Confirmant sa tendance à aller de plus en plus à rebours des desiderata du camp atlantiste, la Jordanie vient d'imposer une nouvelle fin de non-recevoir catégorique à Israël et ce refus concerne un dossier à valeur "stratégique". La semaine dernière une information faisait état du refus d'Amman exprimé lors de la récente tournée de Mike Pomepo dans la région à rejoindre "l'OTAN arabe", une structure que les Américains ambitionnent de créer pour inciter les pays arabes à faire la guerre à l'Iran. Mais ce n'est pas tout: bien que lié par des pactes militaires avec Israël, la Jordanie a refusé en octobre de renouveler un accord datant de 1994 selon lequel Israël jouissait de certains droits dans les territoires jordaniens. Bref, les signes de tension se multiplient de part et d'autre et ils sont loin d'être de bon augure pour Israël.
L’agence officielle jordanienne, citant une source ayant gardé l’anonymat, a annoncé que la construction d’un aéroport dans la région frontalière d’Eilat (Israël) n’était pas conforme aux normes internationales. En 2015, dans un communiqué, le ministère jordanien des Affaires étrangères avait protesté contre la construction de l’aéroport dans la région d’Eilat soulignant qu’il violerait la souveraineté de la Jordanie à travers son espace aérien. Le refus jordanien prend toute son importance dans la mesure où le régime israélien utilise régulièrement le ciel jordanien pour tirer des missiles contre la Syrie.
Concernant l'aéroport précité, Amman a déclaré que la construction de cet aéroport constituait également une violation flagrante du droit international, en particulier de la Convention signée à Chicago en 1944 et des normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Le ministre israélien du Transport, Yisrael Katz, a fait part, le 1er janvier 2019, de l’ouverture d’un nouvel aéroport dans la région d’Eilat le 21 janvier, avec la présence de Benjamin Netanyahu.
Selon lui, l’aéroport assurera dans un premier temps des vols intérieurs, et en se développant, il sera en mesure d’assurer également des vols internationaux et commerciaux.
Selon la presse jordanienne, l’aéroport sera installé à 18 km de la région d’Eilat, près du port d’Aqaba, en Jordanie, et accueillera environ 2 millions de passagers par an. Selon le ministère israélien du Transport, le montant pour la réalisation de ce projet, qui a débuté en 2013, a été estimé à près de 1,7 milliard de Sicles (soit 395 millions d’euros).
Les experts affirment que l'aéroport en question pourrait ne pas être ce qu'en disent les Israéliens, l'aéroport pouvant servir les objectifs militaires d'Israël.