TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 30 décembre 2018

0 seconds of 0 secondsVolume 90%
Press shift question mark to access a list of keyboard shortcuts
Keyboard Shortcuts
Shortcuts Open/Close/ or ?
Play/PauseSPACE
Increase Volume
Decrease Volume
Seek Forward
Seek Backward
Captions On/Offc
Fullscreen/Exit Fullscreenf
Mute/Unmutem
Decrease Caption Size-
Increase Caption Size+ or =
Seek %0-9
00:00
00:00
00:00
 
La région du Sahel. (Photo d’illustration)

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

Les analyses de la rédaction :

Mali

Au Mali, les cheminots maliens poursuivent leur grève de la faim entamée le 18 décembre. Ils réclament près de dix mois d’arriérés de salaire. Le gouvernement a annoncé avoir donné l’ordre de paiement de deux mois. « C’est insuffisant », estiment les grévistes qui durcissent le ton. Certains ont été admis à l’hôpital. Un médecin du travail est aussi venu sur place les ausculter. « Ce sont des personnes âgées qui ont des pathologies chroniques, souvent. Il y en a certains qui souffrent d’hypertension. Certains sont diabétiques et c’est un risque important avec le stress qui s’ajoute à ces différentes pathologies. C’est un risque important pour eux », dit d’ailleurs un médecin qui s’est recueilli à leur chevet.

Le Premier ministre du Canada a effectué une visite surprise de quelques heures auprès des soldats canadiens déployés au Mali dans la cadre d’une mission de paix de l’ONU. Justin Trudeau voulait remercier ces hommes et ces femmes qui vont passer Noël loin de leur famille, à savoir le contingent canadien de l’OTAN qui est venu appuyer la force d’occupation française. Le Canada participe-t-il réellement à la sécurisation du Mali ? Bien sûr que non : le Canada pille l’or et la société Barrick Gold en sait quelque chose et elle n’est pas la seule. Le Mali est le troisième producteur d’or en Afrique ; et depuis que le pays est militairement occupé par la France, cette infinie richesse s’en va sans que la population en touche les dividendes. Dans les années 2000, un grand conflit a opposé, durant deux ans, l’administration fiscale malienne aux compagnies minières, ce qui témoigne des difficultés du gouvernement malien à défendre ses intérêts, face à la machine corruptrice des multinationales. Selon un audit publié en décembre 2003, les mines de Sadiola et de Yatela devaient, à l’État malien, environ 15,6 millions de dollars, au titre des taxes sur les bénéfices impayés et les pénalités afférentes entre 2000 et 2002. Mais les directions de ces mines ont discuté avec les conseils fiscaux et ont conclu que toutes les taxes avaient été payées. Curieusement, et pire encore, le rapport d’audit était sans fondement. En fin de compte, l’État malien n’obtient qu’un tiers des sommes dues par ces compagnies minières : 5,2 millions de dollars, alors qu’elles devaient au Trésor public la bagatelle de 15,6 millions de dollars. Pour que l’or brille pour tous les Maliens, une seule solution : renégocier les contrats avec les multinationales, après un nouvel audit de toutes les mines industrielles. Qu’elles soient sud-africaines, canadiennes, suisses ou anglo-saxonnes, les sociétés minières décrochent, pour une bouchée de pain, d’importantes concessions, sous prétexte, qu’elles sont les seules à pouvoir installer les infrastructures permettant l’extraction du précieux métal jaune malien à l’échelle industrielle.

Elles accaparent d’énormes superficies de terres, dépassant, parfois, celles autorisées par leurs contrats, sur lesquelles elles érigent des forteresses impénétrables, dirigées par des Sud-Africains, qui imposent leurs conditions de travail à la main-d’œuvre locale. Mais de ces millions de dollars extraits chaque mois du sous-sol malien, le Trésor public ne perçoit que des broutilles. Et on revient à la grève de la faim des cheminots.

Burkina Faso

­­­­­­L’invasion occidentale contre le Burkina s’effectue à deux niveaux, militaire et fiscal. Une toute récente attaque attribuée comme toujours a d’obscurs groupes takfiristes vient de faire plusieurs morts dans les rangs de l’armée nationale du Burkina Faso et c’est ainsi que Florence Parly, ministre française de la Défense, a promis au peuple burkinabé protection et sécurité dans le cadre de son G5 sahel. Mais l’invasion occidentale a aussi une autre forme qui dépasse le seul pillage fait contre les richesses nationales du Burkina.
Au Burkina Faso, une partie de la population devra faire face à de nouvelles taxes. Désormais, les véhicules, les billets d’avion et de nombreux autres produits seront soumis à une nouvelle réglementation fiscale que le FMI a ordonné comme condition a l’octroi de nouveaux prêts. Et pourquoi ces nouvelles taxes ? Afin de réduire le déficit budgétaire pour l’année 2019 qui se chiffre à près de 258 milliards de FCFA. Le gouvernement a donc décidé d’augmenter les recettes intérieures. Une mesure qui ­­­­intervient quelques semaines après l’augmentation du prix du carburant.
Les voitures, les billets d’avion, le thé, le café, les produits cosmétiques sont quelques produits qui seront soumis aux nouveaux impôts. Ainsi pour les véhicules, la nouvelle taxe variera entre 7 000 et 30 000 francs CFA en fonction de la puissance du moteur. Le gouvernement tente tant bien que mal de justifier ce nouveau poids sur les épaules de la population, sans être très convaincant pour autant.
« On a vraiment choisi les secteurs pour lesquels nous pensons que nos mamans qui sont dans le village, qui ne peuvent pas donner un repas chaud à leurs enfants, ces personnes-là, ne (seront) pas concernées par les nouvelles mesures fiscales », explique Rosine Coulibaly, ministre de l’Économie et du Développement.
Des députés de l’opposition ont voté contre la nouvelle loi des finances qui intègre ces mesures. Selon Achille Tapsoba, vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès, l’ex-parti au pouvoir, ces nouveaux impôts et taxes risquent d’entamer le pouvoir d’achat de la population : « Nous estimons que c’est une batterie de mesures fiscales qui vont encore peser sur le dos du contribuable burkinabé. Nous estimons que, pour un gouvernement, c’est beaucoup plus la gouvernance qu’il faut revoir que le système de mobilisation de recettes. » L’opposant a raison, mais il faudrait peut-être déjà s’intéresser beaucoup plus à la racine du mal plutôt qu’à ses symptômes, à savoir le néocolonialisme.

Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a procédé dernièrement à un remaniement impressionnant à la tête des forces de défense et de sécurité. Selon certains analystes, le président ivoirien est en train de resserrer les rangs et attribuerait ces promotions aux militaires fidèles à Abidjan. En d’autres termes, ces nouveaux arrivants sont des fidèles et des proches du président Ouattara. Mais pourquoi de tels remaniements à ce stade précis des choses ? Certains analystes relèvent que le gouvernement ivoirien gère actuellement des tensions qui se sont produites suite aux élections législatives à Grand-Bassam mais aussi à Port-Bouët. Pour rappel, ces régions sont aussi considérées comme étant des fiefs de l’ex-président Laurent Gbagbo. Mais Port-Bouët a aussi son importance stratégique, car c’est de là précisément le grand projet de métro de la France doit démarrer. Étant donné que la France a énormément d’intérêts en Côte d’Ivoire, surtout par son emplacement stratégique, la Côte d’Ivoire sert précisément de pont entre le golfe de Guinée et la grande région du G5 Sahel. D’où d’ailleurs cette multiplication des bases françaises sur son territoire qui ne disent pas leur nom et que Le Drian le ministre français a appelé très euphémiquement Académie militaire. Faire le ménage au sein d’une armée qui veut se mettre à la disposition de la France pour jouer le rôle d’un corps supplétif, et ce, en coordination avec les Américains, exige que les patriotes en soient exclus. Et d’ailleurs de plus en plus de gens et même des figures politiques annoncent ouvertement la probable libération très prochaine de Laurent Gbagbo. Récemment, c’est l’ex-Premier ministre togolais, Joseph Koffigoh, co-initiateur de la signature de la pétition internationale pour la libération de Laurent Gbagbo qui a annoncé la libération prochaine de l’ex-président et aussi de Charles Blé Goudé.
Il est clair que la France, via le président Ouattara, anticipe d’éventuels mouvements qui pourraient éclater en Côte d’Ivoire si jamais Gbagbo, homme qui a exigé que la France remplisse ses accords militaires signés avec le pays, venait à être libéré. Mais Gbagbo n’est qu’un des éléments à prendre en compte. Il y a ce grand projet franco-américain qui veut rivaliser avec la route de la soie de la Chine et qui inclut la plus grande ligne du métro du continent pour laquelle la France veuille investir. Et cette guerre Est-Ouest dont les prémices s’annoncent en Côte d’Ivoire demande à ce que l’armée soit expurgée des éléments qui disent non à ce que les puissances procèdent à des règlements de compte sur le sol ivoirien.

 

L’actualité en Afrique :

  • Tchad : l’armée va recruter 3 000 soldats ;
  • Guinée équatoriale : une société camerounaise autorisée à vendre du pétrole ;
  • Mali : décès de l’écrivain et homme politique Seydou Badian Kouyaté.

Regardez cette vidéo sur YouTube !

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV