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Que fera la France en Syrie après le retrait des troupes américaines?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un Rafale français décolle du porte-avions Charles-de-Gaulle, le 9 décembre 2016. / AFP

Alors que certaines sources occidentales prétendent que de violents affrontements sont en cours entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les terroristes de Daech et que plusieurs centaines de daechistes, supplétifs des US, se seraient rendus aux FDS, des informations font part de la poursuite du processus d’évacuation des agents daechistes de Washington et de la tentative franco-américaine d’éliminer les dernières traces de leur complicité avec Daech dans la localité de  Baghouz, et ce, à coup de phosphore blanc et d’artillerie lourde et sans tenir nullement compte de la vie des milliers de civils qui pour autant qu'ils soient proches de Daech, restent des êtres humains.

L’unité d’artillerie française appuyée par l’aviation américaine ne cesse de pilonner violemment la localité de Baghouz au milieux d'un total black out médiatique.

Cette décision vise surtout à convaincre les pays européens de suivre le mouvement. ou en d'autres termes a les faire pieger. on se rappelle les propos  du sénateur républicain Lindsey Graham, farouche opposant du retrait  des troupes US de Syrie, qui estime que ces 200 soldats allaient  » probablement attirer 1.000 Européens ». Et d’ajouter : « 80% de l’opération devrait être européenne et peut-être 20% pour nous », étant donné que l’Europe a été la plus touchée par les attentats de Daech.

la réponse de Macron face à ce risque d'enlisement? 

Recevant Barham Saleh, son homologue irakien, à l’Élysée, le président français s’en est réjoui. « Nous continuerons, dans le cadre de la coalition, à œuvrer dans la région ». 

Ainsi la France s’impliquera dans cette « force d’observation », via ses forces spéciales qui depuis 2011 agissent contre l'Etat syrien et ses allies dans des QG implantés au nord et au nord-est syrien.  

Dans la foulée de ces bombardements, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis prétendent que 3.000 éléments de Daech, eux-mêmes supplétifs de Washington, se sont rendus à elles, mardi en fin de journée.

Français et Américains attaquent sans répit la poche de Daech sans faire aucun cas de très nombreux civils, en majorité des familles de terroristes. Des dizaines de milliers ont déjà fui les violences, nul ne sait encore combien il en reste.

Baghouz, localité de l’est de la Syrie qui se trouve sur les rives de l’Euphrate et non loin de la frontière irakienne, est le dernier endroit encore tenu par Daech, à peu près 10 km². Est-ce le cas ? La dernière poche de Daech est en effet située à quelques kilomètres des bases tenues par les forces britanniques, françaises, hollandaises et américaines en Irak. Cette localité se place aussi en plein dispositif militaire de la coalition internationale au Levant.

Après avoir annoncé le désengagement de ses troupes de Syrie, les USA veulent une « force d’observateurs franco britannique», qui serait déployée dans une « zone tampon ».

La nouvelle largement occultée par les médias français a été annoncée le 10 mars, par John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Trump qui se dit « très optimiste » au sujet d’une participation française a la guerre contre la Syrie et ses alliés.

« D’après mes conversations avec mes homologues britanniques et français, je suis très optimiste sur le fait qu’ils vont participer », note avec délice  Bolton alors que la France est économiquement et politiquement minée par Washington.

Quoi qu’il en soit, les propos de M. Bolton sont à mettre en relation avec ceux tenus par Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, lors d’une audition au Sénat, le 4 mars, au sujet de la « situation des Chrétiens d’Orient et des minorités au Moyen-Orient. » Et le patron du Quai d’Orsay a été très clair : il faudra oeuvrer pour la « préservation des populations du nord-est syrien et des forces qui ont mené à nos côtés le combat contre Daech. » Et c’est « notre objectif dans nos échanges avec les États-Unis’ en plus d’être un « axe des travaux du Small Group, qui réunit la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Égypte », a-t-il dit.

« Dans le nord-est syrien, la poche  de Baghouz n’est pas encore complètement éradiquée. Les combats, menés par les forces kurdes et alliées – mais surtout kurdes -, seront terminés d’ici quelques jours. La partie tenue par les forces démocratiques [syriennes], avec le soutien de la coalition, comprend Raqqa, d’où sont partis les terroristes qui ont frappé la France. L’annonce du retrait des forces américaines au sol dans cette zone a été une surprise. Nous étudions néanmoins avec les États-Unis et avec d’autres pays les solutions pour assurer le maintien de la sécurité dans ce secteur. C’est bien le moins que l’on puisse faire à l’égard des forces démocratiques syriennes! », a insisté M. Le Drian.

« En Syrie, la solution ne peut être que d’ordre politique. Pour ce faire, nous activerons trois leviers : le levier territorial, celui de la reconstruction et celui de notre présence au Conseil de sécurité de l’ONU. À défaut, la solution sera militaire. C’est peut-être ce que pense Bachar el-Assad, qui joue la patience et le temps… », a menacé le chef de la diplomatie française.

Le message est clair : la France est entièrement partante pour poursuivre le projet de démembrement territorial de la Syrie, via son poids au Conseil de sécurité.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV