Les États-Unis ont-ils envoyé les Peshmerghas en Syrie? Citant des sources proches des terroristes syriens, le journal Al-Quds Al-Arabi fait état du transfert dans le nord du gouvernorat de Deir ez-Zor (est de la Syrie) d’un groupe de Peshmergas kurdes en provenance du Kurdistan irakien. L'information est publiée à peine quelques jours après que la Turquie a affirmé combattre aux côtés des forces iraniennes les "terroristes du PKK". Aussitôt publiée, l'information a été formellement démentie par l'armée iranienne. Que mijotent les Américains?
Selon le journal, c’est la première fois que les Peshmergas débarquent sur le territoire syrien depuis leur participation au combat contre Daech à Kobané en 2014.
Ces sources ont confirmé qu’un groupe militaire appartenant aux forces Peshmergas, en provenance de la ville de Sulaymaniyah (nord de l’Irak), est arrivé dans la ville de Baghouz (est de la Syrie), que les Américains qualifient de dernier fief de Daech en Syrie, ville de quelques 10 kilomètres carrés qui est presque sous contrôle des FDS.
À cet égard, citant des sources "syriennes", Al-Quds Al-Arabi affirme que l'arrivée des Peshmergas à l’est de l’Euphrate s’inscrivait dans le cadre d’un plan américain visant à déployer ces forces kurdes dans l’est de la Syrie. Ce déploiement va-t-il à rebours des intérêts de la Turquie? Rien n'est moins sûr : le journal affirme que le plan a été décidé par les États-Unis et en concertation avec la Turquie : "Washington cherche à déployer les Peshmergas irakiens dans l’est de l’Euphrate à la place des Kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG) afin d'épargner ces derniers d’une attaque éventuelle d’Ankara". D'autres sources évoquent des stages de formation et d'entraînement militaire que les Peshmergas devraient prodiguer aux Kurdes de Syrie pour faire d'eux les éléments d'une armée "indépendante".
Le journal dit que la Turquie serait d’accord avec le plan des États-Unis dans l'est de l'Euphrate.
Cependant, les médias irakiens disent qu’ils disposent d’informations selon lesquelles Ankara serait plutôt mécontent du déploiement des Peshmergas irakiens à l’est de l’Euphrate. En effet, les forces qui seront transférées en Syrie ne seraient pas affiliées à Massoud Barzani, homme lige d'Ankara mais appartiendraient plutôt à l’Union patriotique du Kurdistan. Quoi qu'il en soit, la présence des Peshmergas dans l'est de l'Euphrate pourrait justifier une action militaire turque sur la rive est de l'Euphrate tout en bloquant le processus de rapprochement qui a été amorcé entre l'État syrien et les Kurdes de Syrie.
