Un premier pas dans le sens d'une confrontation militaire? Manipulé par les États-Unis et Israël, le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé au Hezbollah "d’évacuer ses forces de la Syrie".
À l'impulsion des Américains, le Conseil de sécurité a appelé vendredi "toutes les parties libanaises" à mettre en œuvre une politique visant à se dissocier de tout conflit extérieur "en tant que priorité majeure", une déclaration qui semble clairement viser le mouvement de la Résistance islamique libanais, Hezbollah qui s'est engagé aux côtés de l'armée syrienne dans sa lutte contre le terrorisme et ce, dans l'objectif de préserver le sol libanais de toute extension du conflit en Syrie.
Mais le Conseil de sécurité n'en reste pas là : alors que le Hezbollah fait désormais partie du gouvernement libanais et y dispose de plusieurs portefeuilles ministériels, le Conseil de sécurité se croit en droit d'exiger «le désarmement de tous les groupes armés au Liban afin qu'il n'y ait plus d'armes ni d'autorité au Liban». Le Conseil ne tient évidemment pas compte des menaces incessantes d'Israël qui viole quotidiennement l'espace aérien libanais.
S'il est vrai que cette instance internationale a salué dans sa déclaration l'annonce du 31 janvier d'un gouvernement d'union nationale au Liban, qui "a permis de sortir d'une impasse depuis neuf mois", il n'en reste pas moins qu'il ne tient visiblement pas compte de la présence de la Résistance au sein de ce gouvernement.
Le nouveau gouvernement est dirigé par le Premier ministre Saad Hariri, soutenu par l'Occident lequel occupe ce poste depuis 2016. La Résistance libanaise, que sanctionnent les États-Unis et leurs alliés européens, dirige le super ministère de la Santé ainsi que deux autres ministères. La composition du gouvernement marque selon les analystes une victoire nette de l'État libanais dans la mesure où elle incarne l'esprit de l'entente et de la réconciliation.
L’administration Trump s’inquiète du fait que le Hezbollah occupe trois postes au Cabinet car il s'agit d'une consécration de la Résistance à titre de pouvoir étatique. Selon des analystes, le communiqué du Conseil de sécurité pourrait constituer un pas dangereux franchi dans le sens d'une confrontation militaire opposant Israël au Hezbollah.
Cette action hostile du Conseil de sécurité contre le Hezbollah intervient alors que la contribution de ce mouvement à la guerre contre le terrorisme en Syrie depuis cinq ans a été sans doute un élément clé pour vaincre les organisations terroristes dans plusieurs régions syriennes.
De même le Hezbollah tombe à l’eau les plans des États-Unis qui concoctent toujours des complots pour remodeler le Moyen-Orient.
Sur le même sens le secrétaire général adjoint du Hezbollah libanais, a réaffirmé que les conditions posées par les États-Unis pour proposer une solution à la crise syrienne n’avaient pas de sens et que Washington n’avait pas le droit de poser ses conditions.
S’exprimant lors d’une cérémonie à Nabatieh au sud du Liban, Cheikh Naïm Qassem a déclaré que « c’est le vainqueur qui pose ses conditions » et ce alors que « les États-Unis sont les vaincus ».
« Ils n’ont donc pas le droit de dire que l’Iran et le Hezbollah doivent se retirer de Syrie. Les Américains ne sont pas à même de changer les équations sécuritaires au Liban. Car eux-mêmes et leurs alliés ont tous échoué », a déclaré ce haut membre du Hezbollah.
La colère des États-Unis, en tant qu’un membre permanent du Conseil de sécurité, relève du fait que ce mouvement exige toujours le retrait des troupes US du Moyen-Orient et estime que la région est en mesure d’en finir avec le terrorisme nourri par Washington.
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