À l'approche de l'offensive pour la libération d'Idlib, le camp occidental multiplie les coups : Israël attaque les sites militaires syriens, les USA radicalisent leurs menaces et tentent de soudoyer Erdogan alors que ce dernier est attendu vendredi à Téhéran où il devra évoquer Idlib en compagnie de Rohani et de Poutine. Mais la Turquie pourra-t-elle résister aux bâtons et aux carottes US ou finira-t-elle par fléchir?
Les ministres américain et turc des Affaires étrangères se sont entretenus en effet du conflit syrien, mardi au téléphone, a indiqué le département d’État dans un communiqué. Le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré que toute opération militaire du gouvernement syrien à Idlib serait « un acte aventuriste et inacceptable ».
Au terme de cette conversation téléphonique, la porte-parole du département d’État Heather Nauert, citée par Reuters, a déclaré que « les deux parties (turque et américaine) ont convenu que l’offensive militaire attendue du gouvernement syrien à Idlib serait une "escalade inacceptable et irréfléchie" ».
Peu après cet entretien téléphonique, le président turc Recep Tayyip Erdogan a souligné que les évolutions à Idlib étaient "autant importantes que son partenariat avec la Russie".
Selon la chaîne de télévision Al-Hadath, M. Erdogan a ajouté que l’offensive contre Idlib "déclencherait un massacre collectif" dans la ville mais s'est dit déçu du retard dans la mise en œuvre des accords turco-américains sur la ville de Manbij, dans le nord de la Syrie. Bref, Erdogan a conditionné à demi-mot son éloignement de l'axe Téhéran-Moscou en proposant ceci aux Américains: Idlib contre Manbij.
En juin, la Turquie et les États-Unis ont dit avoir conclu un accord concernant Manbij stipulant que les Unités de protection du peuple kurde soutenues par les États-Unis se retireraient de la ville et confieraient son contrôle aux troupes turques et américaines. Ankara attend depuis longtemps la réalisation de cet accord, car il considère que les YPG, affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est une organisation terroriste turque.
Mais une information assez inattendu aide à conclure qu'Erdogan ne pourrait risquer de remettre cause son rapprochement avec la Russie: le leader de l'opposition armée syrienne, proche d'Ankara, appelle désormais la Turquie et la Russie à éradiquer Al-Qaïda à Idlib.
Fuad Eliko, porte-parole de la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution, a appelé la Turquie et la Russie à éradiquer Al-Qaïda à Idlib, dans le nord de la Syrie, rapporte Anadolu.
Pour le leader de l’opposition armée à Damas, le Front al-Nosra qui contrôle 60 % de la région d’Idlib est "une organisation terroriste". Cette déclaration intervient de manière surprenante alors que les messages d’appel à ne pas attaquer Idlib se multiplient en Occident.
L’armée syrienne s’apprête à lancer l’opération de libération de la province d’Idlib du joug des groupes terroristes notamment Hayat Tahrir al-Cham.
Comme d'habitude, avant le lancement des opérations, les pays occidentaux ont fait circuler des rumeurs sur un éventuel recours à l’arme chimique à Idlib et ont menacé la Syrie de nouvelles frappes. De nombreux rapports indiquent que les terroristes envisagent une attaque chimique contre des civils pour légitimer une autre action militaire qui nuirait au gouvernement de Damas.