TV

La Syrie accuse la Turquie de violer l’accord d’Adana depuis 2011

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Soldats turcs en Syrie. ©AP

Une source au sein du ministère syrien des Affaires étrangères a réagi aux rumeurs sur la coopération conjointe Turquie/Syrie dans le cadre de l’accord d’Adana.

Cette source a souligné qu’après des déclarations répétées et irresponsables du gouvernement turc concernant ses intentions hostiles en Syrie, « il faut dire que la Syrie respecte toujours ledit accord ».

L’agence de presse officielle syrienne (SANA), citant cette source, a rapporté qu’outre l’accord d’Adana, la Syrie respectait d’autres accords liés à la lutte contre le terrorisme, mais que le gouvernement turc depuis 2011, en soutenant le terrorisme, en fournissant des aides financières aux terroristes ou en occupant le territoire syrien par le biais des groupes terroristes à sa solde ou son armée, a violé et viole encore l’accord d’Adana.

« Ainsi, la Syrie souligne que l’accord peut être réactivé à condition que la situation prévalant aux frontières communes revienne à la normale, que le gouvernement d’Ankara respecte cet accord, qu’il cesse de soutenir, de financer, d’armer et de former des terroristes et qu’il retire ses forces militaires des territoires syriens qu’elles occupent, afin que les deux pays puissent réactiver cet accord, qui assure la sécurité des frontières entre eux », a précisé la source.

S’attardant sur la situation prévalant dans le nord de la Syrie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a prétendu, vendredi, qu’Ankara devait prendre en main le contrôle de la situation sur le terrain dans le nord de la Syrie et que les autres options étaient inacceptables. « Tout ce qui se passe dans cette partie du monde concerne la Turquie et pas la Syrie et les conséquences touchent également la Turquie », a-t-il indiqué.

Il a également affirmé qu’une « zone tampon » serait bientôt créée dans le nord de la Syrie, sans manquer de préciser que « la Turquie est la seule puissance capable de créer cette zone sûre et que la formation d’un “consensus mondial” pour cette affaire est exclue ».

Erdogan a par ailleurs prétendu que conformément à l’accord d’Adana en 1998 avec la Syrie, la Turquie se réserve le droit d’intervenir en Syrie, en cas de menaces.  

L’accord d’Adana est un accord signé le 20 octobre 1998 à Adana entre la Syrie et la Turquie. Il engage les autorités syriennes à lutter contre le PKK sur leur territoire. Il s’agit de l’un des textes ayant permis une normalisation des relations entre les deux pays.

Entre 2011 et 2012, Erdogan a renforcé l’accord d’Adana. Il est parvenu à le faire adopter par l’Assemblée nationale turque. Il faut maintenant voir si, dans les conditions actuelles, Erdogan poursuivra, comme le souhaitent Vladimir Poutine et l’Iran, la politique de négociation et de normalisation des relations avec Damas, ou s’il s’engagera sur une voie bien plus périlleuse...

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV