TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 23 décembre 2018

Le président français, Emmanuel Macron, au Tchad, le 22 décembre . ©AFP

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

Les analyses de la rédaction :

Mali : À l’approche des fêtes de Noël, le protocole oblige, certains dirigeants rendent visite aux soldats qu’ils ont déployés à l’étranger. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a effectué une visite surprise chez ses soldats au Mali. Au menu de la visite, sirop d’érable, dinde, toute la panoplie de la fête de Noël. Mais parallèlement à cette visite surprise et pour sa première visite bilatérale au Mali effectuée par un Premier ministre canadien, Justin Trudeau a pu rencontrer le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga. Les deu­­­­­­­x dirigeants ont notamment discuté des efforts déployés par le Mali pour améliorer la sécurité, les droits de la personne et la gouvernance. Le coût du déploiement de la force opérationnelle canadienne à cette mission des Nations unies est estimé à 110 millions de dollars canadiens pour une période d’un an. Mise en service le 1er août 2018, la mission demeurera active jusqu’au 31 juillet 2019. Dans la foulée, pour que les accords se passent bien avec son homologue canadien Justin Trudeau, le Premier ministre malien a annoncé qu’« avec l’ensemble des communautés, nous avons convenu du lancement du processus de DDR dans la région de Mopti dès lundi 24 décembre 2018 ». Ce processus DDR fait partie des clauses ayant été négociées dans l’accord d’Alger bis renégocié par Paris, pour pouvoir désarmer entièrement la population malienne. Si le DDR n’est pas respecté par les Maliens habitant ces régions, l’ONU les sanctionnerait immédiatement. L’ONU désarmerait les Maliens, et la France les attaquerait. Après l’annonce de la décision de Trump de diminuer ses effectifs en Afrique, la France continuerait d’être son bras armé, mais elle est maintenant contrainte de pactiser avec l’ONU plutôt que de continuer son duo avec les États-Unis. Parallèlement à cette visite, le président français Emmanuel Macron a aussi décidé de suivre le protocole et de se rendre quant à lui au Tchad pour rencontrer les forces Barkhane et prendre le traditionnel repas de Noël avec ses troupes stationnées au camp Kossei. Le président français aura par ailleurs un déjeuner avec son homologue tchadien Idriss Deby, déjeuner au cours duquel il ne manquera pas d’évoquer ses nouvelles exigences concernant le G5 Sahel mais aussi la Centrafrique. En dehors de l’ONU, Paris chercherait de nouveaux alliés, mais cette fois, à l’intérieur même du continent africain. Une course contre la montre a débuté, la résistance se forme de plus en plus pour contrer le nouveau colonialisme qui se met en place à travers le continent.

Tchad : Un Noël pas comme les autres pour le président Emmanuel Macron. Après avoir réveillonné avec les troupes militaires françaises au Niger en 2017, c’est maintenant au Tchad que le président français s’est rendu pour passer le traditionnel repas de Noël en présence des soldats déployés dans le camp militaire de Kossei.

Lors de son discours prononcé devant la force Barkhane, à l’occasion d’une visite au Tchad, le président Emmanuel Macron a exprimé son soutien aux soldats français pour les fêtes de fin d’année, le président Macron a loué la coopération et le partenariat dans le domaine militaire. Alors que les médias mainstream qualifient sans arrêt le président tchadien Idriss Déby d’être l’un des pires dictateurs du continent africain, le président français a mis en avant sa collaboration à tous les niveaux.

Emmanuel Macron souligne avec insistance l’importance de la « confiance » et de la « constance » dans les coopérations militaires. Suite à certaines pressions en provenance de la France, l’armée tchadienne s’est vue obligée de s’attaquer aux orpailleurs dans le pays, histoire de les chasser et de mettre en place les multinationales qui pourront se servir une fois que le président Idriss Déby aura fini son mandat. Dans l’état actuel des choses, l’armée tchadienne n’a aucunement confiance en la coopération avec la France. Car les soldats, tout comme la population, savent que c’est la France qui déstabilise le pays. L’armée tchadienne se bat sur plusieurs fronts à ses frontières, et l’armée française, présente dans le pays, ne lève pas le petit doigt pour les aider.

Sans évoquer explicitement la décision prise unilatéralement et brusquement par le président Trump de retirer les troupes américaines de Syrie, plongeant ainsi les partenaires de la coalition dirigée par les États-Unis dans le désarroi, M. Macron essaye tout de même de rattraper le coup en imposant sa vision de ce que doit être une coopération militaire entre alliés. Le président français a aussi salué chaleureusement les représentants des pays européens dont les forces œuvrent aux côtés des militaires français au Sahel, comme les soldats britanniques, espagnols, allemands et aussi estoniens.

La première visite du président Emmanuel Macron en Afrique centrale, depuis son élection à la présidence de la République française, vise d’une part à saluer l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et d’autre part à impliquer de nouveau le Tchad et le Congo dans la crise centrafricaine pour diluer un peu l’influence grandissante de la Russie en RCA et au Soudan. La présence russe inquiéterait sérieusement Paris.

Emmanuel Macron a choisi de consacrer sa première visite en Afrique centrale au Tchad, au détriment du Congo et du Gabon dont les deux dirigeants, à savoir Ali Bongo Ondimba et Denis Sassou Nguesso, ne sont pas du tout appréciés par l’actuel locataire du palais de l’Élysée. Il préfère renouveler sa confiance au président Idriss Deby Itno que la France continue de considérer comme un acteur qui joue un rôle déterminant dans la lutte contre les terroristes de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad.

Les présidents Idriss Deby Itno et Emmanuel Macron devraient s’entretenir le dimanche 23 décembre à la présidence de la République du Tchad sur la situation en RCA, avec la montée en puissance de la Russie, la lutte contre Boko Haram dans le bassin du Lac-Tchad, la morosité économique et le veto américain ayant bloqué le projet de financement du G5 Sahel présenté par la France devant le conseil de sécurité des Nations unies.

Alors que le président tchadien était encore considéré il y a peu comme un dictateur, il se voit maintenant à la ­­­tête du commandement du G5 ­Sahel, et est désormais, par-dessus tout, obligé de mettre à exécution une fois de plus les plans français. Le président Macron a aussi rappelé les enjeux de l’opération Barkhane. « Partout au Sahel, nos ennemis sont là et cherchent à faire progresser l’obscurantisme. C’est ce même terrorisme qui a frappé dans notre pays, à Strasbourg. La fusillade de Strasbourg est aussi importée en Afrique de l’Ouest. » Et selon les propos du chef de l’État français, l’issue peut sembler lointaine encore et rien n’est jamais acquis, mais les succès sont là, la situation bouge, le Sahel avance. « De ces succès soyez fiers comme je le suis », car « en combattant ici, ce sont aussi bien sûr vos compatriotes que vous protégez », a-t-il assuré. Une manière d’encourager les militaires français, car ils devront encore être présents pour un bon bout de temps. Les militaires tchadiens sont suffisamment occupés aux frontières. S’ils n’abandonnent pas, c’est pour l’unité et l’intégrité du pays. Les Tchadiens encouragent les militaires, mais sont méfiants par rapport à la présence française.

 

L’actualité en Afrique :

  • Ghana : deux généraux promus à la direction de la marine et de la force aérienne ;
  • « Guinée, terre d’Afrique » : le livre qui présente la Guinée sous forme de cartes postales ;
  • Sénégal : des sœurs siamoises séparées avec succès.

Regardez cette vidéo sur YouTube !

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV