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Syrie : les Kurdes négocient à Hmeimim leur reddition

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des unités militaires turques ont été acheminées en convoi vers le district d'al-Beyli, près de la frontière syrienne, le 25 décembre 2018. ©El-Watan

Est-ce un tournant qui est sur le point de se produire à Idlib? Après les agissements pro-américains et pro-otaniens d'Ankara, ses menaces de lancer une offensive d'envergure contre l'est de l'Euphrate, la Russie change lentement mais sûrement de tactique.  Les discussions serrées auraient lieu entre les forces russes et les miliciens kurdes FDS pour barrer la route à l'offensive turque dans le nord et le nord-est de la Syrie.

Les forces de l’armée turque et les groupes terroristes soutenus par Ankara disent vouloir attaquer les alliés kurdes de Washington, une fois que les États-Unis eurent quitté la Syrie. Selon Mashregh News qui cite des sources sur le terrain, la première étape de l'offensive turque à venir devrait s'étendre de Kobané au nord-est d'Alep et ce, jusqu’à la ville de Ras al-Aïn au nord-ouest de la province de Hassaké.

Plan de guerre turc

« Les troupes de l'armée turque et des éléments terroristes tentent de progresser dans une profondeur de 40 km sur des zones où des miliciens kurdes FDS ont été déployés », a déclaré une source déployée sur le terrain.

En allusion à l'objectif ultime du gouvernement turc dans son opération contre les miliciens kurdes, la source a ajouté que les troupes de l'armée turque et les terroristes à leur solde envisagent d'occuper toutes les zones frontalières du nord-est de la province d'Alep au nord-est de la province de Hassaké.

« Si les troupes de l'armée turque et les terroristes réussissaient à mener à bien leurs opérations contre les miliciens kurdes, toutes les régions frontalières du nord et du nord-est de la Syrie seraient occupées par la Turquie », a-t-on appris de la même source.

Selon Mashregh News, l’armée turque a envoyé plus de 100 véhicules blindés et de matériel militaire lourd vers la cité frontalière de Kilis, dans la province de Hatay, près des frontières communes avec la Syrie, dans le but de mener une opération contre des miliciens kurdes dans le nord et le nord-est de la Syrie.

Selon certaines informations, une partie de ce convoi militaire sera installée dans les zones frontalières communes turco-syriennes et l’autre sera transférée sur le territoire syrien via le district al-Beyli.

Situé à 45 km de Manbij, al-Beyli se trouve au nord de la province d'Alep. Selon des sources déployées sur le terrain, des dizaines de soldats de l'armée turque ont également été déployées dans les zones frontalières.

La riposte syro-russe? 

Parallèlement aux agissements de l'armée turque pour lancer cette opération, un contingent de forces russes et syriennes est entré dans la cité d'al- Arima, dans l'ouest de la ville de Manbij, et ce à la demande des Kurdes qui ont fait appel à l'État syrien et à son allié russe pour qu'ils contrecarrent le jeu d'Ankara.

Les forces syriennes et russes ont installé un poste de contrôle provisoire dans la cité d'al- Arima. Plusieurs autres forces syriennes ont été stationnées dans différentes zones et sur la base militaire d’al-Arima où des éléments kurdes étaient précédemment présents.

Le déploiement des forces russes et syriennes dans la ville d’al-Arima constitue un message clair à l’adresse des autorités et à l’armée turque. Al-Arima est considérée comme ligne du front opposant les miliciens kurdes aux terroristes pro-Ankara.

Par crainte d'avoir à faire face à l'armée turque, les kurdes semblent avoir été amenées à changer de cap et à s'allier à l'État syrien. La présence de l'armée syrienne et des forces russes à Manbij ne leur pose plus aucun problème. 

Que propose la Russie? 

En allusion aux détails des réunions et des négociations serrées entre les commandants kurdes et les forces russes, tenues dans la base de Hmeimim à Lattaquié, une source déployée sur le terrain a déclaré : «Les Russes ont proposé aux Kurdes de se retirer de toutes les parties des frontières du nord et du nord-est de la Syrie et de permettre aux forces syriennes de se déployer dans ces zones pour empêcher des forces armées turques et des terroristes de s’y installer ».

« Cette proposition des forces russes signifie que les forces de l'armée syrienne seront stationnées dans une surface qui s’étend depuis Kobané, au nord-est de la province d'Alep, jusqu’à la région d’al-Malikiyah, au nord-est de la province de Hassaké. Les Russes ont proposé aux forces kurdes de confier le contrôle de tous les champs pétroliers et gaziers de l'Est de l'Euphrate à l'armée syrienne. Les négociations se poursuivent et le résultat n'est pas encore précis ».

Une chose est sûre : Lâchés par les États-Unis, les Kurdes n'ont pas d'autre choix que de s'allier à l'armée syrienne et à l'État. Le plan US de conquête des gisements pétroliers de l'est syrien est sur le point d'échouer. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV