette prise de position du président intervient sur fond d'une “radicalisation” des positions des forces politiques au Liban où les différents partis, nonobstant leurs tendances politiques, n'en reviennent pas de voir le secrétaire d'État US venir chez eux et menacer le charismatique président du Parlement de sanction politique s'il continue à maintenir ses liens avec le Hezbollah ! 

Jeudi déjà, le président libanais avait abordé un autre dossier explosif d'un ton aussi combatif que celui du secrétaire du Hezbollah : le dossier énergétique. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue grec Prokopis Pavlopoulos à Beyrouth, le président libanais Michel Aoun, en évoquant le droit du Liban d’extraire du pétrole et du gaz dans les zones économiques spéciales et indépendantes, s’est opposé à tout mécanisme de coopération, en particulier dans le corridor gazier du Moyen-Orient, auquel participerait Israël qui pille depuis bien longtemps les richesses gazières libanaises.

Le président libanais Michel Aoun a ainsi déclaré, vendredi 12 avril, que les fermes de Chebaa et les collines de Kfar Chouba appartenaient au Liban et que Beyrouth n’accepterait à aucun prix qu'Israël y éternise son occupation. Le bureau de la présidence libanaise a annoncé, dans un communiqué, que Michel Aoun avait tenu ces propos lors d’une rencontre avec une délégation de congressistes américains en visite à Beyrouth. “C'est bien dit puisque les délégations US ne cessent de faire des navettes entre Washington et Beyrouth en apportant dans leur mallette, ‘menaces, intimidation et mise en garde’. Or, à mesure que les menaces s'élargissent, le discours du président libanais se durcit, a fait remarquer une analyste à Téhéran. 

Les fermes de Chebaa et les collines de Kfar Chouba font partie intégrante du Liban. L'occupation d’Israël sur ces régions est totalement inacceptable. " Le Liban se réserve le droit de récupérer tous ses territoires occupés par Israël par tous les moyens possibles ", a déclaré Michel Aoun. “Tous les moyens” inclut évidemment les moyens militaires et on sait qu'une telle allusion envoie droit aux capacités militaires de la Résistance et de l'armée libanaise qui agissent en parfaite synergie, et ce, malgré les récentes manœuvres américaines qui ont consisté à livrer à cette dernière quelques roquettes téléguidées. 

Le président Aoun a ajouté que la stabilité régnait le long des frontières du Sud libanais depuis 13 ans grâce à une coopération entre l’armée libanaise et la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), cette coopération va perdurer, mais si jamais les Israéliens sont tentés par un changement de la donne, et bien le Liban y réagira avec une extrême violence. 

Ainsi qu'il avait très clairement annoncé à Moscou, le président libanais a, de nouveau, prôné le retour des réfugiés syriens, habitant au Liban, à des zones sécurisées dans leur pays. “L’afflux de réfugiés syriens au Liban a eu des répercussions négatives sur diverses parties du pays”, a-t-il réaffirmé en soulignant que son pays ne pourrait nullement participer à la campagne occidentale qui consiste à empêcher le retour des réfugiés syriens à la fois pour compromettre le processus de reconstruction, mais aussi afin d'empêcher une sécurisation de la Syrie. Mais la flèche anti-US la plus directe du président a concerné le secteur énergétique. Alors qu'aux États-Unis, voire en Israël, on s’inquiète de voir la Russie étendre sa présence dans le secteur gazier libanais, Michel Aoun a affirmé que les sociétés américaines pourraient participer à la deuxième phase de l’opération de forage des hydrocarbures au Liban au cas où elles déposeraient leurs offres à ce propos. Signe que pour l'État libanais, les États-Unis ne bénéficient pas d'un statut privilégié. Le Liban a divisé ses gisements pétroliers et gaziers en Méditerranée en dix blocs. L’année dernière, le gouvernement libanais a signé, pour la première fois, un contrat de forage avec le français Total, l’italien Eni et le russe Novatek. “Le pillage du gaz libanais ne saurait être toléré, a dit le président Aoun, visiblement revigoré depuis son voyage en Russie et des accords conclus avec Moscou.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV