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Gilets jaunes : couvre-feu sur l'île de la Réunion

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des « Gilets jaunes » à Saint-Marie sur l’île de la Réunion, le 22 novembre 2018. ©AFP

Sous d’autres cieux, l’Élysée aurait crié à la répression sanglante des protestations légitimes d’un peuple dont les droits sont bafoués. En France, les autorités qualifient cela de sécurisation. La mobilisation des « Gilets jaunes » a dégénéré à la Réunion, selon la police française, qui a accusé des « bandes de casseurs d’avoir profité des blocages dans la nuit de jeudi à vendredi pour piller des commerces » et « saccager des biens ». Ce qui a justifié selon les autorités l’établissement du couvre-feu. 

Dans un courrier adressé au président français Emmanuel Macron, le président du conseil régional de la Réunion, Didier Robert, crie à une « guérilla urbaine à laquelle les services des forces de l’ordre sont désormais confrontés au quotidien » et demande que « toutes les mesures nécessaires pour la protection des personnes et des biens sur notre île » soient prises.

Mais les Réunionnais sont-ils réellement des guérilleros ? 

Pour le maire de Saint-Pierre Michel Fontaine cité par Francetvinfo, la taxe sur le carburant est « l’étincelle qui a déclenché le feu ». Il rappelle que le « taux de chômage [est] 3 à 4 fois supérieur à celui de la métropole, 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, 60 % des jeunes de moins de 25 ans sont sans emploi, 110 000 familles [sont] en situation d’illettrisme, c’est vraiment un cocktail explosif dans notre département ». L’élu en appelle au « discernement » de chacun et espère que la ministre des Outre-mer Annick Girardin apportera « une réponse claire » à la population.

Dans un message diffusé sur Twitter, au cours de la nuit, le président français Emmanuel Macron a évoqué la mobilisation de « militaires » pour rétablir l’ordre sur l’île.
« Ce qui se passe depuis samedi à la Réunion est grave. Nous avons mis les moyens et allons continuer à les mettre : nos militaires seront mobilisés dès demain pour rétablir l’ordre public », a en effet écrit M. Macron. « Nous serons intraitables, car on ne peut pas accepter les scènes que nous avons vues », a-t-il assuré dans le même message.

Certaines sources évoquent la mobilisation du 2e régiment de parachutistes d’infanterie de marine [RPIMa], basé à Pierrefonds à l’ouest de Saint-Pierre, pour rétablir l’ordre. D’autres parlent du déploiement d’un escadron supplémentaire de 80 gendarmes mobiles, ce dernier ayant décollé de Paris dans la soirée du 21 novembre. 

Cela étant, au sein des armées, on ne parle pas de « maintien de l’ordre » mais de « contrôle de foule », dont le principe a été affiné depuis 1999, quand des militaires français se retrouvèrent face à des manifestants hostiles à Mitrovica, dans le nord du Kosovo. Et les moyens peuvent être différents de ceux utilisés par les forces de l’ordre.

Le site militaire Opex360 justifie ce déploiement militaire pour réprimer la révolte du pain des Réunionnais par les articles D1321 du code de la Défense sans trop comprendre que ce genre de justification n’enlève rien à la gravité de la situation : l’armée française, de plus en plus soumise aux diktats de l’OTAN, se concentre non pas sur sa mission de « protéger les Français » mais de « les mater dans le sang ». 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV