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La France révise ses relations avec les USA

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un garde républicain met en berne le drapeau national français à l’Élysée, à Paris, le 15 juillet 2016. ©Reuters

À peine une semaine après la visite du président chinois en France, visite qui s’est soldée par la signature de plusieurs centaines de milliards de dollars de contrats, la France remet en cause le concept d’extraterritorialité de la justice US. Ce concept a privé la France du marché irano-russe et a sensiblement réduit sa marge de manœuvre en Asie sans que Paris soit dédommagé.

Réalisant que les États-Unis d’aujourd’hui sont un « partenaire difficile », la France insiste sur sa souveraineté sur la scène politique et technologique, a déclaré le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, cité par Sputnik.

Dans une interview exclusive au Figaro, le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que « face aux États-Unis et à la Chine, l’Europe doit s’affirmer en tant que puissance souveraine ».

Le Maire a déclaré : « L’Europe est consciente du fait que les États-Unis deviennent de plus en plus un “partenaire difficile”, tandis que le “géant chinois” s’affirme sur la scène mondiale. » À cet égard, a-t-il ajouté, il est temps que l’Europe se positionne comme « un pouvoir souverain indépendant investissant dans ses propres technologies ».

« Qu’il s’agisse de la Chine ou des États-Unis, nous vivons une période de changement historique : notre souveraineté politique dépend de notre souveraineté technologique. La France refuse de s’incliner. Avec l’Europe, elle veut être un leader », a lancé Le Maire.

Le ministre a ajouté que la France ne respecterait pas les exigences imposées par Washington en vertu de l’application extraterritoriale du droit américain.

Le Maire a noté que pour répondre aux défis posés par les États-Unis et la Chine dans le domaine économique, l’Europe devait créer ses propres projets ambitieux dans les domaines de la production et du développement technologique.

Lire aussi : Violente offensive chinoise contre les USA en plein cœur de l’Europe de l’Ouest

En novembre dernier, le président français Emmanuel Macron avait proposé de créer une « véritable armée européenne » indépendante de Washington pour protéger le continent « vis-à-vis de la Chine, de la Russie et même des États-Unis », y compris contre les cyberattaques.

La proposition a reçu le soutien de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a souligné que « l’Europe doit prendre son destin en main ».

Contredisant les dirigeants français et allemand, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a pour sa part souligné que le bloc des 28 membres ne sera jamais transformé en une alliance militaire.

Les relations entre les États-Unis et la France ont été compliquées par la décision du président Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien et de soumettre les entreprises européennes à des sanctions secondaires, ainsi que d’imposer des droits de douane sur les exportations d’aluminium et d’acier.

Au lendemain du retrait américain de l’accord nucléaire, le conseiller de Macron a déclaré que la menace de sanctions contre les entreprises européennes qui commerçaient avec l’Iran et les tarifs douaniers constitue une atteinte à la souveraineté européenne. Il faudrait pourtant rappeler que les efforts européens pour créer un mécanisme financier permettant de commercer avec l'Iran malgré les sanctions US n'ont pas encore abouti à des résultats concrets.

Le ministre français de l'Économie avait également déclaré en juillet dernier que Washington tentait de semer la division entre les pays européens, notamment la France et l’Allemagne, en déclenchant une guerre commerciale.

Autre signe, selon Sputnik, de la soif de souveraineté de la France : Paris a jusqu’ici refusé de céder à la pression américaine et d’interdire au géant chinois des télécommunications Huawei de mettre en place un réseau de cinquième génération (5G) face aux allégations de Washington selon lesquelles la société de haute technologie volerait des informations commerciales et espionnerait au nom du gouvernement chinois.

Il convient de rappeler que Macron, qui avait appelé l’Europe à se confronter à Pékin et à Washington, n’a pas tardé à revenir sur ses propos en affirmant cette semaine son engagement à renforcer les relations entre la France et la Chine.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV