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Nouveau Printemps arabe d'ici cinq ans ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammed ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite. ©AFP

D'ici cinq ans, les États du golfe Persique qui suivent aveuglément les politiques américaines connaîtront un nouveau Printemps arabe, estime l'économiste Hossein Askari, spécialiste du développement économique au Moyen-Orient interrogé par le journaliste de l'agence de presse iranienne Mehr.

Voici une partie de cet interview:

- Les États-Unis ont récemment reconnu la souveraineté d’Israël sur les hauteurs du Golan syrien. Quelles sont les raisons de cette décision du président américain?

- C'est surtout une tentative pour soutenir Netanyahu qui a plus que jamais besoin d'aide. Mais l’acte de Trump visait également à soutenir son gendre et conseiller, Jared Kushner qui s’est beaucoup rapproché de Netanyahu. Si Netanyahu ne remporte pas les élections, Kushner risque de ne pas être aussi bien accepté par le prochain Premier ministre israélien.

- Quel effet cette décision aura-t-elle sur l’accord de compromis final ?

- Cette question s’ajoute à celle du transfert de l’ambassade des États-Unis à Qods et rend l’établissement d’une paix durable encore plus compliqué. Ce sont des démarches que le reste du monde ne soutient pas et ceci isole davantage Israël. Mais, Trump ne s’en rend pas compte et ne semble pas non plus prendre en compte la paix et les Palestiniens. Les États-Unis devraient tenir en compte qu'ils risquent de perdre toute leur crédibilité et qu'ils ne seront plus considérés comme partenaire dans aucun pourparler de paix.

- Les Palestiniens seront-ils d’accord avec cette décision ?

- Il est évident qu’ils ne l'accepteront pas. Mais que peuvent-ils faire ? Les États arabes à savoir l’Égypte, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Conseil de coopération du golfe Persique ne sont pas suffisamment audacieux. Les dirigeants arabes comptent sur le soutien militaire des États-Unis. Leur seul objectif est de rester au pouvoir. Ils ne se soucient pas des conditions difficiles des Palestiniens. Or, lorsque les régimes arabes auront changé et que Washington aura perdu toute son influence au Moyen-Orient, des changements seront apportés. Un processus d'ores et déjà lancé.

- En quoi cette décision affectera-t-elle les relations américano-arabes ?

- Les États-Unis sont à présent obligés d’accroître leur soutien aux dirigeants arabes partageant davantage d’informations et d’opérations secrètes. Ils craignent que le peuple arabe se révolte contre les arrangements avec Washington, mais aussi une prise de partie pour Israël.

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Je prends en exemple Mohammed ben Salmane. Voyez comment il s’est retrouvé isolé sur la scène internationale, après le meurtre brutal de Jamal Khashoggi. Sans l’aide des États-Unis, il aurait été en désarroi pendant des mois. Washington entretint des relations étroites avec ses alliés arabes. Pour autant, j’imagine qu’un autre Printemps est en train de se préparer d'ici les cinq années à venir. Les régimes arabes changeront et les nouveaux dirigeants ne seront plus aussi proches des États-Unis.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV