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Les avions turcs survolent le ciel syrien et bombardent les YPG

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un convoi militaire de l'armée turque se dirige vers la frontière syrienne, dans la banlieue de Hassa, en Turquie, le 23 janvier 2018. ©AP

En Syrie, les Turcs prennent pour cible d’une part les Kurdes, qu’ils considèrent comme « terroristes » à Afrin et rallient de l’autre le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham à leur plan d’agression militaire contre la rive est de l’Euphrate. Jusqu'où ira le double jeu d'Ankara? Des avions de combat turcs ont été repérés ce jeudi dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idlib, ce qui a incité l’armée syrienne à élever son niveau d’alerte au combat, a déclaré une source à Al-Masdar News cet après-midi. L'information ajoute aussi que les troupes turques, déployées à Afrin, ont ouvert le feu, vendredi 18 janvier, sur les Unités de protection du peuple (YPG), dans le nord d’Alep. Le ministère turc de la Défense a annoncé, dans un communiqué, que cette attaque «était en réaction aux tirs des YPG depuis la ville de Tall Rifaat ».

Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, suivant la Turquie dont le président Recep Tayyip Erdogan, en quête de la conquête du nord syrien, réaffirme toujours vouloir attaquer la ville syrienne de Manbij, sur la rive est de l’Euphrate, si les États-Unis ne facilitaient pas le retrait des milices de la région. C'est dans ce contexte que le chef du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham, également père fondateur du Front al-Nosra, a officiellement exprimé son soutien aux opérations de l’armée turque contre les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans l’est de l’Euphrate.

Dans une interview exclusive accordée au groupe médiatique Amjad.media, société de production de films de propagande pour le Front al-Nosra, le chef de Hayat Tahrir al-Cham, Abou Mohammed al-Joulani, a explicitement défendu les « efforts » visant à « libérer » la rive est de l’Euphrate. Al-Joulani a ensuite essayé de légaliser son soutien à l’invasion turque par des termes tels que « révolution », instrumentalisés souvent par les terroristes qui se font appeler les « opposants ».

D’autre part, Marwan al-Daqim, ancien stratégiste auprès du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham, s’est exprimé à propos de la collaboration de ce groupe avec la Turquie dans les opérations de Tall Abyad : « Ce que fait à présent le chef de Hayat Tahrir al-Cham est en effet un règlement de compte avec la Turquie. Ankara a apporté son entier soutien à Hayat Tahrir al-Cham pour qu’il puisse s’emparer d’Idlib en repoussant Harakat Nour al-Din al-Zenki, Ahrar al-Cham et Suqour al-Cham. Maintenant, c’est au tour de Hayat Tahrir al-Cham de soutenir la Turquie et ses opérations militaires dans l’est de l’Euphrate. Abou Mohammed al-Joulani est en effet une marionnette dont les ficelles sont tirées par les services de renseignement et d’espionnage étrangers ».

Pour Ali al-Amin al-Soueïd, écrivain et analyste syrien, « al-Nosra soutient le plan de Recep Tayyip Erdogan pour lancer une opération militaire dans l’est de l’Euphrate. Cela prouve comment un terroriste comme Abou Mohammed al-Joulani rend service à son sponsor qu’est la Turquie. Pour lui, le terrorisme ne peut être combattu par le terrorisme et la Turquie n'a pas le droit de faire la guerre contre le PKK par al-Nosra interposé. "Cette tactique est d'ailleurs calquée sur le modèle américain et vise entre autres objectifs à justifier un maintien des USA en Syrie qui diront désormais ne pas pouvoir la quitter puisqu'ils y ont à combattre al-Qaïda"!  

Mais quels sont les risques de ce double jeu d'Ankara? 

La Turquie, liée d'amitié avec la Russie et l'Iran dans le cadre des accords d'Astana, pourrait devenir un ennemi, si elle occupait le nord-est de la Syrie en y déployant ses forces dans une zone tampon qu'elle se propose de créer avec la bénédiction de Trump.  De nombreux analystes voient d'ailleurs à traversr cette zone un piège bien américain tendu à Ankara qui risque, si il va de l'avant dans ce projet insensé, d'avoir à affronter le géant russe. Ce serait la fin d'Astana et la fin des amitiés. En attentat les futurs évolutions, les agences de presse font état du déploiement de quelques 10 000 combattants des Hachd dans l'est et le nord est de la Syrie, suite à un accord entre l'État irakien et son homologue syrien. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV