Alors que la France continue à défendre son illégitime présence militaire en Syrie sous prétexte d'avoir à combattre Daech et ce, en lieu et place de l'Etat syrien qui combat ce dernier depuis huit ans, des informations font état de l'encerclement des forces spéciales françaises à Manbij où est entrée l'armée syrienne à la demande des Kurdes.
Un appel téléphonique de Poutine à Angela Merkel est bien significatif. Vendredi, le président russe, à l’origine de la médiation Etat syrien/Kurdes et partant, du déploiement des forces syriennes à Manbij a affirmé à Merkel qu'un compromis durable allait se dessiner en Syrie. Ce fut sa manière de faire comprendre à l’Allemande qu'il est temps que l'OTAN se retire de la Syrie et qu'elle cherche, au lieu de combattre l'Etat syrien, à contribuer à la reconstruction des ruines de la guerre. S'il est vrais que l’Allemande pourrait se montrer plus sage et entendre raison, la France est-elle, elle aussi prête à emboîter le pas à Berlin?
Le président russe, Vladimir Poutine, s’est entretenu par téléphone avec la chancelière allemande, Angela Merkel, de la possibilité de l’entrée en vigueur des accords du sommet d’Istanbul et l’établissement d’un véritable consensus à long terme en Syrie.
Suivant le communiqué publié par le Kermlin sur l’entretien téléphonique Poutine/ Merkel, les deux parties ont examiné les dernières évolutions en Syrie. Mais les deux responsables ont surtout négocié les voies susceptibles de mettre en application des accords quadripartites Russie/Allemagne/France/Turquie, à Istanbul, le 27 octobre 2018.
Poutine a affirmé que les efforts des pays garants des accords d’Istanbul, ainsi que les actions particulières dans le sens de la formation d’une commission, chargée d’élaborer la constitution syrienne, baliserait le terrain à un retour de la "paix durable" en Syrie, façon de faire comprendre à Mme Merkel, qu'il est grand temps que l'OTAN renonce à son suivisme pro-US en Syrie et qu'elle en retire ses forces spéciales. Cet appel devrait toucher l'Allemagne impliquée dans le projet Nord Stream 2 aux côtés des Russes. Mais touchera-t-il pour autant la France?
Lire : Les forces françaises, encerclées à Manbij?
Pour l'heure, Paris persiste et signe. L'état-major des armées françaises a déjà reconnu la présence de l’armée française et l'agence de presse Andalou vient même de publier une carte sur l'emplacement des bases françaises dans le nord et le nord est de la Syrie.
« Quelque 1 100 soldats français ont servi au Moyen-Orient », révèle par ailleurs l'état major français en confirmant qu’environ 200 soldats français se seraient coordonnés avec les Kurdes dans le nord de la Syrie. Cet aveu intervient alors que la France tenait jusqu'ici, à maintenir en secret sa présence militaire en Syrie. Paris a même constamment nié les informations selon lesquelles les forces françaises seraient tombées à plusieurs reprises dans le filet des soldats syriens.
A l'heure où les forces syriennes arrivent à Manbij à titre de soutien aux Kurdes face à une éventuelle offensive turque, que veut de plus la France qui se trouve en Syrie à titre d'intrus? Comment Paris compte-t-il désormais justifier sa présence si les Kurdes continuent à céder davantage de localités à Damas ? Les analystes les plus pessimistes n'écartent pas une "résurgence" des "actes à caractère terroriste" sur le territoire français dans les jours à venir tandis que les optimistes, eux comptent sur le fait que le bon sens finirait par gagner à l'Elysée. Sinon, le clash s'avérerait inévitable entre la France d'une part et l'armée syrienne et ses alliés de l'autre.