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Les Libanais préoccupés par le sort des fermes de Chebaa

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un véhicule militaire de l’armée israélienne stationné près de la frontière avec la Syrie, le 28 janvier 2015. ©SIPA

La décision controversée des États-Unis de reconnaître la « souveraineté » israélienne sur le plateau du Golan occupé, qui appartient à la Syrie, suscite des inquiétudes au Liban sur le sort des fermes de Chebaa, qui demeurent occupées par le régime de Tel-Aviv.

Pendant la guerre de 1967, Israël a occupé les fermes de Chebaa, une petite bande de terre située à l’intersection de la frontière libano-syrienne et du plateau du Golan.

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Israël s’est retiré du sud du Liban en 2000, mais il a gardé le contrôle des fermes de Chebaa sous prétexte que la propriété de la région était disputée entre le Liban et la Syrie.

Tel-Aviv prétend que les fermes de Chebaa font partie du Golan occupé, tandis que Damas et Beyrouth affirment que la région est libanaise.

Plus tôt cette semaine, le président américain Donald Trump a signé un décret présidentiel reconnaissant la « souveraineté » d’Israël sur le Golan occupé lors d’une réunion avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Cette décision a suscité des condamnations internationales, notamment de la part du Liban.

Dans la foulée, le président libanais, Michel Aoun, a déclaré que la nouvelle position américaine sur le Golan était un « jour noir pour le monde » et un « acte arbitraire » allant à l’encontre du droit international.

Les responsables libanais craignent que les États-Unis ne reconnaissent également la revendication d’Israël sur les fermes de Chebaa.

Un responsable libanais, qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat, a déclaré au journal saoudien Asharq al-Awsat, basé à Londres, que les fermes de Chebaa ne faisaient pas partie du plateau du Golan.

« Les prises de position officielles du Liban se sont bornées à critiquer la démarche US, car cela concernait la Syrie et ses terres. Nos territoires occupés n’ont jamais fait partie du Golan », a-t-il déclaré.

Riad Kahwaji, fondateur et président d’un groupe d’analyse militaire pour le Moyen-Orient et le golfe Persique basé à Dubaï, a affirmé qu’étant donné qu’Israël considère que les fermes de Chebaa font partie du Golan, la récente décision des États-Unis concerne également le Liban.

« Étant donné que les fermes de Chebaa, les collines de Kfar Shuba et le village de Ghajar constituent pour Israël des territoires appartenant au Golan, dont la plupart ont été occupés en 1967, la reconnaissance par les Américains de la souveraineté d’Israël sur le Golan signifie automatiquement sa souveraineté sur tous les territoires qu’il occupe, y compris les territoires occupés de la Palestine et les territoires libanais », a-t-il déclaré. « Ce qui aggrave la situation, c’est l’absence de documents clairs et de cartes permettant de déterminer où commence et où finit le Golan », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, lors d’une réunion des ministres arabes à Tunis, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a déclaré que son pays se coordonnerait avec les autres pays arabes pour « contenir » toute décision provocatrice prise par Donald Trump de reconnaître la « souveraineté » israélienne sur les hauteurs du Golan syrien.

Le président iranien Hassan Rohani a de son côté souligné que Téhéran résisterait à la décision des États-Unis sur le Golan.

La décision de Trump « piétine la réglementation internationale concernant le Golan », a-t-il déclaré, ajoutant que « les Iraniens doivent aussi résister et obtenir ainsi la victoire » sur les États-Unis et Israël.

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En 1967, Israël a mené une guerre à grande échelle contre les territoires arabes, au cours de laquelle il a occupé une grande partie du Golan syrien et l’a annexée quatre ans plus tard. Une annexion jamais reconnue par la communauté internationale.

La Syrie a réaffirmé à plusieurs reprises sa souveraineté sur les hauteurs du Golan, affirmant que le territoire devait être complètement replacé sous son contrôle.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV