Depuis que la portée des missiles d'Ansarallah a dépassé les 500 kilomètres et que la marge d'erreur de leur engin se réduit à 10 mètres, et que les drones "Qassef" s'abattent avec une redoutable précision sur les positions ennemis, Riyad et Abou Dhabi tout comme leurs commanditaires américains et israéliens l'ont compris: la énième offensive contre Hudaydah ne mènera à rien. Car à Hudaydah tout comme sur l'ensemble du territoire agressé du Yémen, ce sont les forces nationales qui décideront de la fin de la guerre et non pas les agresseurs. Ainsi les pourparlers de paix prévus en Suède qui viennent de commencer, est plus un aveu d'échec de la part de l'agresseur. Ce sentiment profond d'échec, la coalition le défoule en multipliant des raids contre Hudaydah au moment où les pourparlers débutent.
Selon la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah, les avions de combat de la coalition pro-Riyad ont bombardé divers quartiers de Hudaydah comme pour rappeler à la bonne mémoire du monde que le binôme Riyad-Abou Dhabi ne veut pas de paix et que s'il fait semblant, c'est qu'il est obligé. Aussi alors même que les pourparlers débutaient en Suisse, les chasseurs de la "coalition" ont violemment frappé les districts d’al-Khadhariya et d’al-Duraihami dans la province de Hudaydah. Le bilan des pertes civiles est évidemment bien lourd.
Sur le terrain, le porte-parole des forces armées yéménites Yahya Saree a déclaré que les mercenaires à la solde du régime de Riyad avaient lancé, mardi, plusieurs attaques sur les fronts de Nehm, Baqem, al-Baqa’a et Razah contre les forces de l’armée et des Comités populaires ; mais ils se sont heurtés à la résistance des combattants yéménites et ont dû donc rebrousser chemin.
Il a ajouté qu’au cours de ces dernières 24 heures, les avions de combat de la coalition avaient bombardé, plus de 50 fois, des régions à Nehm à l’est de la capitale, Sanaa. Le porte-parole des forces armées yéménites a souligné que lors des affrontements de ces dernières 24 heures, d’importants dégâts d’ordre matériel et humain ont été infligés aux agresseurs.
L’intensification des raids de la coalition saoudienne a coïncidé avec l’arrivée de la délégation d’Ansarallah mardi tard dans la soirée en Suède pour la reprise des pourparlers de paix yéménites. Les discussions s'étaient interrompues en 2016.
L'émissaire des Nations unies Martin Griffiths, qui s'est rendu lundi à Sanaa, a accompagné la délégation à bord de l'avion qui a été fourni par le gouvernement koweïtien.
Le nouveau round des négociations de paix yéménites qui commencera ce mercredi 5 décembre à Stockholm, se concentrera sur la « réouverture de l’aéroport de Sanaa », l’application de l’accord sur « l’échange de prisonniers » et l’obtention d’un « accord de cessez-le-feu à Hudaydah ».
En cas d’accès à un accord sur ces trois points mentionnés, l’établissement d’une trêve globale et la cessation des attaques meurtrières de la coalition pro-Riyad contre les civils yéménites seront de plus en plus réalisables et à portée de main.
Les pourparlers auraient dû se dérouler en septembre à Genève mais ils n’ont pas eu lieu à cause des tergiversations de l’Arabie saoudite. En effet, les autorités saoudiennes n’ont pas autorisé l’avion omanais à voler et à atterrir à Sanaa pour mener la délégation d’Ansarallah de Sanaa à Genève. Même les efforts de l’ONU n’ont mené à rien. Une source liée à la délégation négociatrice d’Ansarallah à dit à ce propos que les Nations unies n’avaient pas pu recevoir l’autorisation du vol d’un avion omanais pour le transfert des membres de la délégation ainsi que des blessés yéménites.