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Netanyahu dit vouloir empêcher l'Iran de contourner les sanctions. Le peut-il vraiment ?

Un missile de croisière tiré depuis le sous-marin Ghadir, le 24 févier 2019. ©Sputnik

Dans son article daté de 7 mars, DEBKAfile, site proche des milieux du renseignement de l'armée israélienne, se plaint de ce que les candidats Bleu Blanc aux législatives israéliennes à savoir Benny Gantz, Yair Lapid et Moshe Ya'alon, présentent une plate-forme électorale complètement déconnectée des réalités du terrain aussi bien en Syrie, au Liban que dans les pays arabes. Selon le site, cette plate-forme ne tient pas compte de la présence du Hezbollah et de l'Iran sur les frontières d'Israël, ni du fait que malgré les tentatives de normalisation Israël/régimes arabes, rien ne permet d'y voir une quelconque efficacité en termes de "sécurité israélienne",  tant est grande désormais la rage anti-israélienne à Gaza, à Qods et en Cisjordanie. Mais les Israéliens ont-ils réellement d'autres choix que de voter pour "tout sauf Netanyahu" ?

Après s'être humilié à Moscou où il a accepté d'adhérer à un groupe de travail russe pour examiner le retrait des forces étrangères non mandatées de Syrie - et ce, en lieu et place des foudres promises précédemment à Assad et à ses alliés de la Résistance - Netanyahu dit vouloir frapper les pétroliers iraniens.

Accusant l'Iran de contourner les sanctions pétrolières, Benjamin Netanyahu a prétendu qu’il se pourrait que la marine israélienne fasse obstacle aux exportations du pétrole iranien. Largement éprouvé par ses mauvais records dans les sondages, l'intéressé semble avoir bien oublié ce qu'il advint en 2006 de l'un des navires israéliens, alors en guerre contre le Hezbollah. En 2006, un C-802 du Hezbollah a visé en effet le bâtiment israélien et l'a fait couler. 

« L’Iran tente de contourner les sanctions qui lui sont imposées par le biais de la contrebande secrète de pétrole par la mer. À mesure que ces tentatives se multiplieront, la marine aura un rôle plus important à jouer pour bloquer ces actions iraniennes », a-t-il dit ce mercredi lors d'une cérémonie de remise des diplômes des cadets de la marine à Haïfa, port largement exposé aux attaques missiles, en cas de guerre. 

« J'appelle la communauté internationale à stopper, par tous les moyens, les tentatives de l'Iran de contourner les sanctions par la mer », a encore allégué Netanyahu.

Netanyahu n'a évidemment pas expliqué comment Israël agirait pour contrer les pétroliers iraniens. La marine israélienne, composée de corvettes lance-missiles et d'une petite flotte de sous-marins, opère principalement en Méditerranée et dans la mer Rouge. Mais Netanyahu dit qu'elle a une vocation à la fois offensive et défensive. 

Un rapport daté du février 2017 et cité par Walla faisait déjà état de la crainte israélienne face à une possible émergence d'une marine du Hezbollah. Le site évoquait les manœuvres militaires du Hezbollah en novembre 2016 dans la ville syrienne d'al-Qusseir, près des frontières libanaises. "Le Hezbollah s'est transformé en une force capable d'employer des armements modernes et des missiles et des drones fabriqués par l'Iran. Le Hezbollah s'est même doté d'une puissance maritime qui agit en secret, collecte des renseignements et se renforce de jour en jour", a rapporté le site.  

Le site remontait ensuite le cours du temps et se rappelait l'attaque éclair des missiles du Hezbollah en 2006 contre une navette israélienne: "Les portes sont bien ouvertes pour une montée en puissance d'une marine du Hezbollahi. En 2006, un C-802 du Hezbollah a visé le bâtiment israélien. Depuis cette date, le Hezbollah ne cesse de renforcer ses systèmes radars, ses missiles sol-mer qui constituent une réelle menace pour les puits de pétrole et de gaz israéliens ainsi que pour les cargos d'Israël." 

Pour de nombreux analystes, la menace maritime formulée par Netanyahu contre l'Iran renvoie à une marche arrière israélienne en termes "aériens". Reste à savoir si cette menace est réellement réalisable dans la mesure où la force marine iranienne ne cesse de se renforcer et d'étendre son champ d'action dans les eaux internationales. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV