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Vers un nouveau tournant dans la guerre au Yémen?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le drone Qasef d'Ansarallah. (Photo d'archives)

À peine 48 heures après l'attaque spectaculaire au drone d'Ansarallah contre une parade militaire des pro-Riyad sur la base militaire al-Anab dont les images circulent toujours sur les réseaux sociaux, les agresseurs, largement paniqués, cherchent une riposte. Or c'est la désinformation qui leur semble le meilleur échappatoire. La "coalition" a accusé samedi Ansarallah d'avoir visé une raffinerie à Aden. Une intox qui ne correspond en rien aux principes que les patriotes yéménites se sont fixés et qu'ils suivent depuis le début de la guerre. Une réserve de produits pétrochimiques dans une raffinerie à Aden a fait l’objet d’un incendie, vendredi 11 janvier, au soir, après qu’une explosion à l’origine inconnue eut été entendue. 

Le président du Comité révolutionnaire du Yémen Mohammed Ali al-Houthi a balayé d’un revers de main les accusations sur une attaque d’Ansarallah contre une raffinerie à Aden. « L’armée et les Comités populaires procèdent à l’expulsion des agresseurs et des occupants afin de garantir la sécurité du Yémen. Ils ne pourront donc pas s’en prendre aux installations vitales du pays. Ce n’est pas la première fois que la coalition saoudo-émiratie, soutenue par les États-Unis, s’en prend aux infrastructures du Yémen », a expliqué Mohammed Ali al-Houthi avant d'ajouter : « Ansarallah tient la coalition d’agression responsable pour l’incendie de la raffinerie d’Aden ».

Mais pourquoi cette méga manipulation? 

En effet, ce qui s'est passé jeudi 10 janvier à Lahij, où Ansarallah a ciblé une parade militaire des mercenaires de Riyad avec un drone chargé d’explosifs, est loin de pouvoir passer inaperçu aux yeux des Américains, des Israéliens qui participent activement et depuis 2015 aux côtés des Saoudiens et des Émirats à l'agression. Un premier bilan officiel émanant de la base militaire al-Anad, fait état de la mort de six militaires et un nombre indéterminé de blessés.

Le drone a explosé à très basse altitude juste au dessus d’un podium de cette base militaire située dans la province méridionale de Lahij où des officiers supérieurs de Hadi et donc de Riyad avaient pris place pour assister à une parade militaire. Des militaires soudanais et émiratis figurent également au nombre des tués. À travers cette opération, Ansarallah veut transmettre un message fort à Riyad, à Abou Dhabi et à leurs soutiens occidentaux, à savoir qu'Ansarallah a infiltré les plus hauts échelons du dispositif militaire de la "coalition".

La guerre des drones au Yémen, initiée par les États-Unis d’Amérique (meutes de drones d’attaque) et poursuive sauvagement par l'Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis, se retournent contre ses initiateurs. Pire, la réponse asymétrique d'Ansarallah à l’aide de drones artisanaux et civils modifiés gagne en précision au risque de provoquer un tournant dans la guerre. 

Une base militaire de mercenaires pro-Riyad à Ad-Dali a été prise pour cible par AnsarallahLa chaîne de télévision yéménite d’al-Masirah a rapporté, samedi 12 janvier, que l’armée yéménite et les Comités populaires, liés à Ansarallah, avaient tiré un missile sur la base militaire d’al-Halam appartenant à un groupe de mercenaires à la solde de l’Arabie saoudite, dans l’ouest de la province d’Ad-Dali. 

La trêve est respectée à Hudaydah 

Sur le plan politique, Hamid Assem, qui faisait partie de la délégation d’Ansarallah dans les négociations de Genève, a mis toute la lumière sur les attaques de représailles menées par Ansarallah contre la coalition d’agression saoudienne.

« Les attaques de représailles d’Ansarallah contre la coalition saoudienne et ses mercenaires se poursuivent dans toutes les régions yéménites qui ne sont pas incluses dans l’accord de cessez-le-feu », a réaffirmé Hamid Assem.

Le responsable yéménite a souligné qu’Ansarallah avait opté pour une retenue absolue pour ce qui est de l’accord de Stockholm.

« C’est uniquement la province de Hudaydah qui fait l’objet de la trêve. Les conflits contre les agresseurs se poursuivent dans d’autres régions dont Nehm, Sirwah et al-Bayda. La base militaire d’al-Anad était un centre de formations et d’entraînements des forces d’agression, ce qui en faisait une source légitime pour Ansarallah », a-t-il expliqué.

Hamid Assem a déclaré que les Yéménites vivaient toujours dans des conditions de guerre et que les conflits n’avaient pas encore cessé.

Cela alors que la trêve à Hudaydah est quasi quotidiennement violée par l’Arabie saoudite qui se permet en toute impunité de bombarder les régions civiles de cette province stratégique.

Aujourd’hui, samedi 12 janvier, un groupe de mercenaires prosaoudiens a lancé une attaque d’artillerie visant plusieurs maisons d’habitation civiles près de l’Université des Sciences et des Technologies de Hudaydah. Trois personnes ont été blessées et des logements détruits.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV