Les agences d'information ont fait état mercredi d'une trêve entre les terroristes proches d'Ankara d'une part et les Qaïdistes d'Al-Nosra de l'autre. Ce jeudi 1er novembre, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé avoir suspendu leur opération anti-Daech dans l’est de l’Euphrate en raison des attaques lancées par la Turquie. Sur liens de complicité voire de cause à effet qui existent entre les USA et Daech, les analyses sont légion. Mais qu'en est-il de la Turquie? Après le dégel avec Washington, Ankara s'apprêtera-t-il, lui aussi, à ce jeu?
Soutenues par les États-Unis, les FDS ont fait part hier, mercredi 31 octobre, dans un communiqué de la suspension de leur opération anti-Daech dans l’est de l’Euphrate. Cela veut dire au clair que la tache que devaient accomplir les Kurdes au nom des intérêts américains, c'est à Daech de la finir.
« Après les propos tenus par le dirigeant turc, Recep Tayyip Erdogan au cours du sommet quadripartite d’Istanbul, la Turquie a intensifié ses attaques et menaces contre les Kurdes sur les frontières du nord de la Syrie », lit-on dans le communiqué qui n'ose pas évoquer l'implication des États-Unis dans ce retournement de la situation.
Mardi dans la soirée, le poste-frontière de Tell Abyad, à Raqqa sur la frontière turque, a été visé par Ankara, précise le communiqué des FDS, pour qui, ces attaques sont un soutien direct de la Turquie à Daech.
« Cette coordination directe, entre les attaques de l'armée turque contre le Nord et les offensives de Daech contre le Sud syrien où ont été déployés les Kurdes, a entraîné le gel de notre opération censée chasser le terrorisme de cette région. La poursuite de ces attaques mettra fin à l'opération militaire anti-Daech, entamée depuis longtemps », ajoute le communiqué.
Les éléments des FDS ont appelé la "communauté internationale" à condamner les actes "provocateurs" de la Turquie. Ils ont également exhorté la prétendue coalition internationale anti-Daech, conduite par les États-Unis, à adopter une mesure ferme face à la Turquie et la contraindre à cesser ses attaques contre les positions kurdes.
Pour les États-Unis, une réactivation de Daech dans l’Est syrien pourrait effectivement leur servir de prétexte à une prolongation de leur présence en Syrie, alors que l'armée syrienne et ses alliés ont militairement gagné la guerre. Le retour de Daech a aussi la "vertu" d'impliquer la Turquie à l'est de l'Euphrate évidemment face aux forces de la Résistance mais aussi à la Russie. D'ores et déjà à Idlib, la zone démilitarisée définie au terme du processus de Sotchi est violée par les miliciens pro-turcs qui, après avoir évacué partiellement la zone, semblent être de retour pour "pactiser" avec Daech. Dans la bataille qui est celle des États-Unis et de la Russie pour pouvoir préserver la Turquie dans leur camp respectif, Moscou vient-il d'enregistrer un premier revers?