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L’annulation du déplacement de Netanyahu en Russie s’explique par l’opposition de Moscou

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine (D) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (G) lors d’une rencontre le 11 juillet 2018 à Moscou. ©AFP

L’annulation de la visite en Russie du Premier ministre israélien pourrait s’expliquer par le refus de Moscou de donner une liberté d’action à Netanyahu et à ses avions de combat en Syrie.  

Le journal panarabe Raï al-Youm s’est penché sur les raisons de l’annulation ou du report de la visite à Moscou du Premier ministre israélien.

« Si les informations parues dans les médias israéliens au sujet de l’annulation de la visite à Moscou du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévue ce jeudi 21 février, sont vraies, ce qui semble être le cas, cela doit être dû aux signes laissant présager que ce voyage aurait été un échec. Et la partie russe n’a pas répondu positivement à la demande de Netanyahu de laisser ses missiles et ses avions de combat attaquer impunément la Syrie », a écrit le quotidien Raï al-Youm.

Il y a plusieurs éléments qui nous amènent à cette conclusion :

Premièrement, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a supplié durant ces trois derniers mois le président russe, Vladimir Poutine, de lui a accordé un entretien, mais ce dernier a refusé à plusieurs reprises de le faire. La dernière demande remonte à la réunion du G20 en Argentine.

Deuxièmement, les excuses invoquées pour justifier l’annulation, comme de dire que Netanyahu était préoccupé par des tractations en vue d’éventuelles fusions de listes qui pourraient avoir une influence sur l’issue du scrutin, ne sont guère crédibles ; il est en effet difficile de souscrire à l’idée que si Netanyahu s’absentait pendant 24 heures d’Israël en se rendant à Moscou, l’issue du scrutin serait affectée.

Même s’il est vrai, comme certains le disent, que ces entretiens prévus ce jeudi 21 février coïncidaient avec une échéance électorale significative en Israël, à savoir la date butoir pour soumettre les listes de candidats aux législatives du 9 avril, Netanyahu pouvait régler la question de la fusion des listes dans la soirée de mercredi ou bien ce jeudi dans la matinée.

Nous devons donc chercher ailleurs la vraie raison de l’annulation ou du report de cette visite, une raison qui pourrait être le refus de Moscou d’accorder à Tel-Aviv une liberté d’action en Syrie et le feu vert donné à l’armée syrienne pour utiliser les systèmes de défense antimissile S-400 d’une portée de 250 kilomètres afin d’intercepter les avions de combat et les missiles israéliens.

Lors du sommet de Sotchi tenu jeudi dernier, Poutine a pu conclure des accords stratégiques avec ses alliés turc et iranien, notamment sur la remise en œuvre de l’accord d’Adana, le règlement de la situation d’Idlib, la structure du comité constitutionnel, la solution politique en Syrie, la prévention de la formation d’un « petit gouvernement » à l’est de l’Euphrate avec le soutien des États-Unis et le renforcement de la souveraineté sur l’ensemble du territoire syrien. Par conséquent, il est impossible pour Poutine de tirer un trait sur tous ces acquis en autorisant les avions de combat israéliens à reprendre les bombardements de la Syrie. 

Un autre point que l’on ne peut ignorer est que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré lors d’une interview accordée à Al-Mayadeen que l’Iran et la Syrie avaient décidé de répondre à toute frappe aérienne israélienne contre les sites iraniens ou syriens sur le territoire de la Syrie.

La formation de l’armée syrienne et de ses unités de défense aérienne à l’utilisation des systèmes antiaériens S-300 par des experts russes sera achevée en mars. C’est pourquoi Netanyahu avait demandé à se rendre en Russie avant cette date.

Annuler ou retarder ce voyage peut forcer Netanyahu à se montrer prudent et à ne pas recourir à une attaque provocatrice contre le front nord (Syrie-Liban) ou le front sud (la bande de Gaza), afin d’empêcher toute répercussion négative sur les élections législatives en Israël, à moins qu’il ne veuille envenimer la situation et faire une croix sur cette élection, soit parce qu’il estime qu’il n’a que peu de chances d’être élu ou que la décision du procureur israélien d’entamer son procès pour corruption prendra bientôt effet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV