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Les États-Unis ont changé de stratégie en Syrie (ex-diplomate français)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des troupes américaines patrouillent dans le nord de la Syrie, près du village d’Ain Issa, le 3 juin 2017. ©AFP

Un ancien haut diplomate français a confié au journal russe Nezavisimaya Gazeta que les États-Unis auraient renoncé à leur plan de retrait militaire des régions du nord-est de la Syrie.

L’ex-diplomate français affirme que les signes d’un changement de stratégie US se sont manifestés ces toutes dernières semaines. Selon lui, la présence militaire dans les zones du nord-est de la Syrie en vue d’empêcher « l’influence iranienne » au Moyen-Orient, s’avère indispensable pour Washington.

Ayant requis l’anonymat, cet ancien diplomate français a prétendu : « À mon avis, les États-Unis ont réalisé qu’il leur faut préserver leurs positions en Syrie pour faire face à l’influence de l’Iran. Pour cela, il leur faut aussi contrôler la rive est de l’Euphrate pour pouvoir faire pression sur Damas et amener le gouvernement de Bachar al-Assad à la table des négociations. »

Il estime également que la désignation de James Jeffrey au poste de représentant spécial des USA pour la Syrie est un autre signe indirect de changement d’approche de Washington envers la Syrie. Jeffrey est partisan de la baisse du nombre de militaires américains en Syrie et soutient en même temps l’idée de combattre fermement « l’influence de l’Iran ». Il a entamé, le 15 octobre, une tournée régionale au Moyen-Orient qui l’a conduite en Turquie, au Qatar et en Arabie saoudite. Lors de ce périple, il a rencontré également les dirigeants des opposants syriens.

À en croire cet ex-diplomate français, les États-Unis auront du mal face à une Turquie qui combat les miliciens kurdes syriens (FDS) dans le nord de la Syrie. Cependant, M. Jeffrey, qui était auparavant l’ambassadeur de Washington à Ankara, souhaite que la Turquie et les Kurdes parviennent à une entente.

Il n’a pas non plus écarté la participation de la France à la sécurisation des régions du nord-est de la Syrie, chose si chère et importante aux Américains. Il a prétendu que la France accordait une grande importance à la coopération entre la coalition internationale dirigée par les USA et les miliciens kurdes dans la lutte anti-Daech et que le président français Emmanuel Macron entendait jouer un rôle plus important dans le règlement de la crise syrienne.

En effet, les États-Unis refusent de faire face militairement à l’Iran mais veulent lui couper les ailes en Syrie en sanctionnant les sociétés iraniennes qui participent à la reconstruction. Idem pour la Russie dont les entreprises feraient l’objet des mesures de sanction, là aussi pour cause de participation à la reconstruction de la Syrie.

Le mardi 16 octobre, le secrétaire d’État US, alors en visite à Riyad, évoquait que son pays n’entendait pas confronter militairement l’Iran mais qu’il ferait tout pour le pousser à quitter la Syrie. Mais comment ? NBC News revient sur cette menace et écrit : « Selon les sources bien informées, l’administration Trump a lancé une nouvelle stratégie pour gagner la guerre qu’elle a perdue en Syrie, une stratégie axée essentiellement sur les conseillers militaires iraniens et les proxies. »

À défaut de pouvoir faire face militairement à l’Iran, les États-Unis déclencheraient donc une guerre financière contre l’Iran pour empêcher les activités de ses entreprises en Syrie.

Il est très important pour Washington que ses alliés de la région participent au processus de reconstruction des infrastructures en Syrie, poursuit l’ex-diplomate français.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV